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Five, le film

Five, le film

Pierre Niney, François Civil, Igor Gotesman Five, le Film Date de l’événement : 30/03/2016

Five, c'est l'histoire déjantée de cinq potes à qui il arrive péripéties loufoques sur péripéties loufoques. Igor Gotesman signe ici son premier long-métrage et s'offre un casting drôle et brillant : Pierre Niney en chef d'orchestre de quatre amis à la personnalité bien définie. Amis derrière la caméra comme à la vie Pierre Niney, François Civil et Igor Gotesman nous ont accordé une interview pour en savoir plus sur ce film qui sort le 30 mars et qui risque de faire salle comble !

Igor, vous aviez réalisé auparavent un court-métrage appelé Five. Y a-t-il un lien entre ce court-métrage et le film Five ?

Igor : J'ai fait une sorte de court-métrage qui était un embryon de ce film. À l'époque je ne savais pas si je voulais en faire un film ou une série. Il n'y avait pas encore d'histoire précise. On débarquait dans une histoire où des jeunes se mettaient à dealer parce qu'ils étaient dans la mouise. L'histoire du père de Samuel (Pierre Niney) qui ne l'aidait plus financièrement et où il se met tous ses amis à dos est venue par la suite quand il a été question d'en faire un long-métrage.

Vous connaissez Pierre depuis quelques années, est-ce que ce long-métrage n'est pas surtout une histoire d'amitié ?

Igor : Oui complètement ! J'ai écrit et réalisé le court-métrage avant de rencontrer Pierre puis je l'ai rencontré quand j'ai terminé de le post-produire. Quand il a été question d'en faire un long-métrage, il a été évident de l'écrire pour lui. Nous étions devenus très amis donc oui c'est une histoire d'amitié.

Ce qui est intéressant dans ce long-métrage, c'est que l'on retrouve un style que l'on voit de moins en moins dans le cinéma français. Au-delà du film de potes, on retrouve une chorale. On aurait pu penser que l'accroche aurait été Pierre Niney, mais on se rend compte très vite que tout le monde est à égalité. Est-ce que c'était votre volonté de départ et surtout pourquoi ?

Igor : Entre le moment où Pierre et moi, on s'est rencontré et le moment où je lui ai proposé de faire le film, il a effectivement eu l'opportunité de jouer dans les films dans lesquels il a joué. et gagner en notoriété. Il est devenu une personne sur qui on peut s'appuyer pour financer des films. Pour moi il est le référent dans ce film, il est la personne qui tracte le récit et qui va amener les personnages à se retrouver confrontés aux situations. Mais si je fais un film de bande, je veux rester fidèle à cette bande et de ne pas raconter juste l'histoire du personnage de Pierre ou de François. Après chacun a un degré d'importance différent dans le film, on est pas tous exactement à égalité : il y a un vrai duo qui se fait entre Pierre et François alors que Rissa, Margot et moi, on est un peu plus en retrait à certains moments de l'intrigue. Après, si on fait un film qui s'appelle Five sur cinq potes, c'est évident de raconter l'histoire de cinq personnes.

Five

François Civil, Idrissa Hanrot, Igor Gotesman, Margot Bancilhon, Pierre Niney dans "Five" © Studio Canal


Est-ce que vous avez des références cinématographiques ?

Igor : Évidemment, j'ai souvent regardé les films de Klapisch : du Péril Jeune à la L'Auberge Espagnole. La Haine a aussi été pour moi une référence, parce qu'à l'époque où je l'ai vu j'avais 12 ou 13 ans. Je n'avais pas compris que c'était un film social, j'ai surtout vu des jeunes qui se parlent avec une énergie, un vocabulaire sur les filles, l'argent et qui se racontent des blagues. J'ai compris la véritable dimension sociale plus tard et cela m'a marqué. Et puis j'ai aussi des références anglo-saxonnes : En cloque mode d'emploi, Quarante ans, toujours puceau...

Pierre, est-ce que vous avez l'impression que le public qui vous suivait à la Comédie Française est le même que dans les salles obscures ou bien c'est un public différent ?

