Gary Lucas est le légendaire guitariste américain qui est connu pour être le premier collaborateur compositeur de Jeff Buckley et pour avoir été le guitariste de Captain Beefheart & The Magic Band, Patti Smith, Nick Cave, Lou Reed... Yass Body est un chanteur et musicien lillois que l’on suit depuis un moment chez LillelaNuit avec ses différents projets : Psykokondriak, Wes Waltz... Quel point commun entre ces deux parcours ? Aucun avant une belle rencontre à New-York entre ces deux passionnés et la naissance d’un duo ! « Une histoire un peu dingue » que Yass nous raconte juste avant l’arrivée de Gary Lucas pour des masterclass dans le Nord. Qui aurait cru que cette légende du rock jouerait à l’Amul Solo ?
Yass, tu parles d'"histoire un peu dingue" à propos de votre collaboration. Comment s'est passée votre rencontre ?
Notre rencontre s'est faite sur scène, lors d'un festival en hommage à Jeff Buckley, à New York où Gary Lucas était programmé en tête d'affiche. L'organisateur lui a fait écouter la reprise du morceau Mojo Pin que j'avais enregistré dans le but d'aller jouer à New York. Et c'est comme ça que je me suis propulsé en tête d'affiche de la soirée avec lui. On s'est ainsi retrouvés à deux sur scène. Et c'est là que j'ai vécu un des moments les plus dingues de ma vie de musicien. C'était comme découvrir, à des milliers de bornes de chez moi, une connexion instantanée et forte avec quelqu'un, et ça m'a bouleversé. Ça a été un très beau succès. On s'est rencontrés comme ça.
On s'est ainsi retrouvés à deux sur scène. Et c'est là que j'ai vécu un des moments les plus dingues de ma vie de musicien.
Yass Body à propos de sa rencontre avec Gary Lucas
Qu'est-ce qui vous a donné envie de vous lancer dans cette aventure musicale ?
Le lendemain du concert, toujours à New York, il m'envoie une ligne de guitare tout à fait construite en me disant un truc du genre "I would have give it to Jeff, come back to me with some lyrics" [Je l'aurais donné à Jeff, reviens avec quelques paroles]. Ce que j'ai évidemment fait. Ça a été notre premier morceau, on a pris plaisir à le jouer sur scène, d'où l'idée d'en écrire d'autres.
En quoi consiste les masterclass que vous avez prévues ce week-end (samedi 30 novembre au Métaphone, dimanche 1er décembre à l'Amul Solo) ?
Ce sont des masterclass autour de l'oeuvre de Gary Lucas : son travail avec Jeff Buckley et Captain Beefheart, les deux noms qui ont fait sa légende en tant que guitariste compositeur. Il explique son jeu de guitare qui est unique dans le blues, un genre de Skip James qui a inspiré bon nombre de grands artistes du monde du rock (Patti Smith, Nick Cave, Lou Reed et surtout Buckley). Je l'y accompagne en tant que chanteur et donne des ateliers autour du chant anglo-saxon.
Vous enchaînez avec l'enregistrement de 5ers titres. Vous pouvez nous parler un peu de votre musique et des thèmes que vous abordez ?
Notre musique... Je dirais que c'est un genre de folk pyschédélique, enracinée dans le blues. Gary est à la guitare - la plupart du temps acoustique, et je suis au chant. J'écris des textes qui prennent la forme de poèmes ou de nouvelles, que j'adapte à la forme de la guitare instrumentale qu'il me propose. Le thème de l'Ep, c'est l'océan. D'où son titre, Here is the Ocean. Les morceaux parlent de douleur au corps, de poste aux frontières, de soif d'aventure, de vagues, de tapis volants. Tout ça en essayant de s'inspirer de la mer.
Pourquoi avez-vous choisi d'enregistrer dans le Nord ?
Déjà, pour le délire de l'amener jouer à l'Amul Solo ! Les bars concerts lillois sont des espaces de très grande qualité, ils attirent même des légendes du rock ! C'est ma façon de les soutenir. Et aussi de faire rencontrer aux musiciens et mélomanes un ami incroyable qui a traversé une belle moitié de siècle avec sa musique. Pour en revenir à ta question : le fait qu'il vienne ici va permettre de mieux se connaître, et rien de tel qu'une bonne tournée pour souder un groupe.
Quels sont vos projets pour 2020 ?
Organiser une sortie pour notre cinq titres, booker une tournée promo en Europe et ailleurs, et voir où ce bon vent nous mène.
Crédit Photo : Matthieu Lachat
