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Night Moves de H-Burns

Night Moves de H-Burns

H-Burns Night Moves Style : Folk électrisant Sortie : 27/01/2015

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H-Burns, album après album, trace son chemin, en toute indépendance, avec la même grâce et la même élégance de celui qui sait assumer pleinement ses influences tout en les transcendant. Si sa musique évoque sans nul doute pas mal de noms, ce n’est pas la peine de les chercher péniblement, il publie lui-même des sessions de ces reprises sur YouTube, les Lo-fi covers et la qualité de ces interprétations est telle qu’on espère les voir sortir en cd sur un quelconque bonus. Springsteen, The National, Neil Young, Cat Power, par exemple. Son I’m on fire donne une idée du talent d’appropriation dont il fait preuve, chant de désir brûlant chez Springsteen, c’est ici plus retenu, plus lancinant, doux amer, un chant triste qu’habille un tapis d'orgue discret. On l’avait vu faire équipe avec le grand Chris Bailey des Saints (en concert à La Péniche le 11 mai 2015) repris lui-même par… Bruce Springsteen, pour une cavalcade épique sur Stranger, fantastique album de folk électrifié et électrisant, hautement recommandé.

Autant dire qu’on attend et qu’on espère très ardemment ses albums originaux parce que c’est tout le talent fou de Renaud Brustlein, il ne force rien, il n’arrache rien, c’est une magnifique brasse coulée qui vient doucement rider les eaux claires de son folk aussi léger que solide, une alliance rare. On n’est pas ici dans le folk de feu de camp, joyeux mais fragile, c’est une ode permanente au boisé, aux arpèges classieux, à l’expressivité du moindre claquement de cordes, sans compter ce chant si particulier, cette manière absolument unique de prendre la mélodie vocale, de l’emmener sans effort apparent, comme on souffle sur une plume duvetée pour ne pas la laisser retomber. Magique.

On le retrouve plus aéré et plus aérien sous la production de Rob Schnapf que sous celle d’Albini, un peu oppressante, parfois, sur Off the map. Les compositions sont autant de constellations, de magnifiques évocations cinématographiques, on pense à des films comme The Indian runner dans l’art de la suggestion visuelle, dans Nowhere to be, par exemple et ces corps qui s’envolent des american cars. Les songes oniriques de Secret dreams, les petites heures de Wee hours, les Silent wars et ses chœurs doux, tout est splendide de retenue. Les guitares sont impeccables, le mixage est aéré, l’ensemble est très épuré, soupçon d’écho ici ou là, sur le merveilleux Night Moves, phrasé musical ondoyant et voix liquide sur le même titre comme sur tout le disque. Les amis sont là, Antoine Pinet en fidèle lieutenant, d’autres sont passés, AA Bondy, Troy Von Balthazar.

Un album rare, de bois précieux et de confidences faites sans impudeur, une splendeur claire sous les ombres lunaires.  A découvrir, absolument, ou à retrouver absolument à la Péniche, le 18 mars en compagnie de Tim Fromont Placenti, qui vient de livrer un concert splendide au Biplan. Une soirée sur l’eau et sous la lune, en compagnies de reflets liquides et ombrés, à l’image de ce disque instantanément classique. On ne lâche pas souvent le mot mais chef d’œuvre pourrait bien convenir. La Péniche, 18 mars. Vous n'êtes plus libres. 

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