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François Demarche – Call 911

François Demarche – Call 911

François Demarche Date de l’événement : 20/12/2007

François Demarche a répondu à quelques questions concernant la structure dont il fait partie Call 911 et les projets que la structure met en place.

Aurélie : Peux-tu expliquer ton rôle au sein de Call 911 ?

François : Au sein de Call 911, je suis chargé de communication et de production c’est-à-dire de toute la communication qui se fait autour des événements et de la production qui est l’édition de billetterie, l’accueil des artistes… donc l’organisation matérielle autour des événements.

Aurélie : Peux-tu donner les grandes lignes de ce que met en place Call 911 ? Je pense notamment au label, aux ateliers…

François : En fait, le label n’existe plus. Beaucoup nous appellent encore au sujet du label mais c'est fini. Nous avons pour projet de modifier notre site Internet qui annonce toujours cette activité.  C’était à l’époque où on était boulevard de Metz. Maintenant, nous n’avons plus de studio.

Aurélie : Peux-tu expliquer les raisons de ce changement ?

François : Je n’étais pas encore dans la structure à l’époque mais je sais que c’est vraiment un métier à part la production phonographique. Après je vais parler de l’équipe dont je ne faisais pas encore partie… mais je pense que c’est vraiment un métier à part qui est autre que l’événementiel ou la mise en place d’ateliers qu’on organise maintenant. En plus, c’est un secteur qui est assez compliqué et qui n’est pas en très bonne forme.

Sinon au long de l’année, nous avons donc quatre événements ponctuels. En avril, on recommence avec les sélections Grand Nord de la Battle Of The Year, la plus grande compétition internationale Hip Hop. La finale française se déroule à Montpellier. Nous organisons donc les présélections Grand Nord c’est-à-dire tout ce qu’il y a au-dessus de Paris aussi bien au Nord, à l’Ouest qu’à l’Est. On essaye de regrouper les meilleurs danseurs de toute la partie Nord de la France pour les envoyer à Montpellier.

En juillet, on a Urbaines Connexions dans le cadre de nos quartiers d’été. Ce sont plus des ateliers destinés aux enfants qui ne peuvent pas forcément partir en vacances. On travaille beaucoup avec les centres sociaux et les maisons de quartier. Ce sont des ateliers gratuits de niveau initiation dans toutes les disciplines de la culture Hip Hop. C’est un festival itinérant. On essaye d’aller sur des territoires disons désertiques au niveau de l’offre culturelle alors qu’il y a quand même une demande chez ces jeunes là qui n’ont pas forcément accès aux pratiques Hip-Hop.

Pendant les vacances de la Toussaint, on a High School. Ce sont aussi des ateliers mais niveau perfectionnement avec des jeunes qui ont déjà une pratique artistique. Il y a des rencontres avec des professionnels qu’on fait venir dans toutes les disciplines. Là, on a fait venir en danse Baba (Wanted Posse), en atelier d’écriture Flynt qui est un rappeur parisien qu’on a programmé sur Hip Hop Dayz.

Et donc en décembre, le gros événement qui vient de se terminer, le festival Hip Hop Dayz, la vitrine de l’association qui nous permet de montrer tout ce qu’on fait au long de l’année. Le principe du festival, c’est des soirées avec des têtes d’affiche nationale et on essaye systématiquement de programmer des premières parties locales car le rôle de l’association est aussi de découvrir des jeunes au travers d’Urbaines Connexions. Une fois qu’ils ont pas mal travaillé, on peut les incorporer aux ateliers d’High School et le but final est de les programmer en première partie de Hip Hop Dayz. On les suit au travers de nos événements en fait.

Aurélie : Quel est le bilan que toi et l’équipe vous tirez du Hip Hop Dayz 2007 par rapport aux éditions précédentes et voire par rapport à ce que vous envisagez déjà pour l’année prochaine ?

François : Pour le bilan au niveau du taux de remplissage des salles, on est vraiment très contents. On a eu vraiment beaucoup de monde sur toutes les dates. C’était la première fois qu’on programmait autant de dates et on a aussi incorporé quelques dates qu’on n’avait pas forcément programmées. Je pense à la date d’IAM, des Svinkels même si on l’a coproduite, on n’avait pas fait la programmation. Au final, on s’est retrouvé avec dix concerts. Je pense qu’on n’ira pas plus loin. C’est déjà du travail et on n’a pas trop envie que la programmation nous échappe. Je pense que pour les années suivantes on va essayer d’un peu plus condenser tout ça, peut-être faire moins de dates. Pour l’instant, on n’a pas encore déterminé, on est encore à chaud, ça s’est terminé il y a à peine une semaine. Mais dans l’ensemble, on est content. On a juste envie de recadrer plus l’action que ce soit en terme de territoire que de durée pour faire quelque chose de plus impactant comme on dit dans la communication.

