« En mars, tous les chemins mènent Arom » s’amuse à dire Amaury. Une phrase bien trouvée par ce membre de la Spirale qui se lance en solo avec un premier album « Reste en paix » à paraître le 28 mars. Mais ce n’est pas tout, Arom propose en ce moment le maxi « Noces Funèbres » à télécharger gratuitement et s’apprête à monter sur scène cette semaine, la première date d’une série de live à découvrir… Une rencontre pendant laquelle il nous a dévoilé son actualité chargée et ses nombreux projets…
Lillelanuit.com : A l’occasion de la sortie de ton premier album solo « Reste en paix » le 28 mars, tu proposes sur le site Streetlive de télécharger gratuitement ton maxi « Noces Funèbres ». Pourquoi cette démarche ?
Arom : C’est une réédition de « Noces Funèbres » à laquelle j’ai ajouté 3 titres. En 2009, j’avais sorti ce maxi à l’arrache sur un blog que j’avais créé pour mon réseau Facebook. On avait pourtant bien bossé les morceaux notamment sur la production avec les Gourmets à Lyon. Je me suis donc dit grâce à une idée de Liqid des Gourmets que ce serait intéressant de le ressortir et comme Streetlive est un gros site Hip Hop qui me suit beaucoup et diffuse tous mes morceaux, je leur ai proposé ce projet. Cette démarche m’a apporté un autre public que mon réseau Facebook. On a peu de moyens de communication. J’ai plein de morceaux en stock qui ne sortiront jamais parce qu’on n’a pas toujours la possibilité de faire des projets carrés et cohérents. J’ai plein de trucs qui traînent dans mon ordi et je ne sais pas toujours quoi en faire, donc comme « Noces Funèbres » est un projet assez sombre, j’ai donc ajouté d’autres morceaux bien sombres dedans. C’est un moyen de faire goûter ma musique aux gens qui ne connaissent pas et pourquoi pas acheter l’album s’ils kiffent. Et s’ils se contentent de ça, dommage, ils ne connaîtront pas la suite (Rires).
Lillelanuit.com : Tu parlais de « Noces Funèbres » comme d’ « un projet assez sombre », la pochette de ton album « Reste en paix » est sombre aussi, notamment inspirée de l’univers de Tim Burton. Qu'est-ce qu'elle symbolise ?
Arom : La pochette est un mélange. Je suis parti de l’univers de Tim Burton car il y quelques samples de Danny Elfman qui fait la musique de ses films. On était donc un peu dans cet univers là. Et il y a un humour un peu décalé, beaucoup de second degré dans l’album, même si c’est à la fois très sérieux dans la musique. Un morceau de l’album qui s’appelle « Entre deux mondes » symbolise bien la pochette pleine de symboles disséminés partout, par exemple un ange à gauche sur le logo, un démon à droite. C’est une dualité permanente entre le côté démoniaque et le côté gentil symbolisés surtout par la pelle et la rose, le côté lumineux de certains morceaux et plus sombres d’autres. Tout le monde n’est pas tout blanc ou tout noir donc j’ai voulu jouer sur l’ambiguïté pour interpeller les gens, pour qu’ils se demandent ce que ce type veut avec sa pelle et sa fleur (Rires).
Lillelanuit.com : C’est ton album solo mais plusieurs featurings apparaissent dedans avec notamment des fidèles qui t’entourent depuis longtemps... Pourquoi eux en particulier ?
Arom : Ceux qui participent sont un peu toujours les mêmes, sauf un qui est sur l’album et nulle part ailleurs, c’est Stain(ed) Art, un mec de Londres. Je l’avais contacté pour ce morceau il y a deux ou trois ans. Tout le reste, c’est plus familial : Rsonic, un rappeur de San Diego avec qui j’ai énormément bossé et qui est un bon pote ; Missak, un rappeur de Paris avec qui je travaille pas mal aussi ; Liqid des Gourmets avec qui je bosse depuis une dizaine d’années et avec qui je fais les concerts, même si on n’a pas le même univers, on a la même culture de la punchline, c’est-à-dire qu’on aime les phrases choc au niveau de l’écriture, et on a la même vision du Hip Hop ; et La Spirale, ce n’est pas parce que j’ai un projet solo qu’il y a des embrouilles, c’est juste un autre délire, le groupe intervient sur un morceau un peu différent du reste de l’album, plus expérimental avec de l’Electro.
Lillelanuit.com : Et qu’est-ce que ton expérience au sein de la Spirale t’a apporté sur ce projet solo ?
