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Gaspard Royant

Gaspard Royant

Gaspard Royant Style : Doo-Wop Garage'n'Roll Date de l’événement : 06/11/2014

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C'est dans un sympathique petit restaurant du Vieux-Lille que l'on retrouve le crooner le mieux gominé de la scène actuelle : Gaspard Royant. On découvre un personnage à l'image de sa musique, élégamment rétro.10hit
Bonjour Gaspard, mais qui es-tu ?

Et bien je m’appelle Gaspard Royant, je suis chanteur-auteur-compositeur. J’ai sorti mon premier album début 2014, « 10 Hits Wonder », et depuis je tourne un peu partout en France et en Europe. Ça marche plutôt bien pour moi et c’est tant mieux !

Et cet album « 10 Hits Wonder », il raconte quoi ?

Le titre de l’album « Ten Hits Wonder » est un peu un clin d’œil à l’époque des années 50/60, quand sortaient des "one hit wonder", sur le principe du tube, mon idée était de sortir 10 tubes dans cet esprit. J’avais envie d’un album qui cherche à atteindre la perfection de la chanson pop de trois minutes couplets-refrain.

J’ai commencé en sortant des 45 tours l’année dernière, trois en un an. L’idée était de commencer comme l’avaient fait les groupes de l’époque que j’adore en sortant plusieurs singles sur une période courte, pour ensuite sortir un album quand on avait un nombre de singles suffisant.

Aujourd’hui, quand on écoute de la musique sur nos téléphones, nos ordis, on télécharge des morceaux, plus l’album complet, c’est un peu une boucle qui se referme. On revient à l’écoute des singles, un album n’a plus vraiment de sens. Je ne trouve pas qu’il y ait un côté nostalgique à cette démarche, elle est au contraire plutôt moderne.

Gaspard

Gaspard Royant à la Péniche - 06/11/2014 - © Freddy Marty

Et quand tu composes tu aimes être dans quelles conditions ? Tu te sers un verre de whisky 12 ans d’âge, le regard tourné vers l’horizon et tu te laisses toucher par l’inspiration ?

[Rires] Non, il y a plein de manières différentes pour composer, il n’y a pas de règle, l’important c’est que le morceau soit bon, on s’en fout de la manière dont il a été écrit. Moi je fais très attention aux textes, même s’ils sont en anglais, ils sont importants. Et évidemment je veux que les chansons soient efficaces mais dans le bon sens du terme, je n'ai pas envie de m’emmerder en écoutant une chanson.

Tu as assez peu de reprises en stock, mais on peut trouver ta version du classique « Heatwave », pourquoi celui-là en particulier ?

Oui, il est sur mon nouveau 45 tours, on le joue aussi en concert. J’adore ce morceau de Martha and the Vandellas, il a défini le son de la soul comme on l’entend aujourd’hui. En général, j’aime beaucoup les girls bands de l’époque, de la Motown ou de Phil Spector. Tous ces groupes avaient des tubes imparables avec des voix hallucinantes, ça paraissait tellement facile…

Tes musiciens viennent d’une branche rétro ou tu les as choisis au fil des rencontres ?

J’ai commencé tout seul dans mon coin et quand il a fallu trouver des musiciens pour faire mon album puis des concerts, je me suis vraiment tourné vers des gens que j’admirais dans le microcosme rock parisien, rétro ou non. Même s’ils viennent de partout en France, on s’est tous retrouvés à Paris. J’avais envie d’avoir leur jeux à eux sur l’album.

En parlant de la scène rétro, elle est assez cantonnée à des événements et des lieux spécifiques peu connus du grand public. Toi, tu as pris une direction un peu plus mainstream, c’était un choix de ta part ou ça s’est fait par hasard ?

C’est vrai que je ne me sens pas appartenir à une chapelle, dès qu’on parle un peu rétro années 50/60 on tombe vite dans des choses très définies, que ce soit le rockab’, les hipsters barbus tatoués, la country… je ne me sentais pas du tout appartenir à un courant en particulier. Et j’assume totalement mon côté mainstream, ce que j’aime c’est la variété de ces années là qui était phénoménale, rien à voir avec la variété d’aujourd’hui mais c’était un peu le mainstream de l’époque. En tout cas j’ai l’impression de faire une musique très accessible.

Et tu le ressens en termes de public quand tu joues ? Tu as des tribus de pin up et de gominés ou c’est plus éclectique que ça ?

C’est marrant il y a de tout : ceux qui sont dans un délire très rétro, des fans de vinyles qui collectionnent les 45 tours, il y a aussi des gens qui n’ont jamais écouté ce genre de musique, qui ont entendu un single à la radio et ça leur a plu. C’est ça qui est bien, c’est que ça se mélange.

Tu peux me raconter ton plus vieux souvenir musical ?

Je ne saurais pas le dater mais j’ai l’impression que c’est le plus vieux : je devais avoir cinq ans et j’ai vu le clip de In Between Day de The Cure où les mecs bougent tout le temps la tête avec une caméra super près, ça fout le mal de mer. Ça m’a rendu complètement dingue. Après je n’arrêtais pas de faire la même chose et je me cognais dans les murs. Je crois que c’est le premier truc qui m’ait marqué, avec les cheveux de Robert Smith, je trouvais ça génial.

Et le premier vinyle que tu aies acheté ?

Je crois que c’était le deuxième album des Smashing Pumpkins, Siamese Dream en CD. La pochette me plaisait, j’ai écouté sans savoir ce que c’était à une borne d’écoute, et j’ai dit ok, c’est bon, je le prends !

Si tu devais faire un featuring avec quelqu’un, tu choisirais…

Je préférerais que ce soit une fille, quelqu’un comme Zooey Deschanel qui chante dans She & Him, j’adore sa voix, j’aime beaucoup les chansons qu’elle fait avec M. Ward, ça me dirait bien un petit duo avec elle.

Et sinon c’est ta première visite à Lille aujourd’hui ?

Oui ! Enfin non, je suis venu quelques fois, mais je n'en ai aucun souvenir parce que c’était très aviné, j’ai pas vraiment fait de tourisme… Donc c’est ma première fois sobre oui !

Pour l’instant… Tu viens dans le cadre d’une tournée en France et en Europe, c’est quoi la prochaine étape : conquérir le monde ?

Bien sûr, évidement. L’album est sorti en janvier, on a commencé de tourner en mars, et on a directement fait des festivals, du coup on s’est retrouvés programmés sur d’immenses scènes, je ne m’attendais pas du tout à faire des concerts comme ça. A Bourges, aux Franco de la Rochelle, à Paris devant 20 000 personnes…c’était un peu inespéré. Donc quand on a commencé la tournée des clubs en septembre, c’était super on avait un bon bagage et on avait réussi à créer un bouche-à-oreille sur ce qu’on faisait en live. Et quand on a commencé à faire les clubs c’était génial.

En plus quand tu fais des festivals les gens viennent d’un peu partout en France, tu les retrouves dans les petites salles en tournée.

Oui, tu viens un peu voler le public des têtes d’affiche. Donc là depuis septembre on tourne : en Espagne, en Suisse, là on va en Allemange à la fin du mois et aux Pays-Bas, on fait l’Eurosonic en janvier. L’album sort dans plusieurs pays, le but du jeu c’est d’être partout. Et comme je chante en anglais j’ai l’impression que tout le monde peut me comprendre.

C’est ce qu’on te souhaite, en attendant, bon concert à la Péniche !

Le live de Gaspard Royant à la Péniche, Lille la Nuit y était !

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