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Fauve Les Nuits Fauve Date de l’événement : 23/04/2015

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A quelques jours de la sortie de la partie 2 de « Vieux Frères », Lille la Nuit a discuté avec Fauve. « Plutôt contents de la manière dont les choses se sont passées » avant cette sortie, le collectif « qui a pris du plaisir à faire cet album » nous raconte la façon dont il a travaillé sur cette partie 2, et la préparation de la tournée des Nuits Fauve qui passe par Lille le 23 avril 2015 dans le cadre du festival les Paradis Artificiels 2015.

 

Dans quel sens, c’est une partie 2 de « Vieux Frères », c’est vraiment la suite, il y a une continuité évidente entre les 2 ?

On a commencé à raconter cette histoire qu’on a appelée « Vieux Frères », celle de ce groupe de potes qui a construit le collectif Fauve. On a donc lancé la partie 1 avec des chroniques de ce qu’on a vécu ensemble. En travaillant cette partie 1 de « Vieux Frères », on s’est rendu compte rapidement qu’il y avait des nouvelles choses qu’on voulait continuer à raconter. Entre le moment où on a commencé à l’écrire, à l’enregistrer et le moment où on l’a finie, ils se passaient plein de nouvelles choses, tout allait assez vite avec Fauve. Au moment de sa sortie, on a donc décidé de l’appeler « Partie 1 », pour raconter très vite la suite et proposer une histoire complète.

On est très attachés à l’idée de fulgurance, de faire un truc très rapidement tant que tu peux, tu le fais, parce que ce principe nous oblige à être spontanés.

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Il y a presque un an jour pour jour entre la sortie des parties 1 et 2, c’était donc nécessaire pour vous d’enchaîner aussi rapidement…

Exactement. Comme c’est une partie 2, c’était dommage de faire attendre deux ou trois ans. On s’en fout un peu des formats classiques de l’industrie de la musique. On est très attachés à l’idée de fulgurance, de faire un truc très rapidement tant que tu peux, tu le fais, parce que ce principe nous oblige à être spontanés. Tout le projet a été créé spontanément avec un besoin assez urgent de sortir des choses. Et petit à petit, quand ton projet commence à avoir un petit peu d’écho, tu commences à te poser les mauvaises questions, à te dire « Comment fait-on pour être spontanés ? » Et à partir du moment où tu te poses cette question, c’est que tu ne l’es plus. On a donc décidé de tout faire à fond et de ne se poser aucune question.

Comment s’est passé l’enregistrement de cette partie 2 ? Vous avez changé votre façon de travailler par rapport à la partie 1 ?

C’était très similaire d’un point de vue matériel. Pour le premier album comme pour le second, comme on n’aime pas aller en studio, on a pris une maison de campagne. On a rempli deux pièces de matériel et on a commencé à jouer ensemble. On s’est donc à nouveau isolés, on était dans une bulle, on dormait là où on travaillait. On vit de cette manière vraiment l’expérience ensemble. Ce qui a juste changé, c’est que sur le 2ème album, on a vraiment voulu faire un truc qui soit un peu plus joué. Sur le 1er album, il y a beaucoup de boucles, on a essayé d’éviter et de jouer vraiment tous ensemble. Entre le 1er et le 2ème, on a fait 150 concerts, on a vraiment pris beaucoup de plaisir à jouer ensemble, on a donc essayé de faire ressortir ça sur le 2ème.

En attendant la sortie, Fauve a proposé des pré-écoutes appelées « pâtisseries ». Et le collectif a parfois demandé l’avis des personnes qui les suivent. « Sous les Arcades » a été le titre le plus demandé, découverte :


Et il faut préciser que « Vieux Frères – Partie 2 » n’est pas un simple CD, vous proposez vraiment des beaux objets avec les paroles, des dessins…

Ça nous a toujours tenus à cœur. Ceux qui sont attachés à l’objet comme nous, aiment bien avoir un pack un peu consistant. Comme tout un collectif travaille sur le projet, il y a toujours des personnes assez volontaires pour produire du contenu : des belles images, un livret un peu épais de plus de huit pages… On a envie que les gens puissent lire les textes puisqu’on leur accorde de l’importance. On aime bien aussi ajouter des petits trucs, certains font de la photo donc on en ajoute. On a aussi toujours distribués des bracelets aux soirées qu’on organisait, on en glisse donc dedans. Ce sont des petites attentions qu’on a toujours fait spontanément au début et qu’on continue donc à faire car on trouve ça cool. Au tout début de Fauve, quand un mec a commandé un tee-shirt pour la première fois sur le site, on s’est demandé comment on pouvait le remercier, on a glissé plein de carambars avec le tee-shirt. On a gardé cette petite habitude, dans les commandes sur le site, encore aujourd’hui, on s’amuse à glisser des bonbons ou d’autres petits trucs, parce qu’on se sent redevable envers les gens qui soutiennent notre projet.

Vous avez aussi sorti une nouvelle vidéo pour Les Hautes Lumières, comment travaillez-vous la mise en image de vos chansons ?

