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La Cavale de Tony Melvil

La Cavale de Tony Melvil

Tony Melvil La Cavale Style : Chanson et second degré Sortie : 10/03/2014

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C’est gai, sautillant, rebondi et diablement intelligent dès le premier titre, On m’a dit. La basse claque, on joue très subtilement du contretemps et des mots, au travers de textes drôles et doux amers qui font instantanément mouche, on respire tout aussi immédiatement la double intelligence de l’écriture, la subtilité musicale et la finesse des textes. De l’humour, du second degré parfaitement maîtrisé, comme une histoire de dragueur dompteur de lion, de la gravité, aussi. De la vie, quoi.

On n’en fait pas trop, la sobriété est de mise et c’est comme ça que Tony Melvil fait mouche : il n’en fait jamais trop, suggère, évoque, esquisse, crayonne et réussit son hold-up en laissant une jolie place à l'auditeur attentif, le laisse entrer, dessine des contours malins qui excluent le risque de ne chanter que pour soi.

On connaît le parcours du jeune homme et ses frères d’armes. Violoniste de formation classique, il sait placer un solo, ne point trop en faire, l’amener au bon moment, l’emmener jusqu’au bon moment, comme on saura faire tressauter une guitare entrecroisée avec ce même violon un peu plus tard. Produit par Delbi, et on sait l’affection vraie qu’on a ici pour lui, on ne peut qu’aller vers ce disque et sa pochette pleine d’humour, de tendresse et de très salutaire autodérision à l'heure du terrifiant esprit de sérieux

Rien ne pèse, rien ne pose, on est léger et pourtant pas futile, intense mais pas lourd. Tony Melvil maîtrise le dosage même quand il envoie le bois, très probablement sous la bonne influence de Delbi tant on a l’impression de les entendre se répondre musicalement, sur Sans Langue, sans visage. Maxence Doussot vient taper du pied pour les soutenir.

Quel superbe quart d’heure ! (c’est un EP) On est très curieux d’aller retrouver ce garçon en concert (toutes les dates ici) pour l’écouter chanter d’aussi jolis bonheurs d’écriture que "comme une lame sur la peau, le silence effleure l’eau", phrase que vient soutenir de nouveau un violon abrasif. La Cavale est très réussie, sans doute après une jolie Tentative d’évasion. Avec le dernier titre, hâtivement arrivé, et ses arpèges tristes en goutte d’eau qui enflent, on se dit que Bien avant, c’est parfois trop tôt.

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