En 2016, La Rose Des Vents soufflera ses 40 bougies ! Comme l'Orchestre National de Lille ou l'Hippodrome de Douai, elle est née dans un bouillonnement culturel d'une décennie prodigieuse, les 70's. Cependant cette belle construction quadragénaire est remise en cause, menacée par les contraintes économiques et surtout par "le désintérêt et la dé-culturation décomplexée des élites politiques et médiatiques qui nous gouvernent". Son directeur Didier Thibaut souligne le fait que cette élite politique a perdu le sens et la vision des enjeux d'une politique de l'Art et de la Culture. Face à cette fragmentation des ressources, La Rose Des Vents compte sur ses propres forces, celle que lui donne l'Art et son public, et nous annonce une saison riche en émotions.
La saison 2015/2016, c'est 35 spectacles et 116 représentations portant bel et bien la marque de fabrique de la Rose des Vents. On la retrouve d'abord à travers ses fidélités artistiques forgeant son identité forte. C'est donc avec plaisir que la structure accueille deux artistes qu'elle avait présenté bien avant que leur carrière et leur notoriété prennent leur envol.
Romeo Castellucci, l'un des artistes majeurs en Europe aujourd'hui reprend son fascinant et mystérieux spectacle : Orestea les 3, 4 et 5 février 2016. En 1998, La Rose Des Vents est l'un des tous premiers lieux en France à l'accueillir avec son adaptation de la trilogie d'Eschyle. L'artiste italien dit qu'il ne refait pas le spectacle, mais "le trouve par terre et le ramasse comme un objet nouveau". Les images auront sûrement bougé vingt ans après, mais elles seront certainement toutes aussi puissantes et inoubliables !
Le trio flamand qui avait conçu le spectacle Gardenia présenté à la Rose des vents en 2011, Franck Van Laecke, Alain Platel, metteur en scène, et Steven Prengels, compositeur, revient avec En avant, marche !, les 13, 14 et 15 octobre. Au cœur de ce nouveau spectacle, la fanfare, collectif d'individus d'horizons divers rassemblés par la même passion : faire de la musique ! La musique, ici essentiellement basée sur des cuivres et inspirée de compositeurs du XIXème (Beethoven, Verdi ou Mahler), fait naître la nécessité même du mouvement des acteurs sur scène.
La Rose des Vents c'est aussi chaque année la rencontre de nouveaux artistes apportant un renouveau constant. Ils viennent du Brésil, du Chili, de Corée, d'Espagne, de France ou de notre région.
La metteuse en scène brésilienne Christiane Jatahy transpose dans le Brésil d'aujourd'hui Mademoiselle Julie, une pièce dramatique de Strindberg, les 15, 16 et 17 décembre. Ainsi Julie et le domestique Jean deviennent Julia, fille d'un richissime patron à la villa clinquante et Jelson, le chauffeur noir de ce dernier. Dans ce pays d'Amérique du Sud connu pour sa mixité et son extrême tension sociale, la différence de classes se double de la question raciale. Grâce à un dispositif scénographique où les écrans sont omniprésents, le public se perd dans le vertige des images et voit en gros plans les émotions les plus ténues.
Certains spectacles de la saison sont particulièrement forts, dérangeants même et le public n'en sortira pas indemnes, c'est aussi cela l'ADN de la Rose des Vents !
Didier Thibaut, directeur de La Rose des Vents.
Angelica Liddell, performeuse, actrice, metteure en scène et auteure espagnole, révélée au public français au festival d'Avignon 2010, s'engage tout entière dans une réflexion puissante sur l'amour à travers son nouveau spectacle les 7 et 8 Juin. Sur le plateau qui a la dimension sacrée d'une église baroque, elle se demande dans un geste artistique stupéfiant si l'amour pour Dieu décrit par Saint Paul ne peut pas s'appliquer à l'amour charnel. Sur scène, Angelica Liddell se livre à son public, partage ses propres blessures, révèle ses propres secrets, avec douleur et sincérité, par des textes parfois crus et très forts.
Mais la Rose des Vents, c'est également un programme jeune public avec 8 spectacles prévus. Danse, Théâtre, Marionnettes, la structure a le désir de développer d'exceptionnels moments qui feront briller une lumière au fond des yeux des enfants.
A la tête d'une nouvelle armée d'instruments-jouets, Speedfinger, Blowmaster et Bongostar poursuivent leur odyssée du rock et envahissent les royaumes du punk, du rap, du funk avec leur bulldozer rock'n Toys. De Bohemian Rhapsody à Beat It en passant par Walk this Way, ces trois super-héros du rock vont plonger La Rose des Vents dans une ambiance de stade enflammé pour le bonheur des petits et des grands les 3 et 4 décembre !
Edgar Paillettes est le fruit d'une rencontre lors d'un atelier théâtral. Celle d'un auteur québécois, Simon, d'une comédienne, Caroline et d'Edgar, un enfant de 7 ans qui aime le théâtre et être pirate, clown, super-héros... De cette rencontre commence une aventure des deux côtés de l'Atlantique pour raconter l'histoire d'Edgar et de son grand frère Henri, qui a souvent l'impression d'être invisible. Tout le monde n'en a que pour Edgar. Il est grand temps pour Henri de montrer qui il est. Rendez-vous donc les 23, 24 et 25 février.
Et le Next Festival dans tout ça ? Le festival international en est à sa 8ème édition et annonce d'ores et déjà neuf spectacles répartis sur différents lieux et accessibles grâce à des navettes.
L'Opéra Fantasmagorique L'Autre Hiver scellera la rencontre de Verlaine et Rimbaud sur un bateau fantomatique au Théâtre du Nord les 21 et 22 novembre. La relation tourmentée des deux poètes maudits a servi de point de départ à l'Opéra Fantasmagorique du compositeur flamand, Dominique Pauwels.
A Forbidden Act est une installation à choix multiples qui questionne l'influence du politique sur la vie de chacun : un tableau des névroses de la Corée du Sud. Min-jung Kim propose ce dispositif particulier, installé le 26, 27 et 28 Novembre, qui prend la forme d'un système de boîtes dans lesquelles se trouvent des personnages face au suicide.
