Aujourd’hui6 événements

Eté 67

Eté 67

Nicolas Michaux Style : Rock Date de l’événement : 04/03/2011

Site Web

Quatre ans après la sortie de leur premier EP éponyme, force est de constater qu'Eté 67 a le vent en poupe. Début 2011, le groupe de rock liègeois sort dans les bacs "Passer la frontière" où il livre des mélodies à mettre dans toutes les oreilles des baroudeurs Le 17 avril prochain, les six musiciens investiront la scène lilloise dans le cadre du festival "Les Paradis Artificiels". Plus intimiste, ils fredonneront leurs rythmes folks en acoustique lors d'un show case à la FNAC de Lille qui se tiendra le 16 avril. En attendant, nous sommes allées à la rencontre de Nicolas Michaux, le chanteur, pour en savoir davantage sur leur actualité.

Lillelanuit.com : Pourquoi avoir choisi cette pochette pour votre nouvel opus ?

Nicolas : Il y a beaucoup de raisons. Tout d’abord, nous aimions l’image de ce personnage se dirigeant vers l’horizon. C’est également un clin d’œil au film « Into the Wild » de Sean Penn pour lequel nous avions eu un coup de cœur. Cette photo donne l’impression que cet homme part d’un monde civilisé pour se rendre vers l’inconnu et se tourner sur des choses plus simples. Et, peut-être, rencontrer moins de civilisations. Il a le courage de s’en aller mais il vacille, on ne sait pas s’il va réussir à franchir le cap. Cela reflète le personnage qui émane de nos chansons qui tente de franchir une frontière dans la marginalité malgré les problèmes existentiels qui l’habitent.

Lillelanuit.com : La pochette est plus sombre que celle du premier album. Est-ce le signe d’une évolution, quatre années après ?

Nicolas : Cela fait un peu plus de dix ans qu’on se connaît et qu’on joue ensemble. Nous avons commencé lorsque nous étions étudiants et cela sans prétention. A la base, c’était pour jouer, se retrouver entre copains, écouter des disques et boire des bières. En 2005, notre activité a pris un tournant professionnel. C’est à cette date qu’on a sorti des cds, qu’on s’est produit en concert et qu’on a commencé les tournées. Ce n’était pas vraiment calculé. Nous avons joué au Francofolies de Spa dans le cadre d’un concours qu’on a remporté. Puis, nous avons été signés par le label qui avait mis en lumière Deus et Girls in Hawaï. A ce moment, les choses ont pris une autre tournure. Notre chanson « Le quartier de la gare » est passée sur les ondes de la radio belge. En 2007, on a décidé de faire une pause pour réfléchir et faire le bilan de cette expérience. On s’est fait oublier et on a décidé de revenir une fois que nous aurons de nouvelles choses à dire, de nouveaux messages à véhiculer. Pendant un an et demi, nous avons travaillé l'aspect technique. On a tenté d’enregistrer péniblement six titres qui ont donné naissance à quatorze autres en trois mois. Tout le challenge était de réussir à en faire un, le reste s’est enchaîné naturellement. Cette pause s’avérait utile pour le groupe et notre musique. Même s’il aurait peut-être fallu battre le fer tant qu’il était encore chaud concernant notre carrière. On ne se sentait pas prêt pour ça. Je ne sais pas si on appelle ça de l’honnêteté… On désirait que cela soit réfléchi et, à la fois, spontané. C’est pourquoi, en studio, l’album a été enregistré en un mois.

Lillelanuit.com : Durant ces quatre années, de quoi vous êtes-vous inspirés ?

Nicolas : « Passer la frontière » est un carnet de route. A l’issu du premier album, nous avons silloné les routes. Au total, on comptabilise 160 dates environ. Notre album décrit de façon indirecte nos expériences et les sentiments qu’on a pu connaître au cours de notre tournée française. Parfois, nous nous sommes produits dans des supers festivals. A l’inverse, on a connu des concerts où il n’y avait qu’une douzaine de mecs saouls dans la salle. (Rires) Nous avons vécu des choses extrêmes ! Musicalement, il a des disques qui nous ont influencé notamment des artistes américains : Bob Dylan, Neil Young, Tom Waits et Johnny Cash avec son ultime production « American Recordings ». On s’est plongé à fond dedans et cela nous a incontestablement nourri. On a tous pris des cours. En ce qui me concerne, je me suis perfectionné en guitare acoustique et country.

Lillelanuit.com : Pourquoi le thème de la gare est-il récurent ?

