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Bertier nous présente son nouvel album « Machine ronde »

Bertier nous présente son nouvel album « Machine ronde »

Bertier Machine ronde Style : Pop-Rock Date de l’événement : 01/03/2024

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C’est avec délectation que LillelaNuit découvre le dernier opus du collectif Bertier, mené par Pierre Dungen et Lara Herbinia. Machine ronde, album de 10 titres tous plus organiques les uns que les autres est disponible sur toutes les plateformes et en vinyle. Chansons à texte en français, Bertier nous offre ici un album charnel célébrant le vivant, le terrien, axé sur des dynamiques blues, rock voire roots !

Bertier

Un accueil enthousiaste et dithyrambique pour "Machine ronde"

Du piano, des guitares électriques, acoustiques, une section basse batterie pulsative, c’est un magnifique objet sonore confectionné par Bertier qui lie encore dans son œuvre le chant, la poésie et l’art. C’est sous forme d’expérience musicale que l’album a été enregistré, rapidement en 15 jours, arborant l’idée de sons bruts, terre à terre, et voulant garder « l’énergie sourde et entière » nous livre le collectif.

C’est un accueil enthousiaste et dithyrambique qu’a livré la presse belge à ce nouvel album et LillelaNuit se joint aux critiques pour saluer le travail du texte, à la Bashung, Arno mais au-delà des sons nous apprécions le concept, ouvrage ciselé de mots et d’images mêlant un visuel sombre, mais hypnotique. Bertier se projette constamment dans le sens et l’émotion, surprend par le texte et les ruptures rythmiques, les guitares chaudes.

Interview : Bertier nous présente son nouvel album

LillelaNuit : Bertier, merci pour ce bel album si conceptuel qui nous donne envie de nous poser et d’écouter sans relâche. Machine ronde est à apprécier sans modération. Très riche de conception, on ne cesse de découvrir des arrangements, sons, à chaque écoute. Était-ce votre objectif en composant cet opus d’offrir un objet sonore artistique au public ?  

Pierre : Autant Yan que moi souhaitions créer des chansons à écouter mais accessibles. Des textes resserrés, courts parfois, des mélodies claires et intenses. Mais toutes pensées pour un album, un dix titres où chaque ‘création’ aurait sa place déterminée. Comme une histoire. Et puis Machine Ronde, la terre comme l’appelle Jean de La Fontaine, est aussi la finale logique de la célébration des éléments commencée par Bertier en 2015 avec l’eau (Dandy), l’air (Anna&Roby, 2017) et le feu (Feu.E 2020) .

Machine ronde a été enregistré en peu de temps, 15 jours de conception mixage compris. Pourquoi cette volonté d’enregistrer si vite, comme si le propos et le concept rappelaient l’urgence de vivre… ?  

Lara : Les trois premiers albums avaient été longuement travaillés (avec Quentin Steffen et Amaury Boucher), des mois durant. A l’époque nous voulions expérimenter des sons, remettre sur le métier, par couches successives. Feu.E (2020) avait même accueilli 9 compositeurs différents dans un joyeux bordel, plus ou moins maîtrisé. Ici le sujet (la terre, Gaïa, face à l’urgence climatique, et la fin programmée de la vie humaine) exigeait une expérience plus immédiate, roots en effet. Alors quand Yan, qui suit l’aventure depuis ses origines, s’est proposé comme réalisateur, on a dit oui sans hésiter. Il est venu à Bruxelles, sans une idée de compo en tête. Pierre avait son livret de textes. En un week-end, 11 mélodies sont nées. Nous en avons gardé 10. L’essentiel était fait.

Ce bel album est encore une fois le fruit de rencontres, de la richesse de vos échanges entre Paris, Bruxelles et Londres. Vous n’êtes pas ce « garçon sauvage » que vous annoncez dans une de vos chansons ? Vous semblez beaucoup vous inspirer de vos relations. 

