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Love de Get Well Soon

Love de Get Well Soon

Get Well Soon Love Style : Pop nuageuse Sortie : 29/01/2016

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Certains albums se font désirer et résistent, il faut aller les chercher assez longuement avant de se les approprier. D'autres sont nettement plus immédiats. Revers très fréquent de cette médaille... Ils ne traînent pas trop sur nos platines. Enfin, il y a Lovele nouvel album de Get Well Soon ou de Konstantin Gropper, comme on voudra : il est de ceux qui sont immédiatement magiques et collent aux platines pendant des semaines, ne cédant jamais très longtemps leur place aux comparses qui s'invitent sur nos lecteurs. Cette pop aérienne, très composée et très barrée dans le même mouvement, vous emporte immédiatement. Pas de longues attentes en zone d'embarquement et vos bagages ne pèsent rien, vous pouvez voler en toute sécurité. Dès que la voix prend la mélodie, de fins claviers en contrepoints en soutien, on ferme doucement les yeux et on se demande d'où peut bien surgir ce titre inédit tombé d'une des meilleures sessions de Divine Comedy, alors que Neil Hannon venait juste de réécouter Pet sounds des Beach boys. Légère suspension dans le tempo et entrée en scène des cordes, des percussions et de la basse, ouverture absolument parfaite. Tout tient dans un formidable équilibre d'ensemble, c'est instantanément magique. On pense aussi aux meilleures heures des High Llamas de Sean O'Hagan. La compagnie est donc baroque, stylée, ultra pop et particulièrement classieuse. Le disque est éclaboussé par le talent de Gropper, un poil plus ramassé et plus compact que ses prédécesseurs, pour dessiner des motifs toujours aussi aériens et encore plus percutants. Un soupçon d'appui supplémentaire sur la caisse claire, une guitare plus présente ici ou là. C'est excellent, inépuisable au fil des écoutes. Le tracklisting est soigné ; on avance, on se voit mal tout écouter dans un ordre différent. C'est tellement classieux qu'on a même envie d'acheter le coffret pour mettre l'objet au niveau du disque, pour une fois.

Compositions de haute volée, orchestrations qui continuent de révéler la culture classique de Gropper, chœurs célestes de Marienbad sur carillons de guitares fines, relance nerveuse et appuyée, c'est délicat sans être exagérément précieux, plus puissant sans verser dans la lourdeur. Le fil est parfaitement tendu entre ces deux équilibres. Les discours de fin du monde semblent également avoir laissé place à des textes plus aérés et moins apocalyptiques, les tourments à d'autres préoccupations. Bowie passe aussi assez régulièrement et laisse planer son ombre tutélaire, sans danger pour les compositions, en héros bienveillant de Konstantin : Il est l’une de mes deux plus grosses idoles de toute l’histoire de la culture, l’autre étant Stanley Kubrick. Pour des raisons identiques, car ce sont deux artistes qui se sont appropriés des genres déjà établis pour en devenir aussitôt les maîtres. Et l'amour dans tout ça, puisque l'album s'intitule Love ? It's a fog nous indique la dernière chanson... ça ne l'empêche pas de relancer le tout sur fond de batteries hypnotiques et de cuivres rutilants. Musicalement et musique allemande se marient parfaitement.

Get Well Soon est au Grand Mix et c'est la semaine prochaine et il y a encore des places et c'est un vendredi et on ne bosse pas le lendemain et on n'a pas d'excuses et il faudra présenter un certificat médical signé d'un médecin d'outre Rhin en cas d'absence. 

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