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Interview de Birdy Nam Nam

Interview de Birdy Nam Nam

Birdy Nam Nam Date de l’événement : 16/05/2007

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Vers 20h30, quelques inconditionnels attendent déjà devant le Tri Postal pour la soirée « Turnablist All Star » qui ne débute qu’à 22h. A l’intérieur, les quatre DJ du groupe Birdy Nam Nam procèdent aux derniers réglages avant de me rejoindre. Entre deux bonbons, ces champions du monde de DJ en équipe en 2002 parlent avec enthousiasme et humour de leurs nouveaux projets et de leurs envies.

Aurélie : Fin 2006, vous avez annoncé sur votre site que vous faisiez une pause de janvier à avril pour vous reposer et commencer un nouvel album, le projet a avancé ?

Little Mike : Un petit peu...

DJ Need : La pause a pas mal avancé ! Le projet a un peu avancé. On a commencé à refaire de la musique courant février. On avait prévu de se remettre en studio début février mais on n’a pas pu commencer à temps. On est plutôt content. On a commencé à trouver quelques pistes pour des nouveaux morceaux. Il y en a certains qui sont plus aboutis que d’autres. La première partie de l’année était consacrée à çà et le fait de tourner à nouveau çà coupe un peu l’élan, ce qui commençait à se mettre en place dans la compo.

Aurélie : Comment avez-vous procédé pour ses nouvelles compositions ? C’est différent du premier album ?

DJ Need : Comme pour le premier album, on est reparti tous les quatre sauf qu’on utilise peut-être un peu plus de machines, on utilise un sampler, on utilise peut-être un peu plus d’effets, des synthés aussi. Alors que vraiment le premier album, on l’avait fait qu’à partir de vinyles et de manipulations vinyliques. Là, il y aura un peu plus de programmations, de sons qui viendront de machines, peut-être des voix, des musiciens aussi. Mais pour l’instant, on a fait qu’une étape de défrichage tous les quatre. Voilà, on en est là.

Aurélie : Vous proposez des nouveautés ce soir ou pas ? Vous allez en tester ?

DJ Need : Alors ce soir, à la base c’est pas un concert. C’est un soundsystem comme on fait de temps en temps. On est tous les quatre et on joue seulement des disques. Mais, venant à Lille, connaissant un peu le lieu, les gens qui nous accueillaient, on a décidé quand même de brancher la config et peut-être que… si on joue il y aura sûrement un nouveau morceau.

Aurélie : Il y a quelques mois, vous avez sorti un CD/DVD live. Pourquoi çà s’imposait pour vous un an après le 1er album [éponyme en octobre 2005] de sortir un live ?

Little Mike : On voulait sortir un projet qui s’approche aussi un peu de l’énergie qu’on arrive à avoir en live, ce qu’il n’y avait pas forcément sur le premier album. C’était aussi une manière d’immortaliser des morceaux qui ne sont pas sur l’album, qui ont été créés en live en fait. C’est un moyen de mettre un terme à tout çà, de tourner la page et faire de la nouvelle musique en l’occurrence.

Crazy B. : C’était une proposition de la maison de disque. On trouvait çà bien de montrer l’évolution qui avait eu entre le 1er album qui pour nous datait quand même pas mal et ce qu’on pouvait faire en concert de nouveau, l’énergie. On se disait surtout : après, çà nous laisse le temps de préparer le 2ème album et il faut pas laisser les gens trop attendre. Donc, plein de raisons positives pour le faire.

Aurélie : L’image est de plus en plus associée à la musique. Je pense par exemple à Sayag Jazz Machine qui a le même label [Uncivilized World] que vous. Vous tendez un peu vers çà. Vous essayez vraiment de développer ce côté là ?

Little Mike : A la base, c’est super important ne serait ce que pour les pochettes tu vois. Çà fait partie d’un tout, c’est une œuvre, enfin pas une œuvre mais c’est un produit que tu proposes. Tout est important. L’aspect visuel, c’est quand même le 1er contact que les gens ont avec toi, enfin pas forcément parce qu’en général tu achètes la musique que tu connais déjà mais c’est quand même super important. En ce qui concerne la vidéo, on en a en concert. On a envie de pousser le truc mais çà demande des moyens et tout.

Crazy B. : On n'a pas envie obligatoirement.

Little Mike : Et puis, c’est un investissement parce que si on accorde beaucoup d’importance à l’image, il faut que toutes les images qui sont dans notre concert nous plaisent. Çà demande une recherche qu’on n’a pas le temps de faire et c’est beaucoup de temps.

Aurélie : Vous accordez plus d’importance à la lumière pour l’instant qu’à l’image?

DJ Need : La tournée qu’on a faite l’année dernière, effectivement au début il n’y avait que de la lumière, sur certains concerts ponctuellement, on a mis de la vidéo mais effectivement pour nous, c’était pas quelque chose d’essentiel. Je pense qu’on a fait plein de concerts, on a rempli des salles et à un moment la lumière suffisait à développer l’énergie qu’on avait envie de développer sur scène. Et puis, il n’y avait pas eu de rencontres avec les gens qui faisaient de l’image. C’est vrai que nous on a dans l’absolu envie peut-être qu’il y ait un travail d’image plus présent à l’avenir. Çà va se faire selon les rencontres. Il va falloir trouver des gens qui vont dans notre direction et qu’on se retrouve bien dans la manière aussi d’amener cette image. On ne va pas juste arriver avec un écran derrière nous. On a réussi à se suffire à nous-mêmes, à ne pas avoir d’écran et bien qu’étant tous alignés et statiques derrière un praticable, les gens ont su quand même sentir l’énergie.