Pierre : Je retrouve bien sûr des gens qui me suivaient à la Comédie Française, mais le chemin se fait surtout en sens inverse. Quand j'étais à la Comédie Française, je retrouvais beaucoup de gens qui faisaient le chemin de la salle de cinéma, qui est un art plus populaire, à la salle de théâtre. Je trouve que cette passerelle entre le cinéma et le théâtre est super intéressante. Malheureusement, c'est un débat un peu compliqué au sein de la Comédie Française, ils savent que c'est un atout mais ils ne savent pas forcément comment gérer ça. Ils ne savent pas se donner les moyens d'expérimenter ça le plus possible avec les acteurs qui font cette transition, et qui ne sont pas nombreux à la faire. C'est d'ailleurs pour ça que j'en suis parti. Mais bien sûr la passerelle existe et elle est formidable.

Pour le tournage de Five, vous aviez de la place pour l'improvisation ?

François : Oui on a eu de la place pour l'impro même si Igor a écrit un scénario très solide et détaillé. Nous, nous avons tous un amour du langage et du néologisme, c'est ce qui nous rassemble dans le film et ça c'était déjà présent dans le scénario. Mais c'est vrai que ce qu'on essaie de transcander le scénario et de l'emmener ailleurs et c'est là que ça devient intéressant. C'est un laboratoire où tout le monde propose des idées, on se permet de donner des conseils. Et puis évidemment, on se permet certaines choses sur des scènes de comédie. Je pense notamment à la scène où Pierre et moi sommes totalement défoncés sous ecstasy. On a eu la possibilité de laisser la caméra tourner et il y a du y avoir une demi-heure de rush où on a fait tout et n'importe quoi pour tirer au maximum les enjeux comiques des scènes !

Est-ce que pour vous, une comédie réussie est due à une question de rythme ou à autre chose ?

Igor : Oui il y a le rythme mais aussi les situations. Le rythme c'est surtout pour les dialogues et les réactions.

François : Une des forces du film, c'est de mélanger les styles de comédie. Donc oui le rythme est super important, nous on aime bien aiguiser au maximum le rythme des scènes. Mais il y a aussi un comique des mots qu'Igor a écrit, des mots qui font mouche et puis un comique de situation et de personnages qui font le style d'Igor.

Five 2

Pierre Niney dans "Five" © Studio Canal


Qu'est ce que vous vouliez à tout prix réussir et à tout prix éviter avec ce film ?

Igor : Au tout début, lorsque j'ai commencé à écrire, j'avais peur de ne pas oser faire un film qui parlait uniquement de cinq potes. Il y a toujours un petit stress quand tu écris ton premier film comique. Tu te dis qu'il faudra forcément ajouter un petit côté tragique comme avec le film Péril Jeune. On s'excuse presque un petit peu de n'être là que pour faire rire, même si je voulais mettre un peu d'émotion dans mon film.

Pierre, vous aimeriez passer à la mise en scène ?

Pierre : À terme oui. J'écris depuis quelques temps des projets qui me tiennent à coeur. Après je ne veux pas le faire dans la précipitation mais quand j'aurais le meilleur scénario possible. J'ai déjà écrit un court-métrage avec Igor. D'ailleurs François a joué dedans ! En tout cas, ça m'a vraiment donné le goût de faire ça.

Pïerre, quels sont les univers cinématographiques que vous affectionnez ? Est-ce que vous avez des préférences ?

Pierre : Je dirais que non, j'aime des films très différents. J'ai un vrai amour pour la comédie depuis mon enfance. Ensuite, j'ai découvert Audiart avec De battre mon coeur s'est arrêté, qui a redéfini ma vision du cinéma. Je peux vous citer autant Astérix et Cléopatre que De battre mon coeur s'est arrêté. J'aime beaucoup aussi les premiers films d'Iñárritu. Il y a aussi 21 grammes, Babel, les films de Scorsese... En termes d'acteur, je n'ai pas de domaine de prédilection. J'aime jouer dans des ambiances différentes. J'essaie de faire des choses qui sont nouvelles autant pour moi que pour le public et je pense que c'est le cas pour Five par exemple.

Vous jouez des personnages constamment différents, contrairement à certains acteurs où on a l'impression de voir toujours le même personnage. Pourquoi est-ce que vous passez autant d'un personnage à un autre ? Est-ce que c'est lié à votre jeu d'acteur ? Vous n'avez pas peur de finir par vous perdre ?

Pierre : Non je n'ai pas peur car je suis acteur, c'est mon métier, c'est comme un artisanat. Il n' y a pas de raison qu'on ne puisse pas faire plusieurs choses différentes si on n'en a l'envie. Moi je suis fan de Matt Damon ou de Gary Oldman, je suis fan d'acteurs caméléons qui aiment passer d'un rôle à un autre. C'est ma curiosité naturelle qui m'emmène vers mes différents rôles.

 

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