Arom : Ce que je faisais musicalement avec la Spirale n’a rien à voir avec mon album solo, donc ça m’a apporté de la frustration dans un premier temps. Tout ce que je n’ai pas fait avec la Spirale, je me suis dit que j’allais le faire en solo. On travaillait à fond les beats très électro, on expérimentait un peu tout et n’importe quoi. Le Rap un peu plus posé, plus profond dans les textes, je ne pouvais pas vraiment l’expérimenter avec la Spirale car c’était rapide, il fallait du flow, de la technique… J’ai donc retravaillé mon personnage pour le mettre en avant, je me suis un peu plus posé pour réfléchir à un concept contrairement à la Spirale où l’énergie était mise en avant.
Et on a fait pas mal de scènes donc ça m’a apporté une belle expérience scénique. On a sorti deux albums et demi (Un album est en cours, six morceaux ont déjà été enregistrés, plus ou moins mixés… A suivre !) donc une belle expérience en studio aussi. Et ça m’a apporté des contacts en Angleterre par exemple. Une bonne expérience à tous niveaux donc. J’ai essayé de tiré une leçon aussi de la sortie du deuxième album de la Spirale. Avec la sortie digitale, on s’est rendu compte qu’on avait donné vraiment beaucoup de notre temps pour cet album en maîtrisant toute la production en indé de A à Z. Au bout de deux jours, l’album était sur Megaupload. Les ventes digitales ne remplissent pas les poches, donc on s’est tous retrouvé en galère. Ça été dur de se relever après ça.
Lillelanuit.com : Alors de ce fait où pourra-t-on trouver ton album ?
Arom : Je sors d’abord mon album en version CD sur mon site officiel www.aromdelaspirale.com. La version CD sera disponible avec des éléments en plus affiche, sticker… Je vais essayer de faire vraiment un pack complet. Et l’album sortira en digital courant avril. Je ne suis pas vraiment convaincu de l’avenir du digital. Je l’ai été avec la sortie d’ « Envers et contre tous » et je me suis rendu compte que finalement ce n’était pas encore sûr à 100%, ça reste des MP3 qui tournent sur le web. Les gens ne sont vraiment pas dans le délire de payer pour télécharger un MP3. Je ne sais pas si ça va venir donc je reste un fétichiste du CD. Je pense qu’à partir du moment où il y a un univers derrière, ça peut vraiment le faire. Le digital servira plus pour la promo, il sera sur Deezer, iTunes… Et puis l’argent n’ira pas dans la poche d’une foule d’intermédiaires mais dans la mienne (Rires), même si je ne fais pas ça pour ça. Et heureusement qu’Update gère le management.
Lillelanuit.com : Alors justement, comment se passe cette collaboration ?
Arom : Update s’occupe de mettre mon son sur des sites web et d’appeler les radios, les médias en général. Et surtout, il me trouve des dates de concerts. Ils font en gros tout le boulot que j’aurais dû faire avec la Spirale et que je n’ai pas pu faire. Ça m’apporte beaucoup car je peux me concentrer sur mes projets, j’ai plus de temps pour y réfléchir. Depuis que je travaille avec eux (depuis septembre dernier), ça avance beaucoup plus vite, les dates tombent. Et pour moi, la scène, c’est mon délire à fond. Vendre des Cd, faire des clips, c’est pour me permettre de faire de la scène.
Lillelanuit.com : Justement, tu peux nous parler du clip de la chanson « Hellboy » sorti depuis plusieurs mois…
Arom : C’est important de faire des clips car aujourd’hui c’est l’un des supports les plus efficaces. Tu mets ta vidéo sur Youtube et ça se partage très vite. C’est un moyen de faire un peu de buzz. Le problème des clips, c’est que c’est long à faire, il y a le tournage et puis tout le montage. C’est long et coûteux. J’y accorde de l’importance car je peux exprimer mon univers, mettre des symboles et des délires, faire apparaître des gens qui bossent avec moi. C’est un bon moyen de communication, mais ce n’est pas très rentable. J’ai fait ça au coup de cœur, j’aimais beaucoup ce morceau donc je voulais le mettre en avant. Et j’ai fait ce clip pour contrer le morceau « Je t’haime » qui est quand même triste, il ne montre pas de second degré, et il est à prendre comme il est. Avec « Hellboy », j’ai donc voulu montrer l’autre côté comme je l’ai expliqué toute à l’heure avec la dualité sur la pochette. « Je t’haime » c’est la rose et « Hellboy » c’est la pelle (Rires). J’ai pour projet de faire le clip de « Quand les cœurs gèlent », un morceau qui me tient particulièrement à cœur. Plein de projets et d’idées donc, il faut juste trouver le temps de se poser. Et il faut aussi un peu d’argent pour passer à un stade supérieur avec des plus gros appareils, une meilleure qualité d’images… faire des trucs de fou !
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Dates à venir :
- 12 mars aux 4Ecluses à Dunkerque avec Seth Gueko et Liqid
- 25 mars à l'Artefact avec Liqid pour la Release Party de l'album "Reste en paix"
- 2 avril au Barabao à Bailleul avec Liqid
- 7 avril à Lille 1 avec Paranoyan...