Crazy B. : On est tellement beau, ce serait dommage de tout gâcher par la vidéo !

DJ Need : C’est vrai qu’on arrive quand même à transmettre une certaine énergie malgré çà. L’image, il faut que ce soit un vrai plus par rapport à çà. On aimerait bien mais pour l’instant, on ne sait pas encore, on a rencontré des gens récemment mais on ne sait pas encore si on pourra travailler avec eux mais on aimerait bien prendre plus le temps l’année prochaine entre la fin de l’album et le début de la tournée, aller un peu en résidence, travailler des choses qu’on a pas eu toujours le temps de faire ou les moyens.

Crazy B. : Ça va chier après le deuxième album !

Little Mike : On va les défoncer tous !

Aurèlie : Vous avez prévu une date pour la sortie de cet album ou pas encore ?

DJ Need : C’est début 2008…

Little Mike : On a pas envie que çà traîne comme çà a pu traîner pour le 1er. On a envie que les gens écoutent la musique qu’on a composé fraîchement. C’est important parce que finalement ce que les gens peuvent écouter, çà n’a rien à voir avec ce qu’on peut faire maintenant. Il y a toujours un décalage mais autant le réduire au maximum.

Aurélie : Vous avez participé à différents projets par exemple avec le metteur en scène belge Wayn Traub avec un orchestre symphonique [pour la pièce de théâtre « Le Comeback de Jean-Baptiste »] et vous avez fait de la musique pour la BO du transporteur II. Est-ce que vous avez d’autres projets un peu différents, des nouveaux challenges ?

Little Mike : On va jouer au festival de Cannes lundi, on en saura plus !

Crazy B. : C’est bon çà ?

DJ Need : En gros projet, on rejoue une fois avec Bumcello qu’on avait rencontré à Paris. On rejoue avec eux à la Réunion au mois d’août. Vendredi, on fait un cinémix au Louvre. On illustre des films plutôt des années 20, des films muets et en noir et blanc pour la plupart. On sera tous les quatre à faire de la musique à moitié improvisée et avec le batteur qui nous accompagne sur scène donc les musiciens sont là. Sinon, on avait plus ou moins prévu de consacrer cette année à la conception et composition du nouvel album. Notre manager a pensé que ce serait bien aussi de couper l’année en deux et de refaire quelques dates mais on tourne en majeure partie en l’étranger, on a fait quelques concerts plus à l’étranger pour faire un peu la promo car on pourra jamais faire le même travail de promotion en étant sur la route et en faisant des concerts dans tous les pays du monde comme on a fait en France.

Pendant cette question, DJ Pone nous rejoint. Il a discuté après les balances et a cherché les loges…

Aurélie : Justement, vous avez beaucoup voyagé, c’est quoi votre meilleur souvenir live ?

Les quatre en même temps : le Danemark !

DJ Need : au festival Roskilde

DJ Pone : Il y a plein de bons souvenirs mais celui-là était particulièrement fort ! Il y en a plein mais pour celui-là les conditions étaient supers ! L’heure à laquelle on jouait c’était genre 16h !

DJ Need : On était super fatigué car c’est la semaine où on a fait deux dates en Russie, deux dates à la Cigale. On avait fait cinq concerts les cinq jours qui précédaient. On avait fait l’Allemagne aussi. Il y a une soirée, on est rentré à 23h et on repartait le lendemain à 6h. On avait fait Athènes, Saint Pétersbourg, Moscou, deux Cigale et l’Allemagne. On jouait à Roskilde à 15h30. Il y avait des conditions techniques comme on n’avait jamais eu ailleurs.

Crazy B. : L’ingénieur nous a dit : « Il y a la console, ne vous inquiétez pas ! »

DJ Pone : Même leur ingé son était trop content, tous les techniciens aussi !

DJ Need : Même le mec à la lumière jouait avec plein de trucs, il avait jamais vu çà ! Et surtout le public qui a répondu de manière incroyable à cette heure là de l’après-midi !

Aurélie : Pour finir, vous pouvez dire un petit mot sur ceux qui participent aussi à cette soirée « Turntablist all star » : Mix Master Mike, MC Gérard Baste [des Svinkels]

Little Mike : Tous des connards !

DJ Pone : Mix Master Mike, c’est une grosse référence.

Little Mike : Il faudrait que vous puissiez voir ses yeux quand il en parle !

DJ Pone : Avant d’être le DJ des Beastie Boys c’était déjà une référence en matière de compétition. Nico [Crazy B.] a déjà fait deux compét’ contre lui. Si on existe aujourd’hui, c’est grâce à eux.

Crazy B. : Pour ma part, c’est grand respect ! En plus, c’est le DJ des Beastie.

Aurélie : Merci de m’avoir accorder un peu de votre temps !

DJ Pone : Désolé, j’ai mis une heure pour trouver !

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