Aurélie : Le festival se déroule dans plusieurs villes du Nord – Pas-de-Calais et c’est un des rares consacré entièrement à la culture Hip-Hop, peux-tu donner ton avis sur la place et l’image du Hip-Hop dans la région Nord – Pas-de-Calais ?

François : Je suis arrivé récemment dans la région et ce qui m’a marqué directement c’est que les artistes sont encore très proches des valeurs originelles du Hip-Hop par rapport à ce que j’ai pu connaître ailleurs. C’est resté encore très puriste, peut-être parce qu’il n’y a pas eu énormément de groupes ou d’artistes qui ont été commercialisés. On est encore sur une pratique amateur pas au niveau de la qualité mais il n’y a pas les mêmes enjeux financiers comme en région parisienne ou sur Marseille. Ça n’engage que moi mais j’ai l’impression qu’on est restés plus proches du mouvement comme il pouvait être à Paris de 1990 à 1997/1998 on va dire avant la période mercantilisme à outrance. Il y a aussi énormément de pratiquants dans toutes les disciplines. On s’en rend compte à travers les ateliers. Il y a vraiment une scène Hip Hop dans le Nord avec énormément de danseurs, de grapheurs… Il suffit de passer sur les grands axes routiers. Les groupes de Rap aussi sont nombreux, quand on fait des ateliers, on a énormément de monde. On a aussi énormément de Dj’s du fait de la proximité de l’Angleterre et de la Belgique qui ont une vraie culture de deejaying. En tant qu’amateur de Hip Hop qui vient de l’extérieur et qui a un œil nouveau, je trouve la scène Nord – Pas-de-Calais vraiment intéressante en ce qui concerne le Hip-Hop.

Aurélie : Vous n’allez pas vous arrêter à la région car il y a un réseau qui est en train de se créer…

François : Oui, il est déjà créé. On travaille avec les deux autres gros festivals qui ont la même philosophie et la même approche que nous qui sont l’Original à Lyon et le Hip Hop Session à Nantes. On travaille aussi avec la Battle Of The Year de Montpellier qui fait aussi partie du réseau. Après on bosse aussi avec des festivals d’un peu moins grande envergure au niveau de la visibilité on va dire s’en remettre en cause leur travail : Cité Rap à Saint-Brieuc

Aurélie :Kosmopolite à Bagnolet et Block Party à Perpignan

François : C’est ça ! Merci de me les souffler !

Aurélie : Quels sont les objectifs pour justement mettre en place le réseau ?

François : On n’a pas pu trop le faire sur Hip Hop Dayz cette année mais le but vraiment est comme l’année dernière de mutualiser les supports de communication et les artistes. Par exemple, sur Hip Hop Dayz, on fait toujours venir une grosse tête d’affiche américaine. L’an dernier pour Mobb Deep, c’était possible parce qu’après ils ont tourné à Lyon et à Nantes. Ça permet donc de partager, de payer un peu moins chers les cachets pour des gros artistes. Après pour des événements comme Battle of the year, Lyon organise les sélections sud avant la finale à Montpellier. On peut mutualiser la recherche de partenaires et la communication et par exemple acheter des encarts publicitaires, négocier des retransmissions télé sur Eurosport2 par exemple. C’est parce qu’on est plusieurs qu’on a plus de poids qu’on peut se permettre de faire ça. On essaye un peu de suivre ce qu’on fait finalement les associations, les salles de concert Rock… qui l’ont fait bien avant nous. C’est primordial de s’unir. On n’est pas énormément donc il vaut mieux être ensemble pour peser plus lourd.

Aurélie : De nouveaux projets pour Call 911 en 2008 ?

François : On essaye toujours d’améliorer et de développer. Ce qui est sûr et certains, c’est qu’on a trouvé la bonne articulation entre nos quatre projets un par trimestre. Le rythme est bien et nous avons une logique d’association. Le projet associatif est vraiment bien défini autour de ces quatre projets. Ce qu’on aimerait bien, c’est permettre aux artistes de sortir un peu plus de la région. On est en train de réfléchir à ça. Lyon prépare un tremplin pour les artistes locaux. On aimerait aussi faire des scènes locales sur Paris avec les meilleurs groupes de Lyon, de Nantes, de Lille… et faire une soirée avec des têtes d’affiches aussi car il faut aussi intéresser le public parisien mais en tout cas arriver à incorporer des gens issus de provinces. Pour l’instant, c’est encore en développement mais ça nous tient à cœur de sortir de la région et de faire connaître des artistes et groupes nationalement.

Aurélie : Plein de bonnes choses pour 2008 alors. Bonnes fêtes de fin d’année !

  1. Frejzyck

    le niveau de la prog de hip hop dayz est grandement en baisse, que se passe-t-il ? ça devient un peu cheap

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