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Canblaster Red Bull Music Academy Session Lille

À l'affiche de la soirée Red Bull Music Academy avec Brodinski à l'Aéronef ce samedi 28 février 2015, Canblaster fait partie des enfants de la région qui marchent sur la voie du succès ! Entre ses projets personnels et le travail sur le nouvel album de Club Cheval, le jeune homme animera un workshop avant la soirée à l'Aéronef, sous forme de rencontres et d'ateliers musicaux. À côté de sa collection de CD impressionnante, Canblaster nous raconte...

Samedi, on pourra te retrouver à Lille avec la Red Bull Music Academy, que fais-tu dans cette académie ? En quoi ça consiste ?

C’est un événement qui a lieu tous les ans dans différentes villes du monde et qui dure une dizaine de jours. Une trentaine de personnes sont choisies partout dans le monde, sur dossier, dans des villes assez importantes, et on les met toutes au même endroit. Il y a plus de personnes que de studios, donc les gens sont un peu obligés d’y aller à plusieurs et de collaborer alors qu’ils viennent d’horizons différents. En plus, il y a des intervenants, des DJs célèbres qui viennent ou des personnes qui amènent des machines, des synthétiseurs, pour parler de leur travail et à qui on peut poser des questions. C’est surtout un moyen d’échange et d’ouverture d’horizon. Par exemple, il y a des gens qui jouent des instruments traditionnels, ou des chanteurs, en tout cas des gens qui font des choses très différentes des nôtres.

Depuis combien de temps en fais-tu partie ?

J’y ai été il y a 3 ans, pendant deux semaines. Ensuite, une fois que tu as déjà participé à cette académie, tu peux régulièrement faire du studio, travailler avec les personnes qui en ont fait partie etc. Et de temps en temps on fait des évènements ensemble, comme ça va être le cas samedi.

Samedi après-midi, tu vas mener un workshop, peux-tu nous expliquer en quoi ça consiste ?

Quand je parlais des intervenants, des DJ connus ou des gens qui amènent du matériel à la Red Bull Music Academy, c’est un peu ce genre de prestation. Quand on est à l’académie, il y en a environ deux par jours. J’ai eu la chance de voir plusieurs grands DJ comme Frankie Knuckles ou Young Guru qui a travaillé sur les albums de Jay-Z, et plein de gens d’horizons différents. La mienne va se concentrer sur des synthétiseurs et des « racks » que j’ai trouvés un peu bon marché, parce qu’on parle beaucoup des standards des synthétiseurs les plus connus comme le juno-106 qui est le synthé des Daft Punk, des Chemical Brothers et du son un peu disco français. J’aime bien aller chercher des synthés un peu plus obscurs et récents où il y aura des sons un peu spéciaux que personne ne va utiliser, parce que ça me fait très peur quand toutes les musiques se ressemblent et ont toutes le même son !

workshop canblaster

Ce sera donc aussi un workshop sous forme de rencontres ?

Oui, ce sera aussi possible de poser des questions, et je parlerai aussi un peu de mon expérience de musicien-compositeur au fil des années. Ça vise des personnes qui sont dans le milieu ou qui sont musiciens, mais aussi des gens qui sont tout simplement curieux de tout ce qui touche un peu à la musique. Ça peut être aussi des personnes qui ne mixent que sur ordinateur et qui ne sauraient pas trop où aller pour s’acheter un peu de matériel. C’est aussi le but de ce workshop.

Concernant le concert de samedi soir  à l’Aéronef, c’est une date à la maison puisque tu es de la région, est-ce qu’on pourra entendre des sons exclusifs pour l’occasion ?

Oui bien sûr ! Il y a déjà l’album de Club Cheval sur lequel on travaille depuis très longtemps. Il y aura peut-être des versions retravaillées. Comme on a travaillé sur cet album, ça fait très longtemps que je n’ai rien sorti sous le nom de Canblaster, environ un an et moi, j’ai donc beaucoup de nouvelles choses à jouer comme des remixes ou des extraits de mon prochain EP sur le label Pelican Fly. Dj Slow, le boss du label, sera avec moi au workshop l’après-midi. Lui aussi a fait partie de la Red Bull Music Academy.

Y a-t-il des morceaux que tu voudrais absolument intégrer dans tes sets ?

