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Cactus in love

Cactus in love

Cactus in love L'île

Cactus in love est un groupe de « chanson folk contemporaine poétique et épineuse. » Cécile Cognet, originaire de Douai, a commencé à écrire et composer sous le nom Cactus in love en 1999. Avec une formation d’ingénieur du son, elle attache une grande importance aux arrangements et aux sonorités. Après une aventure sous le nom de Louise Primate, elle a décidé de reprendre le chemin de la collaboration musicale avec trois partenaires : Théophile Demarcq (batterie), Stéphane Beaucourt (contrebasse) et Denis Bruneel au violoncelle qui collaborait déjà avec Cécile. L’île, leur quatrième album financé grâce à la plateforme de crowdfunding KissKissBankBank, est sorti en début d’année. L’occasion de revenir sur le parcours du groupe en 2015 qui s’arrêtera au Biplan à Lille ce vendredi 20 novembre.

Peux-tu nous dire quelques mots sur le groupe, son parcours et te présenter ?

Je suis intermittente du spectacle, je joue dans Cactus in love mais aussi dans d’autres projets : je suis ingénieur du son pour d’autres groupes qui jouent en live à la la Barraca Zem par exemple. Je fais des chansons depuis que j’ai l’âge de 15 ans et je joue de la guitare. Le nom de scène Cactus in love est né dès que j’ai commencé à jouer, ça été le premier nom de scène que j’ai pris et que j’ai toujours gardé. Ma mère collectionnait les cactus, il y en avait partout, c’est comme ça que c’est venu « I love the cactus » puis Cactus in love. On est quatre dans le groupe, je fais de la guitare et du chant et il y a aussi un violoncelliste, un contrebassiste et un batteur. J'ai gagné mes premiers concours en 1999 puis j’ai enregistré mes premières maquettes toute seule chez moi, ça a donné un premier six titres qui a été repéré par la Cave aux Poètes qui m’a pris sous son aile. Pendant plus de deux ans j’ai beaucoup joué - comme j’avais le tampon Cave aux Poètes j’ai pu faire plein de premières parties : les Ogres de Barback, Yann Tiersen, Renan Luce...

Justement le fait d’avoir remportés plusieurs prix, qu’est-ce que ça t’a apporté ? Une reconnaissance du milieu ? Un accompagnement ?

Oui, c’est très important de gagner des prix et je l’ai compris plus tard. C’est très important d’avoir un tampon ; les gens vous reconnaissent parce qu’ils reconnaissent le tampon d’une structure, d’un concours. Au début j’étais nouvelle donc je ne m’en suis pas rendue compte mais 15 ans plus tard je me rends compte que quand on n’a pas ce tampon c’est très difficile. Et même si là, pendant un moment, j’ai eu une grosse vague de reconnaissance et bien quelques années plus tard, et même avec plus de travail, et bien ce n’est pas si facile de continuer et de trouver des dates. Il y a des pros qui nous suivent encore et qui sont très fidèles et humains et d’autres ou, dès que tu gagnes un concours tu es son meilleur ami et quand tu n'as plus de concours on ne te dit même plus bonjour. Le niveau professionnel c’est un peu « space » : c’est un jour la lumière, un jour le placard. Mais on continue, on sait que ce n’est pas pour ça qu’on fait de la musique, pas pour eux !

Je dirais que c’est un travail d’artisan que je fais depuis 15 ans parce que je crois en ma musique, en mon univers, et il y a des gens qui nous suivent pour ça.

Vous avez fait beaucoup de résidences : l’Aéronef, le fort de Mons, le Biplan, comment vous y avez travaillé ?

Par exemple à l’Aéronef c’était vraiment une chance d’avoir une salle, un plateau avec cet équipement là qui est disponible pour faire des essais. Parce que très souvent quand on joue dans une salle on n’a pas le temps d’essayer, notre position sur scène par exemple, celle de nos amplis, quel micro pour quel instrument… c’est des petits réglages mais il y en a plein. Là on a aussi le temps avec l’ingénieur du son de faire tous les réglages d’essais, de réverb, de compression, de mixage…

Avec ta formation d'ingénieur du son tu dois être d’autant plus attentive à ce genre de détails…

Oui je suis super chiante (rires) ! Comme je connais et que j’aime bien que ce soit bien fait quand je vais jouer quelque part, je fais forcément attention à ça. Quand je suis à l’aise c’est super mais quand je sens que la personne qui s’occupe de ça ne le fait pas forcément bien alors c’est plus compliqué…

Mais ça t’apporte un plus sur scène…

Oui je sais de quoi je parle et c’est un super avantage de dire « attends on va régler ça comme ça ».

En 2011 tu as continué en solo avec Louise Primate, un nouveau nom de scène, pourquoi à ce moment-là une carrière solo ?

