Traduction de l’Interview : Amélie B
Le groupe de Reggae, Soldiers Of Jah Army, originaire de Washington, a démarré sa première tournée Européenne le 23 Mai dernier à Tourcoing. Lillelanuit.com et la radio Kabardready ont eu la chance de rencontrer les chanteurs du groupe : Jacob Hemphill et Bob Jefferson lors de leur répétition au Grand Mix.
Rosa : Bonjour, je suis Rosy de Lillelanuit.com. C’est votre première tournée en Europe et donc en France, pourriez-vous d’abord vous présenter, puis nous présenter votre musique ?
Jacob : Bien sûr, Je suis Jacob Hemphill, je chante et je joue de la guitare pour SOJA.
Bob : Bobby Lee, chanteur et bassiste de SOJA.
R : Quelles sont vos influences musicales ?
J : Je pense que nous sommes influencés par des univers musicaux totalement différents, chaque membre du groupe écoute différents styles de musique. Je crois que c’est vraiment difficile de répondre à cette question, non ?
Notre batteur, Ryan Berty écoute beaucoup de sons Hard, des trucs rapides…Notre percussionniste Ken Brownell est un fan de Reggae depuis toujours. Patrick O’Shea (au clavier), écoute beaucoup de musique latines, du Reggae latin, du Hip Hop latin, des choses comme ça.
Et moi, j’écoute pas mal de Rock et beaucoup de sons vraiment plus acoustiques comme ceux de Ben Harper, Citizen Cope, Jack Johnson, des sons de ce genre là .J’écoute aussi beaucoup de Reggae, surtout les artistes précurseurs du Reggae comme Bob Marley et Peter Tosh.
B : Moi, j’écoute tout, tous styles de musiques, mais c’est sûr que Bob Marley est une vraie référence pour moi, pour jouer du Reggae.
R : Etes-vous plutôt stressés ou plutôt impatients à l’approche de votre premier concert ce soir ?
B : Nous sommes vraiment très impatients, pas trop stressés en fait, très impatients de jouer ici. Enfin on se produit en Europe ! C’est cool.
J : Oui vraiment impatients, on n’a pas joué depuis environ 5 ou 6 jours et on n’ y est pas vraiment habitués, on joue tout le temps d’habitude. Donc, on a vraiment envie de jouer ce soir. On est super impatients de monter sur scène. On attend de faire toute la tournée, ça va être vraiment bien, vraiment génial d’être ici.
R : Vous avez travaillé avec le producteur Jim Fox, comment c’est de travailler avec lui d’un point de vue musical ?
J : Il est vraiment ouvert, c’est un mec bien. Je crois que quand on choisit de travailler avec un producteur, celui-ci doit être quelqu’un de bien. D’abord, parce que tu veux te savoir à l’aise, et pouvoir laisser ta créativité faire évoluer ta musique.
Jim est plus qu’un producteur pour nous, il a été presque comme un mentor. Il nous a appris beaucoup de choses sur l’industrie du Reggae, comment faire des albums qui tiennent la route, sur les origines de la musique, il a été présent à nos côtés pendant longtemps. C’est cool.
B : C’est un génie. Au studio, il sait vraiment comment faire les enregistrements, et arranger les mix. Il connaît la meilleure façon de faire et il le fait depuis si longtemps. Dès qu’il s’agit de faire des arrangements au niveau du son, il est incroyable !
Il nous a appris comment bien travailler en studio : tout ce que nous avions besoin, pour faire les enregistrements, pour les préparer et tout ce qu’il faut faire en studio. De cette façon, on est rapides et au point.
R : Vous aimeriez travailler avec d'autres groupes, comment se passe la collaboration entre différents musiciens issus d'univers totalement différents, en comparaison à la scène Hip Hop , où les artistes de toute la Côte Est ne peuvent s’entendre avec ceux de la Côte Ouest ?
J : Dans le monde du Reggae, il n'y a pas vraiment de compétition, on ne se fait pas concurrence, donc c'est vraiment facile de travailler avec des artistes différents.
On travaille avec des artistes issus du Reggae mais ce que nous aimons c'est aider les artistes qui n'appartiennent pas au Reggae à se faire connaître. Si vous écoutez notre album, vous retrouverez des morceaux des Eddie Drennon, le quatuor qui a joué avec Bo Diddley, dont l'influence musicale est le Blues.
Vous retrouverez aussi le musicien congolais, qui ne fait pas du Reggae, il est issu du groupe Funk Rare Essence de Washington.
C'est cool d'avoir d'autres artistes issus du Reggae sur nos albums mais je pense que c'est aussi cool de rassembler différents styles de musiques. Au final, nos albums sont en quelque sorte un peu de chacun d’eux.
B : J'aime bien travailler avec d'autres groupes.
Quand on les rencontre, qu'on aime leur musique, et qu'on aime leur personnalité, on fait des essais puis on travaille avec eux parce que « l'union fait la force » !
De cette façon, on peut atteindre plus de personnes à condition que ça marche entre nous bien sûr.
Il y a d'autres groupes, qui vont nous rejoindre sur la tournée, ou juste rester en contact avec nous en tant qu'amis et aussi pour travailler.
C'est important, beaucoup de groupes ressentent la compétition avec les autres et se font détruire par ça.
Yo ! Tout le monde, tout est cool ! On peut être tous ensemble, jouer notre musique et la jouer ensemble. On peut donc toucher plus de personnes comme ça, c'est plus fort.
R : Comment c'est passée votre rencontre avec Marvin et les membres du groupe Gomba Jahbari ?