En général, on essaye de faire en sorte que le propos soit visible à l’image. Par exemple, pour « Infirmière », le propos concerne le mal que ça peut faire d’être seul, et le besoin de trouver quelqu’un de manière un peu bête en soirée. L’idée grosso modo repose sur le besoin de chaleur humaine. Très concrètement dans la chanson, c’est l’un de nous qui raconte son histoire. Ce propos là, on l’a traduit différemment dans  le clip : on l’a décliné du point de vue des nanas en suivant des amies à nous lors d’une soirée. Le propos est donc le même mais sa narration change. Un autre exemple avec « Voyou » où le propos vient d’un mec qui parle de son sentiment de culpabilité. A l’image, on voulait mettre en avant ce sentiment mais pas forcément avec cette scène au restaurant, où le mec dit « Pardon ? Que je parle un peu moins fort ? Ah on vous dérange... », etc. On essaye donc de faire en sorte que le propos soit le même, en discutant entre nous sur la façon dont on pourrait mettre ce propos en image, mais si les images ne correspondent pas vraiment à ce qui est dit, ce n’est pas grave. Et pour « les Hautes Lumières » , c’était la même démarche. Il y a une idée de partage à deux avec « Je t’offrirai les hautes lumières… », d’évasion vers l’inconnu, de vivre dans l’urgence… On a fait comme d’habitude, on a choisi des amis à nous qu’on avait envie de filmer. Et on a tripé tous ensemble pour filmer cette évasion.

Vous présentez Fauve comme « un collectif à géométrie variable », est-ce que ce collectif a beaucoup changé depuis vos débuts ?

Le noyau dur est le même : les personnes qui ont créé Fauve il y a 4 ans sont toujours là. Après des personnes se greffent au collectif. Elles rentrent dedans alors qu’elles n’y étaient pas avant. Par exemple, sur ce nouveau disque, il y a des personnes qui ont écrit des textes, et ne l’avaient jamais fait avant pour Fauve, alors qu’elles faisaient partie de notre entourage. Des personnes ont travaillé sur l’image alors que ce n’était pas forcément le cas avant. A la rentrée, on avait sorti un fanzine « Chronogramme ». Une personne que l’on connait depuis un moment s’est mise à travailler avec nous sur les images. Le collectif évolue.

nuitsFauve

En parlant de « Chronogramme », est-ce que le numéro 2 pourrait être consacré à la tournée des Nuits Fauve ?

Carrément ! Après, tout est une question de temps. Très concrètement, les 3 disques qu’on a fait en un peu plus de 18 mois, plus les 150 concerts en parallèle nous ont pris un temps de fou. Et après, il y a toute la partie un peu organisation, ce qu’on appelle le « Fauve bureau » nous prend beaucoup de temps aussi. On n’a pas de label, de manager, juste une attachée de presse indé. Il y a donc beaucoup de choses à faire, mais c’est aussi pour ça qu’on est beaucoup.

On a fait Fauve pour sortir de la routine. On avait donc envie de faire un truc un peu différent pour cette tournée, pour ne pas se dire qu’on refait une tournée comme d’hab

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Vous commencez d’ailleurs à consacrer beaucoup de temps à la préparation de la tournée « les Nuits Fauves », en quoi consiste-t-elle ?

Les Nuits Fauve sont des soirées qu’on faisait beaucoup à Paris, et qu’on avait envie de sortir de la capitale. On a fait Fauve pour sortir de la routine. On avait donc envie de faire un truc un peu différent pour cette tournée, pour ne pas se dire qu’on refait une tournée comme d’hab. L’idée des Nuits Fauve est née parce qu’on était dans une situation un peu bizarre, on ne savait pas trop dans quelles salles passer pour la tournée. On ne voulait pas rejouer dans les mêmes salles, mais en même temps en France, il y a un truc un peu relou, tu passes de 1 500 places à 5 ou 6 000 mais il n’y pas beaucoup d’intermédiaires dans les 3 000. On était donc chauds pour essayer de faire des grosses salles, à condition de créer une ambiance chaleureuse pour éviter de jouer dans des endroits froids. On veut donc essayer de se réapproprier les lieux avec de la déco, un baby-foot, des objets de fête foraine, notre plafond… On ne sait pas si on va y arriver, on est en train de travailler dessus, de créer les fresques pour mettre dans l’entrée… Tu peux venir à partir de 18h30, on ne joue qu’à 21h mais tu ne vas pas t’ennuyer !

Et il y aura des invités pour cette nouvelle tournée ?

On est en train d’en parler entre nous, de sonder les groupes qu’on aime bien pour savoir s’ils peuvent et veulent venir.

En attendant de vous retrouver au Zénith de Lille le 23 avril 2015, on peut vous suivre votre aventure sur les réseaux sociaux. Vous partagez régulièrement votre musique, vos coups de cœur, etc On voit vraiment que vous êtes proches des personnes que vous suivez.

On aime bien tout ça pour partager, et on se sent redevable auprès des gens qui nous suivent. Ce qui est cool avec Facebook, au-delà de ce qu’on partage, c’est que beaucoup de gens nous envoient des messages privés, et on essaye de répondre à tout le monde. Ça prend beaucoup de temps tous les jours pour pouvoir tenir le rythme. Mais c’est vrai que c’est agréable, car les concerts et Internet sont les deux moyens pour échanger directement avec les personnes qui nous suivent. En concert, on aime bien discuter avant ou après, partager, et en message privé, des vraies conversations se créent.

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