Delbi a voyagé et ça s’entend : dans le groupe de chanson française Lulu pour lequel il était compositeur et arrangeur à partir de 1998 ; puis dans Les Tchobellos, groupe de rue avec lequel il a joué dans divers pays et notamment en Europe de l’Est - on sent d’ailleurs le côté un peu « Roots / Manouche » dans certaines de ses compos. Après quoi, en 2007, Delbi décide de partir seul à l’aventure, comptant uniquement sur ses talents de multi-instrumentiste. Car Delbi ratisse large : vous partez d’une gentille ballade Country-Folk et vous arrivez sur un refrain Rock en ayant pris un pont de Blues. Des mélodies douces et ardentes qui virent au Rock teinté de Groove, puissant et sans concession : voilà à quoi il faut s’attendre avec Romain Delebarre (aka Delbi).
A l’instar d’un Idiotheque de Radiohead qui vous transporte pendant plus de 5 min dans un univers parallèle, Delbi vous emmène avec son premier maxi pendant 41 minutes pile dans son petit monde enchanté. C’est un Walt Disney qui défile dans vos oreilles, avec ses envolées lyriques (Deaf), ses accalmies lointaines (Once Again, qui est digne du meilleur de Jeff Buckley) ou ses refrains enivrants (Take A Ride et son génial « Give me your love »). Comme si Alice découvrait un nouveau pays des merveilles. Mais là, pas de méchante reine ; juste les doigts de fée de Delbi, sa voix envoûtante et chaude, et tous ces petits sons qui font monter la tension (artérielle). Le tout déversé dans un anglais pas compliqué, sur un son maîtrisé mais qui sait aussi se débrider.
On se prend vite au jeu du refrain gravé dans les tympans ! Ça commence doucement : Delbi est seul (dans le studio mais aussi sur scène) ; tout se construit tranquillement, du petit tintement du triangle au doublage des voix accompagnées de guitares distordues... Et d’un coup, tout ça explose. C’est un mélange étrange, mais tellement euphorisant. Et même lorsqu’on a l’impression d’arriver au terme de la chanson, Delbi nous surprend encore en remettant une couche.
Il est donc assez difficile de trouver à redire au Pop-Rock-Folk de Delbi. Il n’y a que ceux vraiment hostiles au style qui risquent de ne pas succomber au live. Parce que le plus fascinant avec Delbi (après vous être fait emmener sur CD dans son monde), c’est de voir en live comment il le construit devant vous. C’est une voix, une guitare, un clavier, une basse, des percussions, un accordéon… c’est de la magie. Merci les pédales d’effets aussi !
