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Orféo 14 [vol.1] : une oeuvre inédite à l’Opéra de Lille

Pour fêter ses dix ans de réouverture, l’Opéra de Lille met sur pied une pièce inédite et exceptionnelle : Orfeo 14 [vol.1], une création originale du compositeur Helmut Oehring, qui sera jouée le mercredi 18 et le jeudi 19 juin à 20h à l'Opéra de Lille.

Un « opéra pop » qui « parcourt tout le spectre de la musique », voilà comment nous est présentée cette nouvelle création par Jean-Luc Plouvier, un des organisateurs de cet événement de fin de saison 2013-2014. Orféo 14 sera joué par Le Concert d’Astrée, dirigé par Emmanuelle Haïm, et l’Ensemble Ictus, dont la direction est assurée par Jean-François Deppe. Ce dernier, chargé de faire le lien entre le créateur allemand et l’équipe de l’Opéra depuis les débuts du projet, explique la difficulté de mettre sur pied ce type de création, qui allie œuvre classique et contemporaine, instruments anciens et plus récents et profils musicaux très différents…

Car la spécialité du compositeur allemand, véritable figure d’« outsider » dans le domaine de la musique classique, c’est de surprendre par le mélange de la musique du passé avec la modernité pour en faire un ensemble cohérent et harmonieux. Spécialisé dans le remix des opéras classiques, il se démarque par « une sensibilité » à l’univers qui l’entoure, venant d'« un rapport spécial à la parole et [d']une fascination pour l’image », comme l'explique Jean-Luc Plouvier, ce qui donne une dimension singulière à ses créations.

Pour Orfeo 14 [vol.1], le compositeur a repris l’opéra de Monteverdi, Orfeo, et l’a remanié en y glissant des créations personnelles. Il a pris le parti d'y allier le texte Le Cœur des Ténèbres de Joseph Conrad, inspiré par l’attitude des Belges au Congo au temps de Leopold II. Le tout joué par un groupement de musiciens qui font « des improvisations ponctuelles », comme le précise Jean-François Deppe.

Cette œuvre se détache en deux parties distinctes : la première partie raconte la descente aux enfers d’Orphée, courant après la figure d’Euridice. Celle-ci, incarnée par un personnage féminin, est doublé par une artiste qui parle la langue des signes. Cette caractéristique, qui peut parfois rendre l’œuvre opaque au public « qui passera à côté d’éléments », participe à la richesse de cette création, qui met en scène une « interpolation, un entrelacement de l’histoire d’Orphée et de ce qu’il se passe dans la jungle africaine, plus généralement dans le monde actuel », comme le souligne Jean-Luc Plouvier. La seconde partie, "Querelle", sera arbitrée par le comédien Jean-François Sivadier : Le Concert d’Astrée affronte les autres musiciens dans un combat musical, qui se termine en réconciliation sur une mélodie d’Oscar Strasnoy.

La grande surprise dans cette œuvre est sans doute la présence du musicien Matthias Bauer, vocaliste et contrebassiste de la scène alternative berlinoise, qui donne, avec Tom Pauwels notamment, un côté jeune et moderne à la représentation, marquée de conflits entre les genres.

C’est une belle surprise qui s’annonce de la part de l’Opéra de Lille pour cet anniversaire exceptionnel…
 

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