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Esplanades – Le début du projet

Esplanades – Le début du projet

Esplanades Funny Talking Animals

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Lille la Nuit attendait beaucoup du petit génie de Tim Fromont Placenti, bien connu pour son titre Getting Rid of Words dans le magnifique album teinté de rock progressif Original Sadtrack (From The Cinnamon Screen) et pour son passage remarqué au Main Square en 2015. C’est sous une autre formation qu’il revient. Le groupe dispersé pour de riches projets mais différents, Tim est resté avec son batteur Rémi pour former un duo serré et détonnant. C’est avec joie que nous avons pu découvrir une pop grinçante qui fourmille d’idées dans le clip de ce nouveau groupe Esplanades, à l’ambition bien déterminée. Tim s’est porté volontaire pour répondre à nos questions tendres mais parfois tout aussi farfelues que lui.

Quel punch nous avons pu apprécier dans votre dernier clip Funny talking animals ! Vous n’êtes que deux dans le groupe Esplanades mais ça fourmille de sons, d’idées, avec une tendance pop rock très marquée. Parlez-nous un peu de ce morceau et de ces animaux insolites !

Tim pour Esplanades : Merci pour ces jolis retours ! Le morceau a été un des premiers de la période de la "fin" de TFP qui a duré un an, et a été mis en place aussi avec l'aide de Nîm, ancien bassiste de TFP qui participera a quelques morceaux d'Esplanades pour la basse en studio. La thématique du morceau est basée sur cette idée qu'à travers toute tentative extérieure conformisme moral, sexuel, sentimental, artistique, il existe une forme de vrai "Nous". Un Nous qui est exactement le même que lorsqu'on avait 4 ans et que les Animaux Marrants qui Parlent étaient nos meilleurs amis. C'est aussi mis en parallèle avec une sorte de spontanéité et d'ouverture de soi vers le monde. Il défend aussi du coup une égalité et une tolérance universelle, à sa façon.

Le clip est co-réalisé par Clément Sautet et moi même, assisté par Sophie Labruyère et monté par Thomas Sametin (réalisateur de tout les clips TFP). Ce dernier n'était pas disponible aux dates de tournage pour la réal mais nous continuons une relation image / vidéo ensemble et il sera en charge des prochains clips. J'en profite pour remercier aussi Emilie Devos et toute l'équipe de la salle Salvador Allende à Mons en Baroeul ! MERCI.

Le visuel du prochain du prochain album semble vous tenir à cœur. Vous vous êtes toujours bien entouré pour l’artwork de vos pochettes. Comment s’est passée la collaboration avec la plasticienne Églantine Bacro, issu du collectif Kiki Bronx ?

Tim pour Esplanades : Je connais le collectif et le travail d'Eglantine Bacro et Marianne Heele depuis 2012 et j'ai toujours suivi avec attention leurs collaborations avec les artistes de la région. J'ai vu leur travail s'affiner tout en gardant cette direction artistique pertinente qu'elles ont depuis le début. Elles sont balèzes. A l'époque de la recherche de l'univers visuel pour Esplanades, je me suis intéressé aussi à leurs travaux respectifs personnels. Elles sont fortes ensemble mais aussi séparément (un peu comme les Animaniacs ou les Beatles). J'aime beaucoup la tonalité de l'univers perso de Marianne. Lorsque j'ai découvert celui d'Eglantine, cela m'a semblé cohérent avec celui Esplanades. Pour le single, c'est son "Tigronométrie", qui existait déjà, qui fait office de pochette, mais pour les deux prochains EPs ça sera une commission originale. C'est super excitant aussi car jusqu'à présent je n'avais collaboré qu'avec des tableaux ou des photos préexistantes. On a aussi été amené à collaborer avec Marianne durant le clip, où elle nous a maquillés subtilement et a aussi assuré en nous filant un coup de main pour interpréter des rôles clés du clip. On en a sacrifié du confetti.

On a hâte de découvrir d’autres morceaux ! Que nous réserve le premier album d’Esplanades ? Un son pop, très personnel ?