Nicolas : Quand on voyage en train, on met son iPod sur les oreilles et on réfléchit beaucoup. J’ai rédigé une kyrielle d’ébauches assis dans les trains. C’est un univers que je trouve très intéressant. J’affectionne ces gens qui partent, qui arrivent, qui habitent les gares.

Lillelanuit.com : « Roman de gare » fait également référence à un écrivain liégeois, Georges Simenon ? Pourquoi ?

Nicolas : Durant ces dernières années, j’ai dévoré ses romans. Je me suis rendu compte que c‘était un patrimoine de la ville. J’ai trouvé ça magnifique. C’est vraiment un très grand écrivain et ce n’est pas du chauvinisme ! Il a des thématiques qui m’intéressent, notamment l’attention portée sur les " petites gens" dont la vie devient un rituel rythmé par toutes sortes d'habitudes. Ils se lèvent tous les jours à la même heure, effectuent leurs tâches de la même façon. Et ce, toute leur vie jusqu’à leur mort. C'est tellement différent de ce qu’on vit avec le groupe. Cela m’attire, me fascine, parfois à l’autre bout de la France on aimerait avoir ce quotidien millimétré. La chanson « Roman de gare » relate l’existence d’une personne tellement ancrée dans la solitude et l’ennui qu’elle finit par personnifier les objets qui l’entourent. C’est assez, « simenonien » dans l’inspiration.

Lillelanuit.com : Dans l’album, il y a aussi un duo avec Antoine du groupe « Girls in Hawaï », comment en êtes-vous arrivés à cette collaboration ?

Nicolas : C’est un vieux copain. Pour la petite histoire, il nous arrive d' orchestrer des concerts à Liège avec Nicolas, le bassiste d'Eté 67. Il y a quelques années, on a organisé un événement dans le jardin de ses parents. Les "Girls in Hawaï" se sont volontiers prêtés au jeu, ils aimaient notre concept. A l'époque, nous n’étions pas connus et, eux, commençaient à avoir un petit succès. Ils avaient déjà participé au Festival de Dour. A l'époque, nous avons donc organisé un concert sans pubs avec une entrée à 4 €. La plupart des groupes auraient refusés. Ils ont donné un super show et, de fil en aiguille, on a sympathisé. On ne se voit pas souvent mais nous sommes très contents de nous retrouver, et cela, comme si nous nous étions jamais quittés. On a joué dans un festival belge et Antoine était dans le public. Nous présentions nos nouvelles chansons avant même de les enregistrer. Antoine avait un faible pour le morceau « Une vie saine ». Lorsque nous étions en phase d’enregistrement, je me suis dit que ce serait bien de l’inviter à poser sa voix en français. Il ne l’avait jamais fait publiquement et a tout de suite accepté. Ce qui m’intéressait, c’était d’universaliser cette chanson très personnelle, chantée pas deux voix différentes.

Lillelanuit.com : Prochainement, comptez-vous participer à des festivals ou jouer les premières parties de têtes d’affiche ?

Nicolas : La tournée a véritablement commencé le 15 mars. Bientôt, on sera à Bordeaux, à Toulouse et à Montauban. On va également faire la première partie de Zaz. Une série de concerts en appartements à Paris est prévue pour avril. En juin, on partagera l'affiche des Francofolies de Montréal et de Spa. On espère venir dans le Nord. Nous avions aimé chanter au festival du « Cabaret vert » à Charleville-Mézières. Nous sommes ravis de participer aux Paradis Artificiels, rien que le nom du festival nous donnait envie. (Rires) L’organisation est super sympa et la programmation de qualité.

Lillelanuit.com : Après un duo avec Jacques Dutronc sur « On nous cache tout, on nous dit rien », envie de partager la scène avec d’autres artistes ?

Nicolas : Cette collaboration fut un moment exceptionnel. Jacques Dutronc a été accueillant et vraiment très gentil. Pour nous, c’était inespéré d’autant qu’il se fait rare sur scène, de surcroît en duo. On lui a envoyé notre version de « On nous cache tout, on nous dit rien ». Nous étions tous très étonnés de recevoir un retour favorable de sa part. On a aussi bossé avec le lillois Sammy Decoster qui est venu chanter deux morceaux avec nous au Botanique de Bruxelles. Les deux derniers disques de Jacques Higelin sont vraiment magnifiques. J’estime Rodolphe Burger en tant que producteur ou arrangeur. Ce sont des gens que j’admire beaucoup. Alors, un jour peut-être...

Page Facebook

Myspace

Dates à venir :

Samedi 16 avril à la FNAC de Lille
Dimanche 17 avril à la Péniche
Le 21 juin pour la Fête de la musique à Béthune.

Revenir au Mag Interviews
À lire aussi
150 queries in 0,236 seconds.