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Interview de Lucky Dube

Interview de Lucky Dube

Lucky Dube Date de l’événement : 07/04/2007

Traduction de l'interview : Aurélie GAM

Rosa : Parlez-vous afrikaans? [langue issue du néerlandais parlée en Afrique du Sud et en Namibie]

Lucky Dube : Ouais

R. : Je parle néerlandais, voulez-vous qu'on parle afrikaans ?

L.D. : Je ne le parle pas beaucoup maintenant mais autrefois je le parlais.

R. : Mais vous comprenez ?

L.D. : Oui, parfois.

R. : Pourquoi n’avez vous pas fait plus de musique en afrikaans ?

L.D. : J’ai fait seulement deux albums en afrikaans, je pense que c’était tout ce que je pouvais faire à l'époque. Mais j’aimerais en faire d'autres dans le futur, si j’ai le temps, je pourrais faire plus de musique afrikaans.

R. : Qu'est-ce que vous entendez par "c'était tout ce que je pouvais faire à l'époque" ?

L.D. : Hé bien parce que c’était plutôt censuré, la musique afrikaans d’un type noir…çà n'allait pas attirer des foules...

R. : Certains de vos albums ont été interdits pendant l’Apartheid, avez-vous déjà été effrayé par ce qui pouvait arriver à cause de votre rébellion ?

L.D.: Tu étais toujours effrayé en tant que musicien parce qu’ils commençaient par interdire ta musique ; la fois d’après, ils pouvaient venir pour s'occuper de toi personnellement. Donc oui, il y avait toujours un peu d’inquiétude, mais heureusement, il n’est rien arrivé : ils se sont juste occupés de la musique, ils ne m’ont pas touché.

R. : Vous n’étiez jamais effrayé à l’idée que quelque chose arrive ?

L.D. : Toujours effrayé…ouais, tu fais un spectacle, tu ne sais pas qui écoute, qui va faire quoi, tout çà… Oui, j’étais effrayé.

R. : Mais malgré tout les autres albums se sont toujours très bien vendus même si vous chantiez sur la  pression latente...

L.D. : Ho oui les albums se sont très bien vendus parce que les gens avaient des moyens de trouver des albums, savaient comment se procurer les albums.

R. : En tant que l’un des artistes qui a beaucoup vendu à cette époque, pensez-vous que vous avez joué un rôle dans la fin de l’Apartheid ?

L.D. : Oui bien sûr, la musique, chaque chose que nous avons à raconter, chaque chose que nous avons dites avait un lien avec l’Apartheid, donc quand l’Apartheid a été aboli, nous avons senti que oui, nous avions joué un petit rôle dans la fin de l’Apartheid.

R. : Vous critiquez l’alcool, la drogue et la cigarette. Que pensez-vous de vos fans qui en consomment ?

L.D. : S’ils consomment pour eux-mêmes, s’ils ne m’en proposent pas, ne me soufflent pas la fumée au visage, il n’y a pas de problème mais c'est juste que je n’aime pas quand des gens se tiennent à côté de moi et me soufflent la fumée au visage. Mais s’ils le font pour eux, ok !

Djay : Est-ce que vous vous souvenez, il y a 10 ans, vous êtes allé en Nouvelle Calédonie pour un concert ? Je suis originaire de là-bas ; j'avais 16 ans ; c’était un de mes premiers concerts ; grâce à vous, il y a eu beaucoup de concerts après parce que les politiques et les investisseurs ont vu que c’était une bonne chose pour la Nouvelle Calédonie d’avoir des concerts à dimension internationale. Savez-vous que vous êtiez un des premiers artistes à venir en Nouvelle Calédonie et allez-vous bientôt y retourner ?

L.D. : Je pense qu'on y est déjà retourné, non? Oui, c'est bien çà : il y a 4-5 ans, nous sommes retournés en Nouvelle Calédonie, c’est un très bel endroit. Ce n’est pas là-bas que des prisonniers se sont échappés ? Je ne sais pas si c’est en Nouvelle Calédonie où les prisonniers se sont échappés pour voir le spectacle, et quand nous étions en train de faire la 4ème chanson sur scène, nous avons vu la police poursuivre des gens, ils nous ont dit qu’il y avait des prisonniers : ils s’étaient échappés pour venir voir le spectacle, nous avons supplié la police de les laisser voir le spectacle et c’était super : ils sont restés et la police dansait avec les prisonniers. C’était bien.

D. : Votre musique a vraiment influencé la musique en Nouvelle Calédonie, il y avait beaucoup de calédoniens ce soir. Ils étudient et travaillent en France maintenant, mais étaient à votre concert à Nouméa pour certains.

L.D. : C’est bien, j’espère que nous y retournerons dans quelques temps et même avant la fin de l’année, çà fait un moment depuis notre dernière visite là-bas. C’était très bien, ouais !

  1. Mtato Did's

    Lucky Dube mon maitre spirituel ! J'essaie de suivre ses pas. Un jour vous le couvrirez.

  2. motherfucka

    C'était sympa ce concert (houai ben déso Lillelanuit.com, on sait plus où commenter, dans la rubrique photos ? la rubrique Interviews ? dans l'annonce ?...). Un peu trop de synthé à mon goût, mais bon... belle carrière tout de même lucky !

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