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Triggerfinger « Colossus »

Triggerfinger « Colossus »

Triggerfinger Colossus Style : Stoner Sortie : 25/08/2017

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C’est au soir d’une première partie d’Airbourne en 2008 du côté du Grand Mix que nos tympans délicats eurent un véritable coup de cœur pour ce trio venu d’outre-Quiévrain : Triggerfinger. A l’époque, Ruben n’avait pas encore ses légendaires rouflaquettes et Monsieur Paul n’était pas encore le sosie parfait de Jean Nouvel, Mario lui était déjà aussi fougueux qu’aujourd’hui. En tout cas une chose est sûre, depuis près de 20 ans d’existence, Triggerfinger nous délivre un stoner charpenté sans jamais la moindre fausse note au fil des albums successifs. Attirés par What Grabs Ya ?, scotchés par All This Dancin’ Around, attentifs à By the Absence of the Sun, qu’allait-il en être de notre réaction face à ce nouvel opus "Colossus" assez attendu dans la rédaction il faut bien le dire ?

Le nouvel album "Colossus"

Eh bien avouons-le d’entrée, nous ne fûmes pas déçus du voyage. Comme à l’accoutumée, un album de Triggerfinger s’apprécie, se déguste. Impossible de se faire une opinion dès les premières secondes, il faut apprivoiser la bête (surtout quand elle est aussi dérangeante que ce monstre tricéphale en couverture), l’approcher doucement et une fois attendrie celle-ci accepte de nous offrir le meilleur.

C’est le titre éponyme "Colossus" qui ouvre directement les hostilités dès la première piste avec le son tonitruant de la basse de Monsieur Paul sublimé par les incantations stridentes de Ruben et ses riffs ravageurs, il faut dès le départ se retenir de ne pas remuer frénétiquement la tête ou de se faire une session d’air guitar tellement ce titre est accrocheur et la machine ne risque pas de s’enrouer car on enchaîne directement avec Flesh Tight, premier single présenté il y a quelques mois et qui a le mérite d’apporter une touche de nouveauté avec l’apparition de claviers en fond, sinon c’est un single purement estampillé Triggerfinger qui flirte avec leurs aïeuls du genre à savoir les Queen of the Stone Age, aucun doute là-dessus. Candy Killer prend volontairement le contre-pied des deux premiers titres avec un gimmick nous rappelant l’intro assourdissante d’I’m coming for You, plus subtil, aérien et qui laisse ainsi parler tout le sex-appeal de la voix suave du leader du groupe.

Des nouveautés et un retour aux sources

Triggerfinger c’est avant tout du stoner, mais un stoner qui ne reste pas figé et que le trio tente lors de chaque production de rendre plus malléable afin d’apporter de petites subtilités qui rendent leur son si original. C’est d’ailleurs le cas avec Upstairs Box ou encore Breathlessness, deux titres punchy sans être trop rentre-dedans, comme une invitation à venir écouter de plus prêt et à faire comprendre aux visiteurs que le groupe n’est pas seulement excellent en live mais aussi capable de réaliser des albums aboutis. Dans cet art, Ruben peut également exprimer les diverses facettes de son talent, que ce soit au niveau de la guitare que des différents octaves de sa voix.

On sent également dans cet album un retour aux sources de la part du trio anversois à savoir une inspiration provoquée par les maîtres que sont les Beatles avec la sublime ballade Afterglow ou Bring me Back a Live Wild One que l’on verrait bien être interprétée en compagnie des Stones lors d’un futur plateau à la manière du TW Classic de 2014 tant il y a du Keith Richards dans le jeu de Ruben sur cette piste.

Un concert à l'Aéronef

Enfin, pour nous rappeler que Colossus reste une bête insaisissable et donc pas facile à classer, Steady Me semble vouloir nous troubler avec un rythme mi-hippie mi-psychédélique, aux guitares scabreuses et aux touches de grelots et force est de constater que même là…ça fonctionne encore. Histoire de nous désarçonner une dernière fois, la Wollensak Walk représente là aussi un titre unique en son genre avec un début très sombre, inquiétant presque, avant de s’arrêter brusquement pour mieux reprendre sous une forme de ballade bluesy-country façon Johnny Cash énervé qui termine de nous convaincre et de confirmer dans nos esprits que Triggerfinger est définitivement un groupe à part qui se déguste en album et se savoure en live alors pas une seconde à perdre, allez réserver votre billet pour le 16 décembre car le trio d'Anvers, et contre tous les pronostics, va assurément mettre une nouvelle fois le feu à l’Aéronef !

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