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Juddu Combo

Juddu Combo

Juddu Combo Style : World music / Afro-cubain / Jazz / blues Date de l’événement : 11/12/2015

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Vendredi 11 décembre, le groupe franco-belge Juddu Combo, qui ne compte pas moins de huit musiciens se produira au Macc's à Villeneuve d'ascq. Nous vous avions déjà parlé de leur album Gondwana Road : neuf histoires à travers neuf chansons pour un voyage du Brésil à l'Afrique. Lille La Nuit a rencontré Valérie Guirao chanteuse, guitariste et compositrice qui revient sur cet album mais nous évoque aussi le prochain qui devrait voir le jour courant 2016.

Pour commencer quelques précisions sur le nom Juddu Combo ? Est-ce qu'il a une signification particulière ?

Il y a quelques années, je chantais beaucoup en Belgique avec ma guitare. Un soir, un couple est venu me voir en me disant qu’ils aimaient beaucoup ma façon de chanter et qu'ils étaient en train de mettre en place un projet avec des musiciens africains. Je connaissais déjà un peu cette musique et de fil en aiguille, j’ai travaillé sur ce projet. Juddu est un terme « wolof » qui veut dire « naissance ». Progressivement m'est venu ce nom Juddu avec l’image de ce papillon. Naissance d’un combo parce qu'ensuite il y a des musiciens qui sont venus rejoindre le projet. L’idée était vraiment une musique « mélangée » et métissée.

Vous êtes huit musiciens et musiciennes dans le groupe, comment vous vous organisez pour répéter et enregistrer ?

C’est très compliqué, ce sont tous des musiciens professionnels et il faut s’y prendre très longtemps à l’avance. Dans la mesure du possible, on essaye effectivement de se retrouver tous ensemble parce que sinon ce n’est pas simple dans la construction et l’harmonie globale. Ce qu’on fait aussi c’est que, par exemple les cuivres vont travailler ensemble, les voix avec Clémence on va les travailler à deux. Mais dès lors l'ont doit consolider pour la mise en place définitive il faut que tout le monde soit là.

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Live au petit journal Montparnasse - Paris © Juddu Combo


Comment vous pouvez décrire cette musique, fruit de la collaboration entre ces huit musiciens ?

A l’heure où je vous parle je compose les musiques et j’écris les textes de Juddu Combo. Mais pour moi la musique c’est la mise en commun, afin que les musiciens se sentent bien, ils doivent avoir une vraie zone d’expression et ils peuvent amener tout ce qu’ils veulent en fonction de leurs émotions, de leur ressenti. Il y a bien sur une partition, des paroles mais à l’intérieur de tout ça il y a beaucoup d’espace ; c’est une approche très communautaire avec une volonté de partager autant qu’il est possible.

Tout le monde apporte sa touche personnelle, ses influences en fait ?

Les musiciens de Juddu Combo sont très marqués par le jazz mais de par leurs origines mais de par leurs origines ou par goût ils ont une très bonne connaissance de la « world music » et notamment de la musique africaine puisque trois d'entre eux sont Malgache. Arnaud Clerc, par ailleurs qui a rejoint le groupe il y a un peu moins d’un an, connaît bien la musique cubaine, ainsi que le flamenco pour avoir passé plusieurs années à Séville. Maël, le saxophoniste du groupe, au-delà du jazz, a beaucoup travaillé sur les musiques afro-américaines. Andry Ravaloson qui est un guitariste éclectique apporte tout son talent à Juddu Combo. C’est pour ça qu’on est assez inclassable, on fait une musique qui est accessible au plus grand nombre, c’est une musique qu’on veut ouverte.

C’est pour ça qu’on est assez inclassable, au fond nous ne sommes pas un groupe jazz, on fait une musique qui est accessible au plus grand nombre, c’est une musique qu’on veut ouverte, on essaye de faire passer des messages avec des mots simples.

Et ce nouvel album en préparation, tu peux nous dire où vous en êtes ?