Cactus était déjà un travail avec le violoncelliste Denis Bruneel parce quand on joue à deux c’est ensemble, ça créer quelque chose, une bulle. Lui, il venait d’être papa, il a eu deux enfants coup sur coup donc il a décidé de consacrer plus de temps à sa famille, ce qui est tout à fait normal et il m’a dit qu'il allait devoir arrêter. Moi je me suis retrouvée à me demander : qu’est-ce que je fais ? C’était mon projet depuis tellement longtemps. Beaucoup de gens m’ont dit : il faut tourner la page, te mettre au rock, Cactus c’est sympa mais c’est trop acoustique. C’était bizarre parce que les caractéristiques de Cactus étaient à la fois des avantages et des inconvénients parce que les gens qui nous suivent aiment cet univers acoustique. En fait j’ai beaucoup écouté les gens autour de moi, et résultat je me suis embarquée avec une équipe de musiciens qui n’a pas suivi la distance. Ils ont voulu beaucoup s’impliquer dans les arrangements mais ils n’ont pas été là avec moi pour les défendre. C’est facile pour moi de venir ici parler de Cactus mais quand il s’agit de Louise Primate c’est plus compliqué. Au bout de deux ans je me suis réveillée et j’ai décidé de tout arrêter.

Du coup comment s’est formée la « deuxième version » de Cactus in love ?

Denis, le violoncelliste m’a dit que Cactus lui manquait, le batteur Théophile jouait dans le groupe Louise Primate ; c’était le seul avec qui ça collait vraiment sur toute la distance donc il est resté et il nous a présenté Stéphane Beaucourt le contrebassiste. Ça m’a fait juste halluciner le jour où on m’a dit : « il a envie de jouer avec toi ». On a essayé une fois et c’était super !

J’ai fait beaucoup d’études sur la voix durant les quatre dernières années ; travailler sa voix c’est vraiment une plongée dans son intérieur, on exprime des choses. J’ai beaucoup ressenti de choses et j’ai beaucoup exploré l’intérieur, les émotions.

Les chansons sont un peu nourries de tout ça et c’était pour moi nouveau parce qu'avant c’était vraiment des chansons rigolotes un peu plus naïves, je pense, et maintenant pour moi l’identité est vraiment plus mûre et introspective.

Tu es partie en Chine en avril 2014 pour une tournée, est-ce que tu peux nous raconter un peu cette aventure au bout du monde ?

La Chine c’était fou, c’était pas du tout ce que j’attendais. Je la voyais tranquille, des vélos, des bonsaïs, des plats exotiques. Et en fait c’est super développé, on était à Pékin, c’était une grosse claque, le choc des cultures…

Et tu y étais avec les autres membres de Cactus in love ?

En fait je suis partie avec un auteur compositeur qui s’appelle Manu Revol qui avait fait un projet là bas : une tournée de dix dates. Et moi j’avais écrit des arrangements pour des chorales qui faisaient ces dix dates. On allait une journée quelque part, on travaillait avec la chorale, les arrangements de voix sur ses chansons à lui et aussi une pièce vocale que j’avais faite exprès pour l’occasion. Et on a fait une tournée chaque soir avec une chorale différente qui avait reçu les partitions avant et travaillé les chansons. C’était super, on a rencontré plein de chinois, on a travaillé avec une chorale d'enfants mais aussi avec les ouvriers d'une usine. On a vécu des supers moments.

Cette expérience donne envie de partir en tournée à l’étrange non ?

Bien sûr on a toujours envie de partir et j’ai trop envie d’y retourner !

En janvier l’album l'île est sorti, c’est le quatrième album et cette fois le groupe a fait appel à la plateforme de crowdfunding KissKissBankBank. Comment ça s’est déroulé ?

Déjà pour nous c’était nécessaire parce qu’on ne pouvait pas tout payer et c’était aussi comme un baromètre pour jauger si notre projet pouvait aller jusqu’au bout. Si on n’avait pas eu l’argent on ne l’aurait pas fait, on n’aurait pas relancé toute la machine parce que c’est un énorme travail. C’était comme un sondage participatif.

Vous avez rencontré les gens qui ont participé au financement de l’album ?

Oui on a fait trois soirées de concert au mois de janvier pour la sortie de l’album où on a remis l'album aux « KissBankers » qu’on avait invité et avec qui on a pu discuter.

Et c’est quoi les projets pour la suite ?

Il y a toujours plein de travail à faire, on joue vendredi au Biplan on a aussi deux concerts chez les particuliers à Haubourdin et Roubaix le 4 et 5 décembre. Il faut qu’on continue à produire des choses !

Tu envisages de faire un cinquième album ?

J’ai des matières mais qui ne ressemblent pas trop à ça, je fais des pièces vocales dont je ne sais quoi faire pour le moment, je cherche comment je vais exploiter ça. Ce sont des musiques composées uniquement avec des voix qui font des onomatopées. J’ai envie de continuer la musique mais après est-ce que je mettrais la même énergie que pour ce Cactus là ? Je ne sais pas. Peut-être pas au même endroit en tout cas. Peut-être que je proposerai mes musiques pour un spectacle de danse…

Une envie donc d’élargir les horizons ?

Oui c’est ça, j’ai envie de faire des nouvelles rencontres, d’utiliser peut être ma musique autrement. Actuellement, le milieu de la musique est assez épuisant. Ça fait quand même 15 ans que je suis dedans alors on verra.

cactus

 

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