Après quatre ans d’absence et « L comme Lui » Jeancristophe nous revient empli d’amour et de joie avec son nouvel opus « Ma vie en Rose » qui fait suite à l’EP dont nous vous avions parlé ici. Album aux sonorités pop parfois même électro, il nous invite à découvrir un univers beaucoup moins noir (puisque rose) que celui de ses dernières créations.
Jeancristophe est ce qu’on pourrait appeler un « original », il bouscule la musique sous sa forme la plus traditionnelle. De sa collaboration avec Vincent-Marie Bouvot a résulté un album plus travaillé, plus aboutit, plus abordable que le précédent. Influencé par Gainsbourg mais aussi Katerine et Brigitte Fontaine il est inclassable et ose toutes les combines musicales possibles. «Envoyez-moi la garde suisse» illustrant parfaitement son originalité : un couplet à peine murmuré opposé à un refrain chanté par un chœur d’opérette sur fond de fanfare. Avec « Ma vie en rose » Jeancristophe puise beaucoup d’inspiration dans la pop des années 80 comme avec « Boys addict » et « Obsession », mélodies entêtantes qui, tout en vous donnant le sourire ne quitteront plus votre esprit. Jeancristophe utilise un mélange de sonorités original et neuf, il donne à « Merci la vie » une instru complètement décalée, proche à la fois de la musique de cirque et du son 8-bit (comme pour les consoles Sega) et on croirait «Superhéros» sorti tout droit d’un générique de dessin animé, un grand enfant en somme. Mais il sait aussi se prendre au sérieux et par là même nous touche droit au cœur. Il reprend « Une poupée de cire, une poupée de son » avec pour accompagnement un simple piano qui lui permet à la fois de nous montrer l’étendue de ses capacités d’interprète et aussi de nous faire redécouvrir le texte qui prend une dimension émotionnelle beaucoup plus forte qu’avec l’interprète originale, c’est une reprise très aboutie. Elle l’est tout autant que le très beau « Nature boy » interprétée par Natacha Tertone, dont la présence sur « Boys addict » et « Là et maintenant c’est tout » semble couler de source. On retrouve donc un Jeancristophe égal à lui-même, décalé, singulier, avec un album à son image qu’on ne se lasse pas d’écouter.
