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Festival Les Inrocks au Grand Mix

Festival Les Inrocks au Grand Mix

JD Beauvallet & Julien Guillaume Style : Programmateurs Date de l’événement : 08/10/2013

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Les Inrocks préparent leur festival un an à l’avance ! En 2013, c’est au Grand Mix qu’ils ont choisi d’installer deux plateaux de découvertes. Deux soirées avec des groupes que rien ne relie entre eux pour un public curieux ! Comme on l’est beaucoup chez Lille La Nuit, on a voulu en savoir plus sur ce festival devenu une valeur sûre. Et même si vous vous dites que vous ne connaissez pas ces groupes, c’était la même chose quand sur l’affiche de ce festival, il y avait à l'époque MGMT [2008], Coldplay [2000], Muse [1999], Placebo [1996]... Ça ne fonctionne pas à chaque fois mais le festival a fait ses preuves, alors quels groupes de la 26ème édition vont exploser demain ? JD Beauvallet des Inrocks et Julien Guillaume, programmateur au Grand Mix nous en disent plus sur ce qui nous attend les 7 et 8 novembre.

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Aurélie : C’est la 26ème édition du festival, vous pouvez nous dire où vous en êtes au niveau des objectifs et des ambitions de cet événement qui a pris de l’importance au fil des années ?

JD Beauvallet : Les ambitions restent les mêmes : faire plaisir et faire découvrir aux lecteurs des Inrocks et au public en général les groupes qui nous ont émus, bouleversés, faits rire ou danser toute l’année. Il n’y a pas d’ambitions de chiffres. S’il y a un objectif à retenir, c’est le suivant : on aimerait être plus présents à l’extérieur de Paris. On sera dans six autres villes [Caen, Nantes, Bordeaux, Nancy, Toulouse, et bien sûr Tourcoing]. Il y a des villes dans lesquelles on a des lecteurs et dans lesquelles on aimerait être présents. Mais c’est tellement compliqué d’organiser les calendriers des groupes ! On n’a pas envie d’étendre le festival sur Paris pour remplir des Zéniths ou Bercy, on préfère le faire rayonner en dehors de la capitale.

 

C’est la première fois que les 2 jours du festival se déroulent à Tourcoing, c’est bien ça ? Pourquoi ?

Julien Guillaume : Le festival se déroulait en effet historiquement à Lille, c’est la première fois chez nous.

JD Beauvallet : Il y avait en effet une fidélité envers l’Aéronef, mais aussi une érosion de cette passion. Et on se rendait bien compte en voyant la programmation du Grand Mix que ça correspondait à ce qu’on défend dans les Inrocks. Depuis plusieurs années, on y pensait, on ne voulait pas provoquer le changement mais on savait que si un jour, on changeait, on irait bien au Grand Mix. Cette année, on a donc sauté sur l’occasion parce qu’on se reconnaît dans la programmation et que le festival s’intègre dedans plus naturellement que dans celle d’autres salles. Et pour revenir sur la petite histoire : il y a trois villes historiques pour les Inrocks, c’est Lille, Nantes et Toulouse qui sont vraiment des bastions forts de notre lectorat.

Alors après les villes, comment avez-vous choisi la programmation de cette année 2013 ?

JD Beauvallet : La programmation est centralisée au Inrocks entre Dominique Revert, programmateur logistique d’Alias Production et moi. Toute l’année, on s’envoie des liens MP3. On commence alors à rêver une programmation. On la propose ensuite aux salles en espérant que ça leur plaise.

Julien Guillaume : Ce ne serait pas possible que chaque ville fasse sa liste de groupes. On nous propose le festival des Inrocks qui existe depuis longtemps. On a assisté à quelques éditions depuis sa naissance, on lit le magazine depuis… bon, quelques dizaines d’années (Rires). On sait donc que la qualité, l’exigence et la rareté des groupes seront au rendez-vous. Sur les six programmés [These New Puritans + Young Fathers + Papa + Valerie June + Jacco Gardner + Lucius], on n’en a accueilli aucun au Grand Mix donc c’est ce qui nous intéresse. A l’année, on est une salle de découvertes. On accepte d’accueillir le festival et on attend la programmation en toute confiance.

JD Beauvallet : A l’extérieur de Paris, on aimerait développer notre petit laboratoire de jeunes talents non signés en France qui s’appelle l’Inrock Lab. Dans les autres villes, on aimerait donc que chaque soir, un groupe local joue. On aurait pu par exemple mettre Selenian, Rocky, L’Eté de mes 19 ans ou encore Okay Monday, tous ces jeunes groupes de votre région qu’on soutient. C’est important de faire jouer ces jeunes groupes en première partie de groupes internationaux. Cette expérience leur permet de perdre une partie de leurs complexes et de se frotter à ces artistes. Mais d’ailleurs Rocky joue pendant le festival des Inrocks [Mercredi 6 novembre à l’Olympia avec Major Lazer et HollySiz].

