Aujourd’hui8 événements

Interview de Kid Koala

Interview de Kid Koala

Eric San, Kid Koala Date de l’événement : 29/05/2007

Traduction de l'Interview : Amélie B

Le Dj Canadien Eric San, également connu comme Kid Koala était à Lille, ce Mardi 29 Mai pour l’un des concerts de sa tournée européenne. Lillelanuit.com a eu la chance de pouvoir s’entretenir avec lui à l’Aéronef de Lille.

Rosa : Tu avais le choix entre deux carrières, l’enseignement et la musique, pourquoi as-tu choisi la musique ?
Eric : C’est la musique qui m’a choisi plutôt, la chance est arrivée plus vite pour la musique, après avoir obtenu mon diplôme d’enseignant, c’était difficile de trouver un emploi dans cette branche, comme j’étais DJ depuis un moment, l’occasion était toute trouvée.

R : J'ai vu une photo de toi, tu es assis par terre, la tête entre les mains devant un puzzle représentant un vinyle. De quelle manière cette photo symbolise-t-elle ta musique ?

E : Elle représente le secret de tous les DJ je pense, le fait d’utiliser des machines, des mini morceaux, des mini sons provenant de tous les endroits et de trouver une façon de les assembler, de raconter ta propre histoire.

R : L’idée de cette photo vient de toi ?
E : J’ai trouvé ce disque dans un magasin, je l’ai montré à mon ami Paul, qui m’a dit : “ il nous faut une photo de ça”, c’était très clair.

R : Que t’ont apporté les compétitions de DJ?

E : Elles se passaient au milieu des années 90, à cette époque, ces compétitions étaient une bonne occasion de se faire connaître pour beaucoup de DJ’s. Pour eux, ce n’était rien de plus qu’un moyen de jouer devant un public car sans ça, la plupart des Dj’s mixaient dans leurs caves. Il n’existait aucune compétition de ce genre ni aucun n’autre endroit pour mixer. Toute l’année, on attendait cette nuit, pour jouer notre propre son. Je pense que pour beaucoup, commencer ainsi, c’est super, d’avoir de l’expérience sur scène face à un public.

R : D’où te viennent tes nouvelles et différentes idées pour ta musique ? Je pense notamment à l’ajout de sons émis par les animaux, et aux sons urbains, ceux qu’on entend chaque jour dans la rue.
E : C’est juste une histoire que je me raconte suivie de mix, tout ce que tu peux ressentir, si tu te sens stupide ou triste en colère ou si tu as envie de danser, toutes ces sortes de choses, qui te font mixer différemment. Je passe par beaucoup de sentiments différents et d’ambiance différentes.

R : Certains trouvent ton dernier album plus brut, plus dur que ce que tu as réalisé avant.

E : Je pense que c’est dû au style Rock Blues de l’album. C’est un nouveau projet, je travaille actuellement sur ce projet avec The Slew, on s’est mis d’accord sur le fait qu’on voulait réaliser un album comme Black Sabbath, avec des morceaux tels que The Bomb Squad mixé avec les albums de Public Enemy, faire tout pour faire ressortir ce genre de style sur les tables de mixage et faire en sorte que ça sonne comme un album de vieux rock, ainsi on retrouve un peu de ça sur le nouvel album mais aussi vraiment des sons décalés, des trucs de fous…

R : Dans quelle mesure penses-tu avoir évolué dans ta carrière de musicien ? Je te pose cette question, parce que tu changes tout le temps de style, à chaque nouvel album. Est-ce que tu te motives toi-même pour rester original et surprenant pour plaire à ton public ?

E : Je n’ai pas vraiment à me motiver moi-même, parce que je m’ennuie très vite, j’essaie toujours d’apprendre de nouvelles choses. Je pense que dès l’instant où tu mixes, tu deviens inspiré par tous les styles de musique. Etre en tournée avec différents groupes et juste les regarder, voir comment ils communiquent leur musique m’inspire et peut m’apprendre de nouvelles façons de mixer. J’accuse juste toutes les personnes que je rencontre dans ma vie d’être la cause de cette inspiration.

R : Plus jeune, tu as reçu une formation en musique classique. Aujourd’hui tu fais de la musique différente, toutes sortes de musique, d’ailleurs. Cette formation en musique classique, t’as-t-elle était utile, comment t’en sers-tu aujourd’hui ?
E : Cela a sans aucun doute un effet sur la manière dont tu perçois les choses, sur la façon dont tu les assembles, sur ce qui a du sens pour toi. Aujourd’hui, toutes les musiques sont un peu les mêmes pour moi. Tant que tu joues avec ton cœur, la musique peut te parler. Mais plus jeune, j’étais formé pour devenir pianiste. Donc, j’ai joué du piano, mes professeurs étaient vraiment très strictes, donc je n’ai pas vraiment appris beaucoup de ma propre expérience, j’ai juste appris à mémoriser les morceaux. Mais maintenant que je suis plus âgé, je peux dire qu’on peut jouer de la musique classique avec notre propre personnalité. A cette époque, j’étais trop jeune pour le savoir. A la fin, tout le monde fera des choses un peu différemment

R : On décrit également ta musique comme enjouée et avec un certain sens de l’humour. Est-ce un aspect important pour toi ? Lorsque tu joues ta musique, te demandes-tu quelle sera la réaction de ton public ?

E : J’aime bien délirer, c’est un sérieux défaut, pour moi la table de mixage est juste le prolongement de la personne, c’est un instrument, donc n’importe quoi, tout ce que tu fais avec elle doit être à l’image de ton histoire et de ton énergie.
Parfois, si je me sens stupide, je vais juste mixer, mais s’il m’arrive de me sentir triste, je vais aussi mixer, je vais faire des mix tristes. Si je suis énervé, des mix énervés ! C’est juste ma façon de m’exprimer. Ce qui peut parfois dérouter les gens quand ils écoutent ça, c’est trop stupide ! Et après, quand ils me rencontrent, ils font genre « oh, Salut Eric… » . Tout à fait normal !

R : J’ai lu qu’une des tes BD est en train d’être adaptée en film d’animation en pâte à modeler ?

E : C’est un nouveau livre dont le héros est un moustique qui essaie de jouer de la clarinette. Nous avons réalisé tout le livre en images. C’est en fait un livre, une nouvelle graphique, avec des pages sur lesquelles on retrouve des photos de ce personnage.

R : Est-ce qu’un film est prévu ?

E : Peut-être ! Nous travaillons sur ce projet depuis trois ans, autrement nous y travaillerons dix années supplémentaires. Pour le moment je veux seulement qu’il soit fait. Après cette tournée, nous allons le finir et revenir avec une tournée spéciale. Ensuite, nous allons faire la promo du livre partout dans le monde.

R : Merci beaucoup à toi et passe une excellente soirée !
E : Merci !

 

Revenir au Mag Interviews
À lire aussi
159 queries in 0,180 seconds.