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Le Ringle, ou la bouée de sauvetage de l’industrie du disque

Le Ringle, ou la bouée de sauvetage de l’industrie du disque

Un bruit court et se diffuse dans les fins fonds du monde de la musique.... Un étrange projet vient de faire son apparition aux Etats-Unis et pourrait très prochainement tenter de conquérir l'Europe...

Ce projet, c'est le Ringle.

Fusion des mots "single" (CD 2titres) et "ringtone" (sonnerie), ce nouveau gadget est une trouvaille de la major Sony BMG (qui compte parmi ses artistes Avril Lavigne, Beyonce, Bob Dylan, Britney Spears, Bruce Springsteen, Jennifer Lopez, Pink, Santana, etc.).

Avant tout quelques explications: le Ringle est un CD comportant un titre principal (d'un artiste quelconque), sa version mixée, un ancien morceau de l'artiste, une sonnerie de portable ainsi qu'un fond d'écran. Le tout est actuellement vendu aux Etats-Unis pour la « modique » somme d'environ 6 à 7 Dollars (le prix de gros pour les revendeurs étant de 4 $).

Il est difficile de savoir si cette innovation va trouver sa place sur le marché. L'idée a pourtant l'air d'intéresser Universal Music qui compte tenter l'expérience très prochainement en diffusant 10 à 20 Ringles en Europe. Le but affiché du Ringle est de relancer l'industrie du disque qui crie « famine » et recherche désespérément des moyens de détourner les consommateurs du téléchargement illégal.

Effectivement le piratage est un problème qui touche très particulièrement l'univers musical. Aujourd'hui, tous les acteurs de ce milieu ainsi que les autorités sont obligés de chercher des solutions pour étouffer ou contourner ce phénomène.

Il est tout de même essentiel de rappeler à ce sujet que l'industrie musicale ne semble pas, depuis l'invention du phonographe, avoir souffert de la liberté de copie et de diffusion permise par les K7 puis les CD puis les MP3 (même si à l'air de la mondialisation, le Web a décuplé les possibilités).

Il faut aussi rappeler que l'essor de la musique téléchargeable a servi et sert encore à énormément d'artistes qui veulent se faire connaître et qui remplissent leurs salles en partie grâce à la bulle Internet et au peer to peer qui diffuse à gogo leurs oeuvres.

On ne peut donc pas considérer le téléchargement gratuit comme un fléau qu'il faut combattre par des armes comme le Ringle. D'autant plus que le problème du format est posé (l'industrie du disque produit par définition des disques, alors que le marché du lecteur mp3 explose littéralement, ce qui démontre un manque de coordination entre ces différents secteurs du marché).

Heureusement certains ont commencé à commercialiser des mp3 sur le Web pour répondre à cette incohérence. A ce propos, les consommateurs ne payent que 3 à 4 Euros sur Internet pour un service qu’ils devront payer 6 à 7 Euros avec le Ringle.

Les consommateurs qui ont un lecteur mp3 et/ou un PC connecté à internet n'auront aucun intérêt à se tourner vers la nouveauté de Sony BMG. On peut donc souhaiter à cette grande major de trouver une autre solution pour palier ses problèmes de baisses des ventes.

En attendant, ne culpabilisez pas trop. L'IFPI (International Federation of Phonographic Industry) organisme international chargé de faire respecter les droits de l'industrie du disque dans le monde entier a démontré récemment que dans le monde de la musique, seuls les revenus des maisons de disques et des disquaires sont en baisse. Tous les autres progressent entre 2005 et 2006.

La musique, les artistes et la reconnaissance qu'on leur porte ne disparaîtront sans doute pas à cause d'une évolution des modes de consommation culturelle.

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