Alors oui, on a vu que ces Lillois faisaient partie de votre programmation, vous pouvez nous dire quelques mots sur ce choix ?

JD Beauvallet : On les suivait déjà quand ils s'appelaient TV Glory. On aime beaucoup leur label GUM sur lequel on retrouve The Shoes ou encore Woodkid. Quand j’ai écouté le maxi de Rocky, j’ai décidé de les programmer. On avait une soirée qui s’y prêtait avec Major Lazer. Ils travaillent beaucoup car on leur fait un cadeau empoisonné. C’est leur première grosse scène et ce sera à l’Olympia !

Julien : Ils viennent d’ailleurs sur la scène ici quelques jours pour travailler le son, les lumières, et le reste pour être prêts pour cette date.

A part Jacco Gardner qui était venu à la Péniche fin juillet [Lire notre review de ce concert], c’est la 1ère fois que les groupes programmés au Grand Mix viennent jouer dans une salle de la région ?

Julien : Oui à part Jacco Gardner, c’est une première ! Le groupe These New Puritans devait venir chez nous, il y a trois ans en première partie de The XX, mais la neige les a bloqués. Ils ne sont pas arrivés. C’est un des plus gros stress de ma courte vie de programmateur parce qu’on ne savait pas si The XX allaient arriver aussi. Ils étaient là en temps et en heure, sauf que Romy, la chanteuse arrivait en Eurostar à Lille, elle a eu le dernier ! Les suivants étaient bloqués. Ce soir là, These New Puritans étaient déjà quasi une tête d’affiche pour notre jauge. On était passé à côté d’eux, on est donc content de les accueillir trois ans après, s’il ne neige pas !

Tous ensemble : en novembre, ce serait quand même moche !

Et vous pouvez nous donner votre description des autres groupes choisis pour ces deux jours au Grand Mix ?

JD Beauvallet : Pour revenir sur These New Puritans, c’est vraiment un des groupes les plus à part de la scène anglaise parce qu’on ne peut les comparer à aucun autre groupe. On peut parler d’électro très pointue comme de musiciens néo-classiques. C’est très impressionnant sur scène entre les moments de silence et les explosions soniques, c’est très beau à voir !
Young Fathers est un groupe de Hip-Hop sophistiqué qu’on a repéré sur scène. Il y a beaucoup de danses un peu rituelles tribales. Les chansons ressemblent un peu à Tricky pour le côté sombre. Il est signé sur un des plus grands labels de Hip Hop américains : Anticon.
Et Papa, ce sera une vraie découverte car on a découvert ce groupe sur Internet. Il n’a encore rien sorti en Europe. C’est dans la lignée d’Arcade Fire, c’est du Rock très flamboyant, très lyrique.

Pour le deuxième soir [vendredi 8 novembre], Valérie June avait joué l’an dernier au festival des Inrocks mais un peu en catimini. On a tellement été séduit qu’on s’était promis de la refaire jouer. Son album produit par Dan Auerbach des Black Keys est sorti [Mai 2013]. Sa musique vient de la tradition américaine, du Blues, de la Country, du Folk.
Jacco Gardner est une énigme d’une vingtaine d’années. Il fait une musique des années 60 d’une manière très méticuleuse avec les mêmes outils. Mais il ne faut pas s’arrêter à ça, il a un côté mélodique très fort. Je ne sais pas d’où il puise cette richesse mélodique mais c’est un petit génie !
Et Lucius, c’est un pari complet car on n’a jamais vu ces Américaines sur scène et on en sait peu sur elles. On parle beaucoup d’elles sur les blogs américains. Elles sont plusieurs chanteuses et commencent à prêter leurs voix à des featurings Hip Hop assez intéressants. On ne sait donc pas ce que ça va donner sur scène. Les chansons qu’on a écoutées sur internet vont de la Soul à la Pop en passant par des choses beaucoup plus complexes. Ce sera donc une surprise pour tout le monde !

Et pour finir, vous pouvez nous dire quelques mots sur le choix de l’affiche de cette 26ème édition ?

C’est la banane devenue légendaire dans le Rock. C’est notre petit clin d’œil modeste à Warhol et au Velvet Underground. Mais ce fruit a été ici souillé par un tatoueur. On s’inscrit donc dans une tradition dans l’histoire du Rock mais on peut s’en amuser, rien n’est sacré !
 

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