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Dour, c’est aussi l’amour de la nature ! Caroline de l’asso 3D asbl nous raconte Dour Durable

Dour, c’est aussi l’amour de la nature ! Caroline de l’asso 3D asbl nous raconte Dour Durable

Caroline de l'asso 3D asbl Dour Festival Style : Festival Date de l’événement : 11/07/2018

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A quelques jours du Dour Festival, on se plonge forcément dans la programmation impressionnante : environ 200 artistes, 7 scènes... Et près de 240 000 festivaliers sur 5 jours de festival ! Cette année, Dour fête ses 30 ans et a décidé de mettre en avant une partie pas toujours facile à gérer et tout aussi impressionnante : Dour Durable. On donc échangé avec l’association 3D asbl et notamment Caroline chargée du développement durable lors du festival. Passionnée, militante, Caroline fait partie depuis 15 ans des Green Cross du festival, ces brigades du ramassage et du tri des déchets. Elle en connait un rayon sur le festival, son public, ses coulisses... 15 ans après, elle y croit plus que jamais, et se bat pour changer les mauvaises habitudes, et apporter avec ses équipes toujours plus de confort lors de cet événement gigantesque ! Elle a pris un peu de temps pour nous expliquer les objectifs de Dour Durable, les réussites comme le retour du Green Camping après plusieurs années, les échecs ou les incompréhensions comme le tri des bouchons... Une conversation pour essayer de comprendre les différences entre la Belgique et la France, pour mettre en lumière tout le travail de ces volontaires... Pour eux, Dour, c’est l’amour... et notamment de la nature !

Dour Durable, qu’est-ce que c’est ?

Sur le site de cette 30ème édition “Dour Durable” est devenu un point vraiment important du festival. Il a sa rubrique au même titre que la programmation. Comment définissez-vous Dour Durable à ceux qui se posent des questions sur cette partie du festival ?

Pour la mise en avant de “Dour Durable”, c’est tout simplement parce que beaucoup de festivals mettaient en avant leur côté vert. Dour n’a jamais choisi de le mettre en avant et pourtant, en faisant partie des équipes de ramassage, on se rendait compte qu’un tri important était déjà fait. En plus, en Belgique, l’enlèvement d’une tonne de déchets tout-venant coûte moins cher que les déchets triés. C’est donc un vrai choix de l’organisation de payer pour faire du tri et ce n’est pas le cas de tous les festivals. L’association 3D asbl a été lancée par des anciens volontaires des équipes de nettoyage du festival. Pendant l’année, elle fait de la sensibilisation auprès des écoles sur le tri des déchets, la permaculture, l’alimentation durable... Pendant le festival, elle essaye donc d’amener un vrai plus par rapport à son expérience sur cet événement et s’est battue cette année pour avoir une vraie page au même titre que le reste. On a toujours fait des choses, il faut qu’aujourd’hui on arrête de rougir de ce qu’on fait ! Les gens sont prêts à recevoir ce genre de propositions. Et pour la petite anecdote, je suis dans les Green Cross depuis environ 15 ans. L’année dernière, l’asso a décidé de former les volontaires de l’asbl à des niveaux de “râteaux”. Ces “petits” et “grands râteaux” ont été équipés de chasubles. Des gens qui bossent sur le festival depuis 15 ans m’ont dit que c’était bien que cette année des gens ramassent les déchets. Alors non, Dour ne se réveille pas ! On a envie d’en remettre une couche ! On a donc trouvé un compromis avec la comm’ pour pouvoir parler davantage de cette partie.

En plus des objectifs que vous vous fixez au sein de l’association et du programme Festivals Wallonie Demain, vous avez intégré le projet DEMO, qu’est-ce qu’il vous apporte en plus pour développer Dour Durable ?

Il y a certains constats qui étaient là avant, on a donc profité du côté transfrontalier européen du projet. La question de la signalétique de tri commune se pose depuis quelques années. D’une mairie à une autre chez nous, elle varie. On se disait donc que pour un festivalier qui vient chez nous et au Cabaret Vert par exemple, il ne s’y retrouve pas forcément. Cette année, on a donc une signalétique de tri en commun notamment au niveau des pictos.

Le retour des Green Brigades et du Green Camping

On parle souvent du nombre impressionnants d’artistes et de scènes sur le festival de Dour, mais combien de personnes s’occupent de la partie Dour Durable pendant le festival ?

Les volontaires pendant le festival sont environ 800 répartis en différentes brigades :
* La Green Frosch qui s’occupe des actions propretés avec des produits respectueux de l'environnement
* La Green Cross qui s’occupe du ramassage et du tri des déchets
* Les Green Rangers qui mettent en place des activités de sensibilisation sur les campings pour te donner l’envie d’avoir un emplacement propre.
Il faut préciser qu'il s'occupe de la propreté du site pendant et après l'événement ! Le ramassage à Dour dure 3 semaines, avant c’était un mois ! Il y a donc un mieux ! Après le festival, les équipes retrient tous les déchets ! Ce n’est pas le boulot le plus fun du festival... Ils le font car ils sont convaincus que ça peut changer quelque chose et que c’est déjà bien de faire recycler tout ce qui est recyclable.

