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Le groupe nordiste Corde a sorti son album éponyme

Le groupe nordiste Corde a sorti son album éponyme

Corde Style : Sortie : 08/10/2021

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L’album éponyme du collectif Corde, groupe nordiste et très gros coup de cœur de Lille la Nuit, est sorti dans les bacs le 8 octobre 2021.

Un album éponyme de dix morceaux inspirés du monde marin

Attention, pépite en vue, découverte de l’année, vinyle translucide à offrir à Noël pour tous les amoureux de la musique folk, électro, pop, transcendantale… Qu’importe… L’album déploie des contrées sonores sans limites qui peuvent évoquer le magnifique travail du Hidden Orchestra.

Tout aussi audacieux que Mammal Hands ou le Portico Quartet, le trio lillois nous offre un coup de fouet, activant tous nos sens et nos imaginaires musicaux, une cinématique personnelle que la musique accompagnera forcément. Si on peut se dire, parfois, les jours de mauvaise pluie, que pop ou rock n’en finissent plus de se recycler, le renouveau de la musique se trouve sans doute dans des styles moins populaires et pourtant tout aussi accessibles comme l’électro si on cherche absolument une étiquette.

Ce disque est guidé par la mer, des flots profonds et sombres, des vagues bleutées et fines, mené par un violon magnifiquement présent, ou suggéré, latent, patent, présent, absent, toujours aux aguets d’un sens aigu de la respiration musicale. Après tout, Miles Davis disait que la musique ne faisait qu’entourer le silence. Ici, on respire, on rêve, on est rattrapés, toujours, par les cordes qui tissent sans cesse de salvateurs filets. Ce disque est un compagnon. Une amie. Il nous parle et nous écoute. Il a cette qualité extrêmement rare que de laisser de la place à son auditeur attentif qui construira sa propre vision de ce film sous partition.

Enclins à trouver absolument un genre musical pour ranger les albums par genre, nous voilà fâchés, car Corde ne se range pas, inclassable. Oui il y a du violon, oui il y a des échos d’un certain classicisme puisqu’on a parfois pensé à Debussy autant qu’à Paul Verlaine, comme au rock progressif, à des influences aux confluents du jazz, de la pop, de la musique celtique… une richesse infinie de subtilités et de sons profondément hypnotiques. Mais Corde est unique. L’une des plus jolies garanties de plaisir réside dans un phénomène qui caractérise les grands disques : il est impossible d’en finir avec lui. Et on le repasse. Et on échoue encore. Quatre ou cinq lignes n’y feront rien, quatre ou cinq pages non plus, pas plus que quatre ou cinq écoutes. Marée haute, marée basse ou ressac, ce flot revient, encore, toujours.

Le mastering est particulièrement réussi et il apporte de la profondeur aux dix morceaux inspirés du monde marin. Quoi de plus sûr pour couler un disque qu’un mastering maigre et une compression excessive ? Ici, on finira les poumons iodés, l’air salin sur les lèvres, les embruns dans les cheveux.

L'album de corde est Poétique

C’est un récit musical du souvenir, de la nostalgie, dépeignant avec justesse toutes les sensations possibles d’un vécu en bord de plage, entre patience par temps ensoleillé ou tempêtes émotionnelles en mer agitée.

S’il n’est pas facile de classer musicalement Corde, il sera très aisé à votre imagination de projeter les images mentales de votre propre film à la lueur du phare de vos perceptions personnelles. Dans une musique tragique et profonde, le maître mot qui symbolise cet album est sans nul doute : poétique.

Leur musique instrumentale rend hommage au monde de la mer mais plus encore à des souvenirs qui remontent en nous lorsqu’on les comprend mieux, une fois adulte, et qui nous surprennent entre sourires, tristesses et révoltes surgissant du passé. On l’écoute comme on voyage, on rentre au port dans l’attente du prochain départ. On prend les horaires des marées et il nous semble entendre encore le violon tandis qu’il ne joue plus.

Laissez vous envoûter par cette musique nostalgique totalement poétique, moderne et aussi mordante qu’une bise rafraichissante. Le dernier clip pour vous donner envie :

Photo : Gildas Lepetit-Castel - Artwork : Peurduloup

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