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Disiz La Peste – Pacifique

Disiz La Peste – Pacifique

Disiz La Peste Festival Poulpaphone 2017 Date de l’événement : 29/09/2017

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Disiz La Peste a plongé le temps d’un week-end les festivaliers du Poulpaphone dans sa nouvelle tournée « Pacifique Tour ». Petit retour sur un dernier album, l’évolution d’une carrière et autres projets entre autre d’un artiste qui aime sincèrement notre ville de Lille (et ça il tient bien à le préciser !)

Après deux ans d’absence,  Pacifique est arrivé. Dans un style différent, ce qui n’est pas coutume avec également par exemple les albums Dans le ventre du crocodile, Extra-Lucide. Comment s’est faite cette évolution de  styles et de mélange des genres ?

Ces trois albums : Extra-Lucide, Dans le ventre du crocodile et Pacifique sont mes albums les plus expérimentaux. Et, il y a une chronologie, c’est-à-dire : d’abord Dans le ventre du crocodile il y a une espèce de rupture, même si c’était maladroit, avec beaucoup de clichés mais une rupture par rapport au genre du rap. Extra-lucide, c’est le début du tâtonnement en plus maîtrisé. Et, Pacifique, là c’est clairement maîtrisé. Pacifique c’est mon style, mais il a fallu que je passe par Dans le ventre du crocodile. Avant je faisais du rap « pur et dur » mais si je ne faisais que ça, je m’ennuierais. Je fuis l’ennui, je déteste l’ennui en fait. C’est pour cela que dans mes albums il y a plusieurs espaces, plusieurs jeux, plusieurs essais, plusieurs envies : ça me correspond.

Pacifique fut un album difficile à réaliser, un travail très conséquent. Qu’est-ce qui fut le plus difficile entre assumer ses choix personnels, ce style et le regard des autres  (public, médias, proches…) ?

Le plus difficile sur Pacifique ce n’était pas moi, je savais ce que je voulais faire. Ce qui était difficile, c’était d’arriver à faire comprendre aux gens avec lesquels je travaillais ce que je souhaitais réaliser. Il y a eu un environnement autour de ce disque qui était particulièrement complexe et hostile dans le sens où la personne qui m’a signée chez Universal est partie, puis une autre personne est venue qui est elle-même partie par la suite donc il a fallu que je convainque encore une troisième personne. J’ai eu aussi dans mon entourage des gens qui se sont désengagés du projet, parfois des bâtons dans les roues artistiques par rapport à des collaborations : c’était très compliqué. Le tout, en plus des complexités que je m’étais mises à savoir le fait de beaucoup plus chanter. J’ai pris des cours de chants, de piano, j’ai beaucoup plus composé sur ce disque aussi. C’était très dur à faire mais je suis heureux.

Je me suis pris la tête sur chaque détail, autant dans le fond que dans la forme.

Disiz la Peste

On peut dire que cet album a déjà été très bien accueilli par le public et on voit effectivement le travail apporté dans la composition, les références diverses dans les paroles, la mise en texture, les messages passés...

Je me suis pris la tête sur chaque détail, autant dans le fond que dans la forme. Par exemple sur « Menteur, Menteuse », le titre lorsque tu l’écoutes il est très simple, sauf que dans sa construction il est extrêmement complexe. Les voix, au départ, ont de l’auto-tune car le morceau parle de quelqu’un qui ment, qui a un masque donc la voix est elle aussi masquée. Mais, plus on va avancer dans le morceau, plus la personne se dévoile et là on aura les vraies voix : la mienne et celle de Margot Guera. Idem dans l’instrumentalisation de la chanson : le début n’est que de la musique électronique et plus les personnes se dévoilent dans le morceau plus on va voir apparaître une vraie batterie etc. Je ne voulais pas que cette différence le long du morceau se sente d’où le fait d’avoir été très minutieux et travaillé dans le détail.

Ton style s’est diversifié depuis le début de ta carrière mais également l’univers du rap qui s’est beaucoup plus popularisé, démocratisé dans le fond et la forme. Ton avis sur la sphère actuelle du rap ? Comment tu t’y situes ?

C’est une question que je ne me pose pas trop dans le sens où chacun fait ce qu’il veut, chacun écoute ce qu’il veut et c’est ça qui est cool. S’il y avait une dictature dans le rap où : « Le rap ça doit être ça et ça. » ce ne serait plus intéressant. Ce qui permet de faire vivre ces artistes aujourd’hui c’est aussi internet : tu peux piocher, aller écouter ce que tu veux alors qu’à l’époque tu choisissais un album à Noël et c’était tout ! T’étais obligé de choisir, alors qu’aujourd’hui tu peux écouter absolument tout ce que tu veux.

En plus de la musique, tu as eu divers autres projets : livres, pièces de théâtre, cinéma etc. Suite à ce nouvel album, as-tu d’autres projets que la musique en vue comme écrire un nouveau livre par exemple ?

Oui, la littérature j’aime énormément ça, j’ai envie de réécrire des bouquins mais je crois que la prochaine étape sera d’abord de refaire un disque puis le cinéma. Ce qui me fait vraiment envie c’est ça : j’ai envie d’écrire et de jouer mais pas réaliser. Ecrire un scénario et le jouer j’adorerais ça. Je ne me refuse rien : ce que j’ai envie de faire et ce que je sens où je serais moi, intègre dans ce que je propose que ce soit de la danse ou n’importe quoi je le ferais tant que je me sens bien.

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