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Skip The Use, le décollage

Un passage sur Taratata, une nomination aux victoires de la musique, un nouvel album chez Polydor, l’actualité de Skip The Use atteste d’un vrai décollage. Retour sur le long parcours de cinq rockeurs, qui répètent à Ronchin.

Skip The Use est l’histoire de cinq musiciens récompensés de leurs efforts. Le scénario commence dès 1994. A cette époque Mat assure le chant dans le groupe de ska-punk lillois nommé Carving, qui finit par perdre ses membres d’origine. Progressivement, ceux-ci sont remplacés par Manamax à la batterie, Lio aux claviers, Jay à la basse et Yann à la guitare. Avec eux, Mat s’attelle à la sortie d’un nouvel album. Mais à l’évidence, le groupe n’est plus le même. Ses musiciens commencent à jouer des « chansons vraiment différentes » et se posent la question de faire quelque chose de nouveau. « Tout le monde avait envie de recommencer un groupe à zéro », se rappelle Mat.

Skip The Use naît alors en 2007, des cendres de Carving. Le nouveau projet est plus indé, plus dansant, plus funky, plus « propre » et « plus recherché ». Il est aussi d’après ses membres « plus accessible et ouvert au grand public ». Pour autant, les portes de la gloire ne s’ouvrent pas tout de suite devant lui. Les nordistes mettent deux ans à sortir leur premier album éponyme avec le jeune label indépendant Calysta Music et en remettent deux de plus à le faire connaître dans la France entière. Mais tout va déjà « plus vite », selon Yann. Le groupe a la « chance » de trouver « rapidement des partenaires efficaces », à l’image de Manu Guiot (le monsieur son de One Shot Not) et Yves Jaget (qui a fait le son de Zazie notamment), puis de Polydor un label d’Universal Music, dans lequel ils sont depuis deux ans.

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Apparemment les cinq musiciens s’y sentent bien. « On est dans une major mais on fait tout ce qu’on veut », assure Mat. Avant « on était le groupe plus huit ou neuf personnes », explique-t-il. « Maintenant on est 39, c’est juste ça ». Les relations entre le groupe et son label semblent être au beau fixe d’après le chanteur. « On a beaucoup de discussions pour savoir qui on est, où on veut aller et comment on fait », décrit-il, en ajoutant qu’« il n’y a pas d’aiguillage ».

Epaulé de son label, Skip The Use se prépare à sortir le 6 février son deuxième album nommé « Can be late ». Après plus de 300 dates dans six ou sept pays le groupe dit avoir « évolué ». « On a beaucoup bossé, beaucoup écouté de musique pour avoir un son plus abouti », explique Mat. Si le premier album a été un « tir de mitraillette », posant le « socle » de la musique du groupe, le deuxième sera lui un « tir de précision » pour aller « plus en profondeur », dit-il. « Avec beaucoup de synthé », c’est le côté électro qui semble ici avoir été creusé.

Une nomination aux Victoires de la Musique

Comme les bonnes nouvelles n’arrivent jamais seules, Skip The Use est aussi cette année nommé au Victoires de la Musique catégorie révélation scène. « Pour nous c’est une reconnaissance », déclare Yann, « on se donne beaucoup en concert. C’est grâce à ça qu’on est là, le live c’est notre vie ». « On n’a pas pu rentrer [dans l’industrie musicale] par la porte, alors on est entré par la fenêtre », poursuit Mat. « Quand à la fin il y a une nomination on se dit qu’on n’a pas fait tout ça pour rien et qu’on ne l’a pas fait comme des blaireaux ».

Des sacrifices, les membres de Skip The Use ont dû en faire pour en arriver là. Si leur nom est connu depuis quelque temps dans le Nord, le chemin vers la notoriété nationale fut plus laborieux. S’il est lassé de son premier album, Mat répond que non et explique cette impression de lente ascension. « On a fait plein de dates, on a fait le Main Square mais on était en dehors du système médiatique », analyse-t-il. « Pour y entrer on doit faire des cercles concentriques. Ce qui fait qu’il y a deux ans dans le Nord on a fait coucou c’est nous, et qu’aujourd’hui on fait coucou c’était nous ».

Finalement, le décollage est bel et bien amorcé, avec en prime la sortie d’un nouvel album que le groupe attend avec impatience. Des projets, Skip The Use en est plein. Exportation à l’étranger, festivals etc. Pour cette année « vu comment ça a commencé j’espère que ça va continuer comme ça. On ne pensait pas que ça allait se passer de cette façon », se réjouit Yann. « Il y a encore beaucoup de travail qui nous attend », continue Mat. Mais à propos, pourquoi « Can be late » pour titre d’album ? « Etre rebelle en 2011, c’est peut être prendre son temps et apprécier le temps qui passe », répond le chanteur, philosophe…

Parce que « c’est toujours marrant », Skip The Use sera en show case à la Fnac de Lille le 8 février « pour faire les connards ». Les Victoires de la Musique se dérouleront le 3 mars. Le groupe sera ensuite en concert au botanique le 1er mars et au Splendid le 29.

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