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Braqueurs, un film de Julien Leclercq

Braqueurs, un film de Julien Leclercq

le réalisateur Julien Leclercq, les acteurs Sami Bouajila, Guillaume Gouix, Kahina Carina, Youssef Hajdi et le rappeur Kaaris, Braqueurs Style : Policier Date de l’événement : 04/05/2016

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Qui a dit que le cinéma d’action ne pouvait être français ? Pas nous, à Lille La Nuit ! Même si on déplore une paupérisation du film de genre dans notre cinéma hexagonal, on y croit toujours. Dur comme fer ! Et on a raison puisque cette semaine sort Braqueurs, le dernier long-métrage de Julien Leclercq, un film carré et efficace. Si le script est simple, c’est pour aller droit au but : mettre sous tension le spectateur, jouer avec ses nerfs. Braqueurs est la preuve que lorsqu’un réalisateur, un producteur, toute une équipe technique, des comédiens veulent s’y mettre, le cinéma français peut jouer sur le terrain du film d’action à l’ « américaine ». Mais en gardant toute son âme de production européenne. Braqueur montre aussi que devenir un gangster a souvent un prix qu’il faut accepter de payer…

Lille La Nuit a rencontré le réalisateur Julien Leclercq, les acteurs Sami Bouajila, Guillaume Gouix, Kahina Carina, Youssef Hajdi et le rappeur Kaaris, qui joue son premier vrai rôle au cinéma.*

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Le film est efficace, court (1h21), pas de digressions, ça me rappelle l’efficacité des grandes séries B américaines. Est-ce que c’était une volonté d’aller à l’essentiel, de faire court ?

Julien Leclercq : Dès l’écriture, l’idée était de faire un polar sans flic, et donc d’être vraiment subjectif dans le grand banditisme. Je voulais vraiment faire un film montagnes russes. Et le but était de faire un moins de 90 minutes très nerveux, très sec. Le script était très court, il faisait 89 pages.

Le fait de faire un film d’action, de genre, un polar représente quels défis pour vous, en tant qu’acteurs français ?

Sami Bouajila : En ce qui me concerne la démarche est la même. On cherche à donner  de l’authenticité des personnages et des situations. Alors que ce soit de l’ordre de la comédie, du polar ou autre, le but du jeu est de trouver comment pense, parle, agit… le personnage. Pour ma part, en tant qu’acteur, il n’y a donc pas grand chose qui change.

Une comédie peut être très rapide, il faut de la dynamique, est-ce qu’on peut comparer ça avec du cinéma d’action ?

Sami Bouajila : Il y a un autre rythme à trouver. C’est marrant car j’ai enchaîné Braqueurs après une comédie où il y avait un rythme qui était effectivement un peu plus rapide, et celui-ci était un peu plus minéral, ascétique… ça parlait moins mais il y avait un rythme à trouver. Et la démarche reste la même : comment il l’a écrit ? Comment il le voit ? Comment moi je le fantasme ? Comment je vais me projeter dedans ?

Guillaume Gouix : C’est peut-être une génération de cinéastes qui a digéré les films dont vous parlez. Julien a évité les pauses et les fantasmes qu’on a des gangsters habituels du cinéma. C’est un film où il n’y a pas de frimes, d’images de voyous comme on peut en donner. Ce qui fait la force du film de Julien, c’est que les gens sont accessibles.

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Il y a néanmoins quelque chose qui est présent dans le film et qui fait partie du film noir, c’est l’idée de code de l’honneur. Est-ce que c’est un fantasme du cinéma ou la réalité des banlieues ?

Karris : Ça dépend de ce que vous appelez « code de l’honneur » car il y a des codes que vous ne connaissez même pas. Les codes ont changé. Il y a des codes très très bizarres dans les banlieues sur les histoires de stups…

Youssef Hajdi : Il y a des codes moraux liés à l’amitié et à la famille qui s’installent à l’intérieur de l’histoire pour revenir au film. Et là dedans, il y a une espèce de code moral pour lequel on est capable d’aller jusqu’au bout, jusqu’à tuer l’autre s’il devient un obstacle à la protection de cette famille ou de cette amitié. Mais pour en revenir à votre première question, il n’y a pas de flics dans ce film, on aborde le grand banditisme contre les narcos trafiquants. Du coup, ça raconte autre chose à l’intérieur de cette histoire. On n’a pas des sirènes de police à tout va, et c’est donc d’autres codes moraux qui s’installent. Il n’y a pas de bons ou de méchants. Deux états d’esprit vont se rencontrer à un moment donné.

Le polar et le film d’action, c’est quand même souvent du cinéma de mecs mais il y a une vraie place qui est faite aux femmes dans Braqueurs. Est-ce que c'est donc quelque chose qui a été déterminant pour vous dans le fait d'accepter ce rôle ?

Kahina Carina : C’était d'abord important pour Julien qui a écrit le scénario. C’était quelque chose qui était là dès le départ. Dans les discussions pour la préparation du rôle ce qu’il m’expliquait c’est que ce qui était très important pour lui c’était cet équilibre-là, entre les femmes et les hommes. Comme dans la vraie vie parce que souvent c’est ce qui fait partie des clichés de certains cinémas : avec la femme en dessous, complètement soumise. C’était hyper lisible dans le scénario. Et moi, évidemment, je suis très très fière de ça ! Ça casse un peu les codes, donc c’était super intéressant à faire !

* Entretien effectué à Lille le samedi 16 avril 2016.

Braqueurs
Date de sortie : 04 mai 2016

Synopsis : Yanis, Eric, Nasser et Frank forment l’équipe de braqueurs la plus efficace de toute la région Parisienne. Entre chaque coup, chacun gère comme il peut sa vie familiale, entre paranoïa, isolement et inquiétude des proches. Par appât du gain, Amine, le petit frère de Yanis, va commettre une erreur... Une erreur qui va les obliger à travailler pour des caïds de cité. Cette fois, il ne s’agit plus de braquer un fourgon blindé, mais un go-fast transportant plusieurs kilos d’héroïne. Mais la situation s’envenime, opposant rapidement braqueurs et dealers...

Affiche, film-annonce et photos Copyright SND

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