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Benjamin Biolay : un « Grand Prix » en pôle position

Benjamin Biolay : un « Grand Prix » en pôle position

Benjamin Biolay Grand Prix Style : Chanson Française Sortie : 26/06/2020

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Qu’il est bon de pouvoir à nouveau parler chronique avec un concert qui se profile quelques mois après. Alors que l’on ne sait toujours pas dans quelle mesure nous pourrons retrouver nos salles de concert adorées, certains producteurs optimistes n’hésitent pas à programmer des dates pour la rentrée. C’est le cas de Benjamin Biolay qui offrira à Lille non pas un mais deux passages mi-novembre 2020. Trois ans après « Volver » aux sonorités dépaysantes, le dandy lyonnais revient cette fois avec un opus qui sent bon le pneu qui crisse et l’asphalte brûlant.

Un album qui part sur les chapeaux de roue

« Grand Prix » annonce la couleur dès la pochette ; outre le titre équivoque, on comprend vite que BB, en tenue de pilote, va conduire le fil du disque autour du monde de l’automobile. Mais ce n’est pas parce que le sieur cause voitures que l’on obtient un album aux relents machos, bien au contraire.

Dès le départ de cette course en 13 tours, Benjamin Biolay nous envoie le premier single Comment est ta peine ? empli de mélancolie et de relations amoureuses complexes, sujet de prédilection de l’artiste. Mélodie pop rock et clavier lancinant, on part sur les chapeaux de roue.

Clairement sur cet opus, les bandonéons et autres rythmes sud-américains sont restés au placard pour une production qui se veut au plus proche du terrain qui l’entoure… ou du bitume pour le coup. Et ce n’est pas Visage Pâle puis Idéogrammes qui diront le contraire, titres punchy, rentre-dedans et dont on se dit qu’ils tiendront largement leur rang en live.

L'Amour comme éternelle inspiration

L’Amour toujours l’Amour, entre instants fugaces et peines profondes, mais dans tous les cas éternelle inspiration. Ce sentiment reste ainsi le moteur de Benjamin Biolay, la parfaite illustration étant sans conteste la piste 4, ode à la séduction et ce fameux « tu es belle comme une voiture volée ». Un titre qui résume parfaitement le diptyque de « Grand Prix » : Passion et carrosserie prises dans un tourbillon pop rock. Mention spéciale à Vendredi 12, ballade voluptueuse à base d’histoires déchues mais tellement poignantes.

Après une petite virée en Ferrari et ses relents d’Hubert Mounier (regretté camarade lyonnais de l'Affaire Louis Trio) dans le titre éponyme, on prend Ma route avec un plaisir qui ne s’estompe guère.

Tout roule pour Benjamin Biolay et même si la fin de l’album perd un peu d’allure, aucun risque d’être confronté à une éventuelle panne. A noter l’intrigant Visual Safety Car que n’aurait pas renié Giorgio Moroder.

Côté arrangements, les sonorités pop rock teintées de claviers électro on ne peut mieux dans l’air du temps sont le véritable carburant de l’opus. Certains pourront regretter un manque de complexité par endroits mais c’est le parti pris de ce « Grand Prix » : rouler vite, sans écarts, droit vers la ligne.

Benjamin Biolay démontre toute sa faculté à se réinventer

Où est passée la tendresse ? et Souviens-toi l’été dernier finissent de nous transporter entre groove funky et mélopées sexy. Direction le soleil à 200 à l’heure. Enfin l’ultime tour de piste sera consacré à l’inévitable Ayrton Senna, idole du chanteur et symbole des grandes heures de la F1.

Une nouvelle fois, Benjamin Biolay démontre dans cet album toute sa faculté à se réinventer et nous emporte sans problème sur le siège passager. Avec lui les heures défilent et on avale les kilomètres sans demander sa pause. Un fascinant circuit.

Alors si vous aussi vous souhaitez effectuer un petit trajet en compagnie du chanteur au timbre si charismatique, dépêchez-vous car il n’y aura pas de place pour tout le monde sur le parking des Splendid et Sébasto les 14 et 15 novembre 2020 !

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