La pièce « L’Histoire du Tigre » est à l’affiche du Théâtre d’Arras du 19 au 27 février.
Lors de la Longue Marche de l'armée chinoise, un soldat blessé à la jambe est laissé pour mort par ses camarades au pied de l'Himalaya. La tempête qui s'en suit l'oblige à se réfugier dans une grotte. Là, il tombe nez à museau avec une tigresse et son petit. Seul en scène, ce bateleur bondit et virevolte pour partager en mouvement toutes les péripéties de son aventure. Avec lui, un instrument de musique physique: un gros cube de pâte à modeler grâce auquel il raconte et esquisse une montagne, un personnage ou un gigot de bouc. Le texte de Dario Fo devient alors une partition corporelle et rythmée, un jeu de corps tout en rupture, une danse de conte qui nous emporte dans la grotte avec les tigres.
Valentin Duhamel, le metteur en scène de la compagnie Plastilina, explore le texte de Dario Fo, plaçant le public au cœur de la pièce. C’est ainsi que le personnage (Jacques Schuler) s’adresse aux spectateurs : il leur raconte l’histoire, évoque des anecdotes, partage ses souvenirs, ses oublis. La mise en scène stimule l’imagination du spectateur. Cette volonté de la part du metteur en scène transparaît également dans le traitement du corps. Le corps du comédien donne sens au texte, le souligne, l’illustre mais ne l’occulte jamais. La créativité du spectateur est aussi sollicitée par le biais de l’étrange pâte à modeler présente sur scène. De par sa décomposition, cette matière originale trace des contours, délimite des zones. Soulignée par un travail sonore en son sein, ce curieux objet s’anime sous les yeux du public qui prend part à cette expérience surprenante. Prenant le parti d’exacerber la tension, le spectacle a évolué depuis ses premières représentations : le public ayant déjà vu le spectacle redécouvre le texte sous un nouveau jour.
Il faut dire que « L’Histoire du Tigre » a voyagé, du Mali en passant par la Roumanie, tout en faisant une halte remarquée au festival d’Avignon. Sur chacune de ces scènes, la compagnie a pu apprécier les diverses réactions : démonstratif, surpris, intéressé par les formes artistiques exploitées, ces diverses expériences au contact du public insuffle au spectacle une énergie en perpétuel renouvellement.
A votre tour, embarquez pour ce voyage surprenant, le spectacle est à l’affiche du Théâtre d’Arras jusqu’au 27 février.