Oui il y en a quelques-uns, il y a surtout ce truc d’accords et de piano qui est le plus important pour moi, tout ce qui est mélodie et harmonie. C’est important que les morceaux se mélangent bien les uns avec les autres. C’est bien aussi qu’au sein d’un même morceau il y ait plusieurs émotions qui soient véhiculées pour éviter des sets un peu trop linéaires où il y a une seule émotion pendant tout le temps du set. J’aime bien quand ça varie, au niveau des tempos et des vitesses aussi.

Peux-tu nous parler de ton dernier remix, celui de Brandy « I wanna be down » ? Pourquoi as-tu choisi cette chanson ?

Je l’ai choisie pour deux raisons : d’abord parce que j’adore écouter les vieux morceaux de R’n’B du début des années 1990 et particulièrement ce morceau-là qui a été produit par Darkchild, un producteur que j’adore vraiment. Et aussi parce qu’il y a un producteur très respecté au Royaume-Uni qui s’appelle Blawan, qui avait repris la voix de ce morceau pour faire un morceau techno-house hybride underground très bizarre. Il y avait plein de gens qui adoraient la voix mais qui ne connaissaient pas l’originale de Brandy. C’était une façon pour moi de faire le pont entre la techno et le R’n’B. C’est l’un des gros thèmes pour moi et pour les gens avec qui je bosse, de jongler entre le rap et R’n’B, et la house et la techno. Et puis il y a cette référence à Final Fantasy, un jeu vidéo très connu. C’était un morceau au centre de tous mes intérêts !

Concernant Club Cheval, vous en êtes donc à la préparation de votre prochain album, ça fait longtemps que vous travaillez dessus ?

Oui ça fait plus de trois ans, donc c‘est un gros travail on est super contents d’être enfin arrivé au bout !

Peut-on s’attendre à quelque chose d’aussi déroutant que Brodinski dans son nouvel album ?

Ce qui est sûr, c’est qu’on ne fera pas ce que les gens attendent de nous ! Pour la date de sortie c’est un peu tôt, mais disons que le train est déjà sur les rails donc c’est pour courant 2015.

Et à côté, tu travailles aussi en solo sur ton prochain album ?

C’est ça, j’ai déjà mon prochain EP en solo, un 6 titres avec Lido qui sortira en avril-mai. Et je prépare un disque aussi, un retour à la musique électronique house-piano, ce qui m’intéresse vraiment, et j’aimerais bien qu’il sorte avant l’été.

Ce n’est pas trop compliqué de gérer ta carrière solo et le travail avec Club Cheval ?

Si seulement c’était les seuls projets sur lesquels j’étais ! (Rires) Non ça me plaît beaucoup, au contraire j’aime beaucoup de choses différentes, en musique je suis quelqu’un de tolérant. Ça me plaît de pouvoir faire telle musique avec telle personne et telle autre musique avec telle autre personne… En termes d’échange, c’est ce qui m’intéresse vraiment en musique de manière générale. C’est bien d’avoir l’avis de tout le monde, je pense que c’est une chance.

Tu as donc peut-être d’autres projets musicaux cette année, des festivals ou des collaborations ?

Oui, j’adore collaborer et j’essaie de le faire le plus souvent possible. Par exemple, je sais que je vais aller jouer en Hollande avec quelqu’un qui s’appelle SirOJ. Il me disait que pour son festival il fait à chaque fois un remix d’un des artistes qu’il invitait. Je lui ai proposé de faire un vrai track ensemble plutôt qu’un remix et il a embarqué tout de suite dans l’histoire ! J’aime bien quand c’est simple et quand ça se passe comme ça.

Il parait que tu as une belle collection de CDs chez toi, peux-tu nous dire le dernier qui a rejoint cette collection ?

Alors, je vais en chercher un qui est un minimum intéressant, parce que je les achète par dizaines ! J’aime bien les collectionner comme on collectionne les vinyles. Je trouve ça bien d’avoir quelque chose de physique pour chercher de la musique, et que ça ne soit pas uniquement des clics sur Internet. Alors j’en ai un que Sam Tiba (Club Cheval) m’avait offert, c’est un CD de rap japonais. Il écoutait beaucoup de rap japonais quand il était jeune, c’est l’un des gros points sur lesquels on s’est rejoint quand on a commencé à se parler avec Sam. Il y a Rip Slame par exemple dessus, qui était un de ses groupes préférés quand il était jeune, il y a aussi M-Flo qui est un groupe de rap japonais que j’adore. Ça fait partie de mes péchés mignons. C’est le genre de musique où typiquement je vais la mettre en boucle et la jouer par-dessus quelque chose, un autre disque de techno.

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