Tim pour Esplanades : Un premier EP de 6 titres va sortir à l'automne, et un deuxième EP sortira au printemps 2019 (tout est déjà enregistré). On travaille avec Guyom Pavesi pour le mixage, un ami ingénieur du son et musicien avec qui ça fait presque 10 ans que j'attends la bonne occasion de collaborer. C'est difficile d'expliquer un son, mais je peux te dire plutôt ce que j'ai écouté à cette période et qui a influencé les dynamiques de production ! Je suis complètement tombé dingue de Florence + The Machine, j'ai aussi découvert le travail d'un artiste hybride nommé Raury, j'ai fusionné avec toute la discographie de Tears For Fears, revu le petit Kate Bush illustré, apprécié les productions des deux premiers MGMT et repris une claque en redécouvrant Queen à travers une partie de leur répertoire que je ne connaissais pas tant que ça (Innuendo, quelle perle). Sinon, je suis constamment en train d'écouter les Smashing Pumpkins, le catalogue est tellement immense. Les deux derniers Silverchair, "Diorama" et "Young Modern" ainsi que "Talk", l'album solo de Daniel Johns m'ont aussi travaillé les méninges des oreilles.

On sent une véritable urgence dans votre musique à nous faire partager votre petit monde qui semble riche et sans limite. Quels messages allez-vous nous envoyer dans votre futur album ?

Tim pour Esplanades : Nous sommes minusculissimes dans un cosmos facétieux, mais on est capable de ressentir des choses très très grandes qui dépassent notre entendement physique. Elles sont parfois lumineuses, parfois toxiques. Partageons-les. Soyons vivants.

Après la séparation de TFP, comment fait-on pour rebondir sur un projet avec seulement l’un des membres du groupe ? Ça fait peur, ça ferme des portes, ou au contraire ça laisse le champ libre à la discussion ? Quelles richesses vous apporte donc ce duo ?

Tim pour Esplanades : C'est hyper frais, hyper sain, hyper simple. Ça laisse le champ libre à la discussion, carrément, et Esplanades est un vrai groupe, à deux. Je reste le songwriter dans le process mais tout (musique et production) est passé à travers le prisme artistique de nos regards respectifs. De plus, à l'époque TFP, je mettais souvent en place des squelettes de chansons en répétition à deux avec Cucci, donc entre nous, il y a une évidence depuis notre rencontre en 2012. On reste aussi en famille avec Vailloline Productions qui nous accompagne depuis 2014 et nous témoigne une vraie confiance. Esplanades, c'est une sorte de suite mais aussi quelque chose de complètement à part. Un peu comme "10 Cloverfield Lane" que j'ai vu la semaine dernière. C'était malin je trouve.

Lille la Nuit vous souhaite une belle réussite avec ce nouveau duo qui n’attend plus qu’une chose et qui a tout pour réussir et arpenter de grandes scènes. Nous nous ferons un plaisir d’annoncer vos passages dans la région ! Pour finir, nous avions bien envie d’en savoir plus sur votre relationnel auprès des animaux, car nous aussi on voudrait être farfefous ! Avez-vous un animal de compagnie ?
Tim : Instagram m'a vendu ! Je partage ma vie avec un petit carlin qui s'appelle Bruce. Lord Bruce en fait officiellement, c'était l'année des L en 2015. Il a 2 ans et demi.

Lui parlez-vous régulièrement ? Si oui de quoi ?
Tim : De tout. On vit ensemble, je lui parle tout le temps. Pas vraiment de musique par contre, même si il assiste à toutes les séances d'enregistrements. Contrairement au cliché voulu que les brachycéphales ronflent beaucoup, Bruce est plutôt discret et il est même souvent à mes pieds ou dans son pouf géant pendant les sessions d'enregistrement.

Quel est l’univers musical de votre animal ? Lui arrive-t-il de dodeliner de la tête sur un de vos morceaux ?
Tim : Il est assez open, il écoute tout ce que j'écoute et donc tout ce que je joue haha. Le seul univers sonore sur lequel il a aboyé récemment c'était le sound design de dingue de David Lynch pour l'incroyable saison 3 de Twin Peaks. Il doit y avoir des fréquences cachées et il s'est mis à engueuler le home cinema pour me défendre.

Votre animal a t-il déjà vu Esplanades en concert ? Les répètes, ça peut compter !
Tim : Il ne nous verra jamais ni en répétition ni en concert tant qu'ils ne feront pas de bouchons ou de casque anti-bruit pour chien. Safety first pour ses petites oreilles. Il est déjà passé pendant l'installation en répétition. C'était la journée "Bring Your Kids To Work".

Si votre animal pouvait jouer d’un instrument, lequel serait-il et pourrait-il rejoindre Esplanades ?
Tim : Je pense qu'il serait un choriste de (w)ouf.

Si vous étiez un animal et que vous pouviez parler, vous auriez envie de nous dire quoi ?
Haha. Bonne question. Mmmmh... Bon, la perche tendue est trop bonne pour ne pas la saisir... "Don't eat me" ?

Picture by Djavanshir Nico

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