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The Sheepdogs « Future Nostalgia »

The Sheepdogs « Future Nostalgia »

The Sheepdogs Future Nostalgia Style : Nostalgie futuriste Sortie : 02/10/2015

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Dès que l'abum de The Sheepdogs commence, on y est. A fond, tout de suite, on reconnaît le truc : tricots de guitares assurés par le célèbre couple Gibson Les Paul / Fender, effusions d'orgue extraordinaire et voix chaude. Tout est là, en passant par une touche zeppelinienne dans le riff médian. C'est gorgé de soul. On pousserait bien la facilité jusqu'à dire que c'est de la Southern Soul à la Lynyrd Skynyrd mais ils sont canadiens et ils groovent encore plus, un peu comme la basse de Sweet home Alabama, qu'on oublie toujours d'écouter mais qui groove terriblement. Oui, c'est ça, allez y, prenez cinq minutes pour aller la chercher avec des oreilles plus curieuses. Ce petit contretemps qui fait tout, cette pointe de relâchement lascif qui titille.

C'est bon comme une gorgée de whisky pur malt lampée bottom's up. On joue extrêmement serré et c'est terriblement en place. Future Nostalgiac'est tout à fait ça. On n'intellectualise pas, on prend du très bon temps en jouant de bonnes chansons, très charpentées et on attend sûrement d'aller défendre le truc sur scène, parce que là, ça doit être énorme. On en avait déjà parlé dans le live report de leur passage à la Péniche en 2013. On en frissonne encore. Alors si la fin du mois de juillet est un peu triste parce que vous rentrez de vacances ou terriblement tendue parce que vous attendez de partir, faites vous plaisir et ne ratez pour rien au monde les Canadiens de Saskatoon qui envoient du très lourd sur les planches, celles de la Péniche en l'occurrence. Distribués depuis peu en France, ils sont redoutablement aiguisés. On a l'impression que Lynyrd mais aussi Bad Co, Les Black Crowes, Little Feat, voire Humble Pie et les frères Allman ont fusionné et demandé la nationalité canadienne.

Certes, c'est un disque de genre et tout est décliné, idéalement vintage, mais c'est habité, vécu de l'intérieur, rien d'une pâle imitation. Ils sont de la famille, nuance. Basse d'une rondeur à vous faire remuer sur une chaise de bureau en pin clair, chant de grizzly canadien éclairci au miel de prairie, détours acoustiques pour calmer le jeu, caisse claire et roulements fins, on sait aussi poser un climat plus boisé, faire chauffer les lampes d'une autre manière. L'ombre de Creedence Clearwater Revival passe également sur une chanson terreuse et dépouillée drivée par une basse tendue et une guitare claire. Ces gars ont fait la couverture de Rolling Stone US en n'étant pas encore signés. Sic.

Les chœurs frôlent les envolées gospel des églises baptistes, tensions mesurées, maîtrise des suspensions, c'est parfait dans le genre et hautement rock'n'roll. On a apparemment oublié collectivement de prendre un rasoir et on tolère tout juste la chemise en jeans quand elle n'est pas à carreaux mais à l'écoute, on n'a qu'une envie : passer un peu de temps avec ces chiens de berger au poil long et dru.

Ewan Currie le dit lui même, il adore le kit de batterie de John Bonham et il cite Paul Rodgers, de Free avant d'ajouter I've learnt so much from so many...We like old music obviously. Ils sont très exactement ce qu'on attend d'eux, solidement ancrés dans les traditions. Vintage mais pas cheap, rustiques mais pas ploucs. Y a même un solo de trombone allumé sur Help us all. Same old (good) feeling.  

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