B : Junior Marvin est un excellent joueur de guitare, il sait comment faire sa sauce, y mettre les bons ingrédients, n'en fait pas trop ni trop peu.
Gomba Jahbari nous a aidé à Porto Rico et nous les avons aidé, comme je l'ai déjà dit c'était juste pour rencontrer d'autres groupes et pouvoir travailler avec eux, et comme je l'ai déjà dit aussi « Yo ! », on peut travailler ensemble !
J : Gamba est, sont comme nos frères, nous les connaissons très bien, ils vont être très connus.
R : Que pensez vous de la scène montante des Iles Vierges ? Des artistes comme Midnite, Bambu-station, Army ?
B : Beaucoup de ces artistes vivent à Washington, comme Midnite.
A nos débuts, on a eu la chance de les rencontrer, de pouvoir jouer avec eux et d’en apprendre beaucoup grâce à eux.
Bambu Station vivent entre Washington et Saint Croix, aujourd’hui ils font des allers-retours entre les deux villes.
Je connais Andy et Jalani des Bambu Station, ce sont de très bons amis à nous. Ils sont venus très souvent nous soutenir lors de nos concerts à New Street. A Washington, ils nous disaient toujours : «jouez votre propre musique ». On les adore, c’est vraiment bien de voir la sortie des albums de Batch, de Ras Attitude ou encore, la sortie de notre nouvel album.
On a rencontré Batch et Ras Attitude, qui ont fait une tournée avec the Zionners, et on a enregistré un projet commun en studio, donc on attend ça avec impatience.
Les chansons de cet album sont vraiment engagées et le style est très original, l’un des styles de Reggae, qu’on aime le plus, complètement différent de ce qu’on a l’habitude d’entendre.
J : Sans aucun doute, “big up” à Midnite pour le style de cet album.
En ce moment, Midnite est l’un de mes groupes préférés. Vaughn Benjamin, le chanteur et son frère Ronnie Benjamin sont les deux musiciens les plus originaux, que le monde du Reggae n’a jamais connu et Vaughn a beaucoup à dire. Donc, « big up » pour eux.
R : Actuellement vous êtes en Tournée en Europe, en France, quelles sont les prochains objectifs ou les prochains rêves de votre groupe ?
B : Nous voulons juste aller et jouer partout dans le monde et continuer à faire progresser la musique par nos influences, car nous écoutons tous différents styles de musique, mais en ayant toujours le message à l’esprit, un message, tu sais, celui issu du mouvement Rastafari, la conscience positive, ce à quoi nous sommes fidèles.
R : Votre musique comporte des messages politiques et concerne des questions sociales. En Europe, les opinions sont partagées en ce qui concerne le gouvernement américain, qu’en pensez-vous en tant qu’Américains en Europe ?
J : Je pense que notre musique parle en quelque sorte d’elle-même et explique qui nous sommes. On n’est pas forcément des libéraux, certainement pas des conservateurs.
Le gouvernement du respect et du soutien n’existe pas, pas aux Etats-Unis, mais il n’existe pas non plus dans beaucoup d’autres pays.
Nous avons en ce moment même un président, que nous n’avons pas élu et des sénateurs, des personnes, par lesquelles nous ne souhaitons pas être représentés, il choisit tous ses juges, tous ses potes et ils ne font que courir derrière lui, et font aussi toute la merde qu’il veulent, ils ont commencé par les guerres en Irak, en Afghanistan, en Iran et bientôt en Corée.
Ils commencent des guerres dans notre propre pays, ils ont laissé volontairement mourir des personnes de couleur à la Nouvelle Orléans, si elles avaient été blanches, cela n’aurait pas eu lieu.
Je veux dire notre gouvernement est honteux mais moi, je n’ai pas honte parce que je n’ai pas voté pour lui. [Pour cet ******], et je fais tout ce que je peux pour en dire du mal tout le temps, c’est une personne horrible, c’est le pire président de notre pays.
Donc, évidemment, je ne deviens pas fou, quand on dit ça.
J’ai une photo de lui sur ma guitare, juste une façon de rappeler aux gens, ce que nous sommes. Ils font parfois des amalgames, parce que j’ai une photo de George Bush sur ma guitare et les étoiles sur la sangle.
Je crois que les Etats-Unis pourraient utiliser tous leurs pouvoirs pour faire des choses positives, mais nous ne le faisons pas et c’est parce que nous ne le faisons pas, que nous n’aurons plus de pouvoirs, ce sont beaucoup des messages présents dans mes chansons.
R : Je vous remercie beaucoup pour tout le temps que vous nous avez accordé et je vous souhaite de bien commencer votre tournée.
J : Merci à tous, vous avez été vraiment sympas avec nous pendant toute cette interview, et nous voulons dire que c’est cool d’aller chez quelqu’un d’autre et d’être aussi bien accueillis, vous savez.
C’est cool de voir la “vraie” France aussi, parce qu’on en entend tellement sur la France et les Etats-Unis. Ces pays ont une si longue histoire, qui comporte beaucoup d’événements négatifs et en arrivant ici, c’est cool de voir que tous les français ne sont pas comme ce que tout le monde nous a dit, toute notre vie.
C’est cool les mecs, nous sommes vraiment contents que tout le monde soit si cool avec nous et nous aussi nous allons l’être avec tout le monde ici, on a de la chance d’être ici.
On remercie Dieu d’être là et d’avoir la chance de pouvoir diffuser ce message partout dans le monde et d’avoir assez de chance pour pouvoir le faire. Nous voulons simplement laisser une image positive, et que vous aussi, vous vous souveniez de nous d’une manière positive.
Merci pour tout.
