"Gloomy Days" de Psykokondriak
Ici à Lille, c’est vrai que le ciel est souvent teinté de gris et que les températures nous font dire qu’un pull ce n'est pas du luxe. Ces deux faits (certains diront clichés) sont bien connus, même au-delà des frontières des Hauts-de-France. Un autre fait, celui là peut-être moins connu une fois l’A1 dernière nous, est que notre région regorge d’artistes qui font sacrément monter la température et oublier les nuages à coup de gros son qui réveille.
Si vous n’avez pas suivi parce que vous êtes souvent focalisés sur la météo, j’offre donc ici un petit cours de rattrapage musical avec un groupe lillois déjanté nommé Psykokondriak.
Si vous traînez un peu sur LillelaNuit.com, vous les avez peut-être déjà rencontrés dans l’agenda ou dans le Mag. Leur album « Gloomy Days » a déjà un peu plus de six mois, mais passer à côté d’une chronique aurait été une grave erreur.
Psykokondriak est un des groupes montants de la scène française qui a le mérite d’arriver à se détacher des autres. Mélange de hip-hop old school, de gros riffs rock’n’roll et de lignes de basse bien heavy, Psykokondriak, c’est un peu nos Beastie Boys à nous. Le groupe lillois est le digne héritier du légendaire groupe new-yorkais : fusion des genres, énergie débordante et esthétique qui pique parfois un peu la rétine. Il sait mettre l’ambiance, et pas seulement en live.
Après des débuts en français et des changements de line-up, Psykokondriak livre un vrai album de 10 titres totalement dans la langue de Shakespeare. On sent quand même parfois le côté légèrement franchouillard de leur accent américain, mais on leur pardonne. Et sous leurs airs de rigolos présents pour amuser la galerie se cachent aussi des textes pas si rigolos que ça, protestataires et aiguisés.
Entre titres totalement barrés et titres… plus graves mais toujours totalement barrés, les Psykokondriak font un saut dans la cour des grands en signant cet album qui aborde les problèmes d’aujourd’hui à la sauce nineties. Et si l’avenir du rock’n’roll était vintage ? Derrière le rythme fou soutenu tout au long de l’album (il y a quand même un petit interlude - « Gunfight Helicopters » - d’une minute à mi-chemin, histoire de reprendre son souffle et masser ses cervicales douloureuses), Pskyokondriak crée un album mature qui traite de questions actuelles, de choses que l’on rencontre tous les jours.
Arrêtons nous quelques instants sur une chanson en particulier, intitulée « Spookadelic Fever Mansion ». Je mentionnais un peu plus tôt que certains titres étaient barrés, et à vrai dire j’avais celui-ci en tête en écrivant ces mots. Après une ouverture hitchcockienne, la chanson passe par Misfits et Chair de Poule pour donner une sorte de B movie musical avec son florilège de fantômes, goules et autres créatures de l’ombre. Si on me demandait de choisir une chanson pour présenter le groupe, c’est celle que je ferais écouter sans hésitation.
Une chose est sûre, "Gloomy Days" ne manquera pas de vous faire headbanger. Et si vous voulez faire ça au son de la musique live, les Psykokondriak sont régulièrement en concert un peu partout dans la région.
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