Pierre et Lara  : Oui entre Bruxelles et Paris (et Londres pour le mastering chez Pete Maher). Les guitares acoustiques ont d’abord été enregistrées en Belgique, avec les voix témoins (dont au final 4/10 ont été gardées…). Et puis, les guitares électriques ont été posées à Paris, avant la section rythmique, grâce aux formidables Bobby Jocky (à la basse) et Arnaud Dieterlen (à la batterie). Et puis des voix lead et des chœurs ont été finalisés à Bruxelles. Enfin le clavier de l’inventif Romain Thorel a été ajouté en dernier, à Paris. C’est Jean-Charles Versari, musicien et ingénieur du son, dans son studio parisien, qui a su parfaitement mixer cette énergie brute .

Pierre : Ma sauvagerie n’est pas formelle. Je me présente volontiers comme un ‘bon garçon’, bien élevé. Je respecte volontiers les usages de la politesse. Ma sauvagerie relève en vérité de ma nature. Je ne suis que modérément sociable, très animal. Je préfère les petits groupes (d’amies et d’amis) aux foules. Les lieux discrets aux arènes. La vie privée, sinon secrète, aux étalages des réseaux sociaux que je trouve sordides et désespérants. Mes fleurs, forcément vénéneuses, s’épanouissent dans des marécages « où vous feriez naufrage» comme dit ma chanson...

Machine Ronde est d’une sincérité presque brutale. J’ai toujours écrit sincère, évidemment, c’est un minimum, mais parfois en me dissimulant sous des formules littéraires. Pas ici.

Pierre à propos du nouvel album de Bertier

Lara, vous êtes au chant et en charge de la partie visuelle de l’album. Photographe depuis de longues années, où avez-vous puisé votre inspiration à la fois très organique mais aussi sombre pour cet opus ? Et allons- nous profiter de votre conception de lier le son et l’image sur scène ?  

Lara : Au départ, j’ai pensé à photographier l’iris de Pierre. Pour moi, c’était évident que l’œil rond comme la Terre collait avec le projet. Ensuite, j’ai commencé à créer quelque chose de très coloré autour de cet œil. Mais j’étais à moitié satisfaite. Et puis… j’ai vu que mon idée était devenue depuis peu un machin commercial pour vacanciers sur la côte belge. A afficher dans son salon ou ses toilettes. L’horreur. J’ai donc essayé un « dézoomage ». Et soudain, miracle, le visage contrasté de l’homme-dinosaure m’est apparu (ahaha). L’image sera liée au son sur scène. Mais grâce au graphiste Lucas Racasse qui a créé un moyen métrage d’animation autour de l’album Machine Ronde. Je pense que le truc est inédit : il y aura du Pierre et du Yan dedans (merci les fonds verts). Il y aura un univers musical notamment construit de pistes de guitares de Yan non gardées dans le mixe définitif… Un travail de fou que Lucas aura mené plus de 6 mois.

Qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter de mieux pour l’album en 2024 ? De nombreux concerts ? Avez-vous des dates en vue ? 

Pierre :  On a toujours l’espoir d’être écoutés par le plus grand nombre. Mais ici, je le souhaite peut-être encore davantage que pour les projets précédents. Parce que Machine Ronde est d’une sincérité presque brutale. J’ai toujours écrit sincère, évidemment, c’est un minimum, mais parfois en me dissimulant sous des formules littéraires. Pas ici. Ici c’est façon haïku et pas noodles…

Lara : Concrètement, il y a la release à Bruxelles, dans le magnifique Théâtre Marni, le 23 avril 2024. Nous jouerons également à Silly (au Salon) le 15 juin 2024. Et puis il y aura la suite, la saison 2024-2025, qu’Ingrid (notre manageuse) est en train de mettre en place.

Pierre :  ça vaudra la peine : nous sommes 6 sur scène et ça joue bien. Quand l’infrastructure de la salle le permet, nous proposons le moyen-métrage de Lucas en première partie. Son, images et lumières… En tant que producteur social version délégué syndical, je précise que les musiciens et ciennes, ou musicien.nes si vous préférez, ne jouent pas gratos. Les prix se négocient, mais pas gratos, jamais. C’est un métier…

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