La chronique de l’album de Monsieur Z, « NSLB chapitre 1 », nous prédisait la sortie du chapitre 2 pour 2011 et c’est pourtant pour le 22 avril 2013 qu’est attendu ce deuxième EP NSLB Chapitre 2. Monsieur Z a voulu prendre son temps et le résultat est là.
Pour ceux qui se poseraient la question Monsieur Z n’est pas l’objet d’un seul homme, mais d’un quatuor révolté composé de Z au chant, de Guib’Z à la guitare, NicolaZ à la basse et Mr Space à la batterie.
Suite logique au NSLB 1, si la pochette de ce nouvel EP aborde la même typographie, le fond lui délaisse le noir pour le blanc. Fan de Monsieur Z rassurez-vous ; ce changement ne veut pas dire pour autant que le groupe abandonne ses textes sombres et dénonciateurs, bien au contraire.
On démarre l’EP avec du gros son bien rock, Monsieur Z entre alors en scène entonnant des morceaux tantôt rap tantôt reggae. Bien connu pour allier différents genres musicaux, le quatuor aime marier un son Rock, Hardcore même, avec les paroles reggae, rap de Z. Loin de nous destabiliser cet étrange mélange est convaincant, l’alliance paraîtrait presque naturelle.
Après deux ans sans EPs Monsieur Z n’a pas oublié ses convictions. Les 6 morceaux qui composent l’EP sont toujours aussi revendicateurs et sombres, comme « Nuisible » parlant de toutes ces choses qui nous rapprochent de la mort. Dans le même registre, on retrouve « Mon cœur est rouge » où les guitares dominent le tout distillant un son bien Rock. Monsieur Z explique alors comment « son âme est devenue noire ».
Et puis il y a « Il parait », premier single de NSLB dont le clip sorti il y a deux mois, nous emmène dans un endroit désaffecté. Z s’interroge sur son monde tout en regardant son reflet dans le miroir. L’ambiance y est oppressante. Puis Z chante sa rage à l’oreille d’une personne cagoulée et ligotée sur une chaise, tentant d’expliquer la gravité de la situation. Petit à petit les liens se resserrent. La tension est palpable...
Dans cet EP, Monsieur Z fait le constat d’un monde détruit et vulnérable, un monde mal mené, un monde voué a l’échec « Cette ville est-elle encore la mienne d’où vient le son de ces sirènes ? ». NSLB 1 et 2 font tout deux écho à ce sentiment d’incertitude. Comme « Le temps qu’il nous reste », titre qui clôturait le premier chapitre. « L’espoir diminue de minute en minute pour le temps qu’il nous reste ».
On termine dans le chaos avec le dernier titre de l’EP « Il ne restera rien ». Ici Monsieur Z nous balance un son hardcore, métal accompagné d’une voix écorchée vive. « Il en restera rien que de la poussière et nos déchets ». Avec un son métal, un Z en transe, le morceau finit en apothéose incarnant un monde apocalyptique.
Ne vous méprenez pas, le quatuor aborde certes des thèmes sombres et nous fait réagir sur notre futur incertain mais ce n’est pas pour autant qu’il s’agit d’un groupe maussade et mélancolique. A l’instar de leur page Facebook, le groupe poste différentes photos et vidéos qui montrent bien que Monsieur Z sait ne pas se prendre au sérieux. Très ouverts au public, les membres du groupe n’hésitent pas à communiquer avec leurs fans. Bien que chantant un futur incertain Monsieur Z n’en oublie pas de vivre.
« Ouvrir les yeux. Rester libre. Refuser la norme AGIR »
Fidèle à la maxime de son premier album Propagande de l’Hybride, Monsieur Z ne veut pas abasourdir mais faire agir.