C’est la 2ème édition du Green Camping qui est sold out. Qu’est-ce qui va évoluer sur cette partie ?

Le Green Camping revient cette année pour la deuxième édition et pourtant il y a 15 ans, Dour festival avait déjà un Green Camping sauf que les campeurs du camping normal jetaient leurs déchets au dessus de la séparation. Cette attitude a signé la fin du Green mais on a recyclé cette ancienne idée. L’an dernier, au lancement du Green Camping, on s’est pris beaucoup de critiques comme par exemple “Pourquoi le camping propre n’est pas développé sur tout le festival ?”. Les gars, vous continuez à jeter vos déchets sur le sol !

On part sur le même concept que l’année dernière avec un espace sauna - jacuzzi, cours de yoga le matin, apéro avec des produits locaux, un espace hamacs... Le Green Camping est complètement géré par l’asbl et le prix est de 35€ pour couvrir tous les frais d’installation. Une grande majorité des festivaliers qui avait choisi ce camping y revient cette année pour ce côté camping de vacances. Ils doivent en échange respecter la charte environnement. Sinon, ils sont expulsés du Green Camping.

Sur les campings, on va aussi faire des zones de déposes de poubelles. Ce sera donc comme dans tous les campings du monde entier : vous triez vos déchets et vous les ramenez dans ces zones. On va donc essayer à Dour pour voir ce que ça donne. Les dernières expériences qu’on a eues à ce niveau là consistaient à distribuer des sacs poubelles. Mais certains s’amusaient à faire des capes de super-héros avec ces sacs... On a arrêté d’en distribuer pendant quelques années, on va donc retenter cette année.

C’est encore utopique d’imaginer tout le camping de Dour sur ce modèle ?

Les gens sont plus sensibles à l’environnement. Ils font des efforts individuellement chez eux. Mais au festival, on a tendance à se laisser aller. On a préparé cette année quelques bâches avec des photos un peu choc de l’an dernier... On veut essayer de faire réagir les gens !

Les nouveautés de cette 30e édition

Une nouveauté cette année : la Green Agora. Qu’est-ce que c’est ?

La Green Agora sera un lieu complètement dédié au développement durable sous tous ces aspects :
- le volet sociétal avec la section environnement du FOREM qui propose des formations pour les personnes qui sont au chômage
- la permaculture avec le développement d’un jardin. On pourra déguster les produits du jardin du festival !
- la donnerie : on pourra échanger un objet contre un autre.
- des ONG autour de la santé, des perturbateurs endocriniens...
- des associations autour de la nature
Il y aura des activités comme :
- le bodypainting avec des produits bio
- la customisation de textile avec des matériaux de récup’
- une dégustation de bières locales puisque Dour est entouré de plusieurs brasseries
Et le projet DEMO sera bien sûr présent !

Il y a une question qui revient souvent sur les gobelets en plastique, est-ce qu'il y a du changement ?

Si vous êtes déjà allée à Dour, vous connaissez les Eco-Change : on pouvait ramener les gobelets en plastique vide en échange d’une boisson. Après les avoir observés l’an passé, on s’est rendus compte que certains vidaient les poubelles pour avoir des boissons à l’oeil. On va donc faire des mécontents cette année mais on a remplacé le système par des points qui auront une valeur de 2€. Cette cagnotte pourra être utilisée pour acheter des produits au merchandising ou au camping shop. On passe au bracelet à puce, ce sera donc de la monnaie virtuelle. L’idée était que les gens fassent un petit geste pour l’environnement, il n’y a pas d’intérêt à vider une poubelle qui est déjà triée... Pour la question récurrente, les Ecocup à Dour nous pose un souci. Alors, non, nous n’utilisons pas exclusivement des gobelets en plastique réutilisables, simplement parce qu’il faudrait en fabriquer des millions chaque année pour avoir un service correct mais 97% de nos gobelets ont une deuxième vie.

Vous mettez en place beaucoup d’initiatives, est-ce qu’il y en a une que l’on n’a pas citée et qui vous tient à cœur ?

Oui, la collecte des bouchons ! Ce point fait un peu débat. Vous avez la même législation en France, c’est logiquement interdit de mettre des bouchons sur les bouteilles car elles peuvent servir de projectiles. Nous les enlevons, nous les collectons et les offrons aux Amis des aveugles. Avec la revente de ces bouchons, cette association finance l’achat et la formation de chiens guides pour des personnes aveugles. C’est peu mais en fait, c’est énorme pour eux : l’an passé, nous avons récolté 605 kilos de bouchons pendant le festival. Il faut 125 tonnes pour payer un chien... Cette année, l’asbl a collecté plein de bouchons. On attend avec impatience ceux du festival car on s’est fixé un objectif d’une tonne !

J-7, c'est bientôt l'heure de faire son sac et pas n'importe comment :

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