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Le groupe lillois Corde nous dévoile son second album

Le groupe lillois Corde nous dévoile son second album

Corde Schema Style : Post-rock, classical ambient, et des touches de folk Date de l’événement : 29/03/2024

Ce 29 mars 2024, nous avons la joie d’accueillir le second album de Corde, groupe musical du Nord. Nous avions déjà totalement craqué pour le premier album éponyme, et  découvert un trio détonnant et inclassable, avec en son cœur un violon tenant lieu de pulsateur de mélodies. Le groupe décrit sa musique comme un style unique mêlant « post-rock, classical ambient, et des touches de folk ».

Corde

C'est l’expérience d’un nouveau genre que vous ferez à l’écoute de Schema

« Schema » se veut ambitieux dans son approche du son et invite à l’introspection. Richesses des arrangements, des mélodies, le son du groupe crée une dynamique unique en son genre. Ecouter Corde, c’est se créer tout un monde, cela inspire profondément notre imagination.

Il reste encore beaucoup à voir et entendre dans le monde de la musique, c’est ce que nous espérons tous, nous les amoureux de la musique. Aujourd’hui, c’est l’expérience d’un nouveau genre que vous ferez à l’écoute de Schema. Les sons obsédants, tour à tour envoûtants, vivants, vibrants, nous rappellent certaines œuvres de Yann Tiersen mais aussi le son de Mammal hands. Pour autant, les inspirations de Corde font naître aujourd’hui un véritable phénomène musical nouveau, intense, créatif.

Corde nous dévoile les coulisses de son second album

Corde a répondu à ces quelques questions et cela nous donne encore plus envie d’écouter l’album et de rencontrer les sons électroniques de Nîm, la batterie fine et puissante de Steve, le violon mystérieux et envoûtant de Maxime.

C’est avec une réelle émotion qu’on découvre le second opus de Corde. Nous sommes amoureux de votre musicalité ! Que signifie le titre de l’album Schema ?

Corde : Schema, c'est la thématique transversale, celle qui a donné la direction des compositions pour quasiment chaque morceau. La thématique a été donnée par The Architect, le tout premier titre à avoir été composé. L'histoire d'un créateur qui invente un monde, un paradigme à partir d'une page blanche. On part du souffle pour aboutir à la 4D. On s'est interrogés sur ce qu'est la création, la destruction, la beauté, la violence. Et en fait, le point commun, quand on humanise ces mots-clés, c'est le schéma. On aurait pu appeler l'album Habitus, mais c'était moins spontané.

On s'est interrogés sur ce qu'est la création, la destruction, la beauté, la violence. Et en fait, le point commun, quand on humanise ces mots-clés, c'est le schéma.

Corde à propos de son album "Schema"

Vous nous aviez enchantés de votre raffinement du son, de vos mélodies inspirées dans votre premier album. C’était déjà pour nous un son uniquement propre à Corde, abouti, avec une aura unique. On passe encore une étape avec Murmuration dernier single. Les sons foisonnent et propulsent notre imagination vers des images de vie, insufflant l’idée de l’espace, du mouvement perpétuel. Chaque son semble trouver sa place, son sens. N’avez-vous pas accentué votre poésie sonore en l’enrichissant encore d’arrangements uniques ?

Nîm : C'est Maxime qui m'a glissé l'idée de créer un titre qui se base sur ces mouvements incroyables, ces battements de cœur aériens que font les étourneaux en nuée. J'ai toujours aimé le ciel, que ce soit sur les bateaux sur lesquels j'ai un peu travaillé, ou dans mes contemplations quotidiennes, et ça faisait un joli pont entre notre premier album maritime et Schema. Cette fois-ci, pas de violon à entourer de personnages sonores, comme c'est le cas sur tous les autres titres de l'album : je partais d'une feuille blanche. Je suis coloriste, plus que musicien je pense, et j'ai cherché sur un synthétiseur une « pâte » très légère et très large, un « bleu-blanc » comme je l'appelle, que j'ai étalée et brossée avec des duos de notes d'une gamme majeure jusqu'à obtenir une sensation de décollage.

Ensuite, j'ai composé d'autres sons pour imager un peu plus les étourneaux : par exemple, un mouvement tournant sur deux notes pour les battements d'ailes qui donne ce sens perpétuel dont tu parles, ou encore ce son de gargouillis derrière le violon, au tout début du morceau, que je tire de l'écoute des étourneaux : Ils font très souvent ce rythme dans leur gorge.

En y réfléchissant, je pense que cette accentuation poétique que tu as ressentie est due au fait qu'on a été plus relâchés, détendus, sur nos possibilités créatrices.

Schema est un opus émouvant et charismatique. Quelles ont été vos inspirations ou exigences pour cette nouvelle approche sonore ?

Maxime : On voulait faire évoluer les paysages sonores, emporter le public avec nous, ailleurs. Proposer des musiques plus introspectives et ouvertes, utiliser d'autres instruments, d'autres sons. La thématique psychologique a aidé à composer autrement et à repousser notre zone de confort.

De mon côté, l'exigence a pris la forme de défis : utiliser telle sonorité, tel effet, tel instrument, tel accord pour stimuler la créativité et donner au titre une couleur jusqu'alors inédite dans notre répertoire. Je voulais, cette fois-ci, avoir une base qui ne soit pas construite autour du violon pour créer plus de respiration. Cependant, force est de constater qu'avec cette méthodologie, on préserve le style Corde.

On voulait faire évoluer les paysages sonores, emporter le public avec nous, ailleurs. Proposer des musiques plus introspectives et ouvertes, utiliser d'autres instruments, d'autres sons.

Maxime au violon

Nous saluons aussi le travail du mastering. Quel était votre axe de mixage et réalisation ?  

Nîm : La réalisation est toujours au centre et le mixage à son service. Il a d'abord un travail de création des personnages-sons ; Maxime a d'ailleurs composé plus d'éléments hors violon sur cet album ; puis j'affine leur caractère avec du sound-design, ou avec des outils de mixage, pour obtenir des contrastes intéressants. Ça donne des timbres particuliers sur certains violons, qui peuvent paraître faux, issus de vieilles bandes magnétiques.

Je voudrais souligner le travail de Steve qui a proposé des batteries très différentes pour les titres de l'album. Il a activement travaillé à ce que son set de batterie soit en cohérence avec les arrangements, sans compter l'écriture rythmique qu'il a investi.

Lorsque tout le monde a une personnalité et un caractère fortement définis ; ça peut d'ailleurs être de la timidité ; je « pars au mixage ».

Cette dernière étape sert à bien agencer les pulsations de tous ces timbres, les questions-réponses, les enchaînements de plans comme sur un banc de montage dans le cadre d'un film.

Une fois tout ça en place, plein de respirations, de dynamiques, de moments forts, de profondeurs, nous avons confié le travail au masteriseur parisien Benjamin Savignoni que j'ai découvert sur plusieurs albums et qui me semblait avoir une belle ouverture d'esprit et une patine qui allait coller.

Mais c'est toujours un vrai risque en soi. Tu as toujours un petit pincement au cœur une fois que c'est parti et que tu ne contrôles plus. Va-t-il vraiment comprendre ?

Et puis on reçoit les premières épreuves, on se les écoute, et on a conclu tous les trois : « Ok. L'album est né. »

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