L’idée est d’enregistrer au début de l’année prochaine avec le même studio en Belgique. Ce sera un véritable ancrage avec la réalité. Il y a une chanson que je dédie à une coureuse soudanaise qui a fait les JO de Pekin, et qui malgré tout, était dans des conditions d’accompagnement plus que minimalistes. Son pays lui en a voulu parce qu’elle a couru sans son voile et elle était très surveillée. Elle a souhaité quitter son pays mais sans les autorisations, impossible de partir. Elle a donc pris un bateau, comme beaucoup d’autres, et elle est morte en mer ; dans l’indifférence générale. Et il n'y a pas eu plus d’émoi que ça au niveau de la communauté sportive internationale. Le nouvel album va donc porter ce type de sujet. Il y a aussi quelques thèmes qui porteront sur les favelas, j’ai la chance de beaucoup voyager et parfois on assiste à des choses extrêmement difficiles. Si on peut faire passer des petites choses de ce type là et bien j’aurai l’impression de servir un peu à quelque chose.

Mais il y aura des choses un peu plus « festives » dans cet album ? Votre musique est assez joyeuse malgré tout.

Oui, c’est une des spécificités de Juddu ; c’est qu’on peut parler de choses sérieuses mais avec une approche musicale un peu décalée. Dans ce futur album, qui est en train de se construire, il y aura une partie très festive et une partie beaucoup plus douce, une tonalité de jour et une de nuit. Quelque chose qui permettra, en fonction de l’humeur de chacun, d’écouter du Juddu Combo.

Y a-t-il eu des changements dans votre manière de composer par rapport au précédent album ou vous avez conservé cette manière de travailler tous ensemble ?

Sur le deuxième, c’est encore plus fort, c’est-à-dire que ce projet qui existe depuis maintenant plusieurs années a aujourd’hui de plus en plus de soutien et commence à avoir un peu d’écho. Du coup, les musiciens s’impliquent d'avantage afin que ce projet soit porter le plus loin possible. Il y aura aussi des instruments traditionnels comme du balafon. Il y aura probablement de nouvelles couleurs. Le chemin est donc intéressant, je ne sais pas s’il plaira, mais il est intéressant vu de l’intérieur.

Tu parlais de faire passer des messages à travers les textes, est-ce que vous envisager de faire des titres en français ?

Donc comme pour le précédent album il y aura des textes en français mais aussi en espagnol et en anglais avec des influences africaines mais aussi de la création avec un langage imaginaire que j’aime bien mettre en avant juste pour conserver l’émotion dans laquelle j’étais au moment où je compose. Finalement que les textes soient en anglais ou en français, ça ne touche pas les mêmes zones du cœur mais ça le touche quand même.

L’enregistrement est donc prévu pour début 2016, vous avez déjà une date de sortie ?

On espère le sortir pour le printemps, ça va être un travail assez rapide mais en même temps que l'on veut faire de façon très qualitative. Il y a pas mal de morceaux qui ont été composés, on doit faire des arbitrages. Sortir l’album au printemps nous permettrait de pouvoir être présents sur les festivals.

Vous allez jouer des nouveaux morceaux à Villeneuve d’Ascq le 11 décembre ?

Oui on va en tester un ou deux je pense, voir comment les gens répondent. Et Villeneuve d’Ascq est aussi un concert de transition entre Gondwana Road [le précédent album] qui a été vraiment une étape forte pour nous en tout cas et un petit peu pour le public et puis ce qui va se projeter maintenant avec le futur album. On n’a pas encore le nom. En tout cas, il y aura un ancrage autour de la nature et du retour aux sources.

Un peu comme sur l’affiche du concert ? Est-ce que ça pourrait être un avant-goût de la pochette du futur album ?

C’est un peu ça oui avec les beaux baobabs, c’est l’idée.

Vous avez fait une petite vidéo de présentation du groupe aussi.

Oui c’était important, souvent les gens nous demande d’avoir du matériel donc il y a eu des captations d’images en live notamment quand on a fait nos deux concerts au petit journal Montparnasse et le batteur a eu l’idée de faire une présentation du groupe.

Est-ce que ces images ne seraient pas les prémices d’un clip ?

Oui on a ça en tête aussi, ce sera pour le prochain album. Il faut qu’on trouve la bonne équipe pour tourner les images ; ce n’est pas simplement mettre une caméra et filmer un groupe surtout si on veut vraiment raconter quelque chose de fort et perçu comme tel. C’est une réflexion qu’on aura assez rapidement, il faudra dans un premier temps choisir sur quel titre on veut le faire peut être que ce sera le titre fort qui portera l’album.

Y a-t-il d’autres projets ou idées autour de cet album ?

Pour la communication, on pourrait imaginer un concert filmé par exemple, dans un appart, qui serait retransmis en direct sur internet ce qui permettrait au plus grand nombre de nous suivre. Après c’est tout ce qui va tourner autour du digital, il va s’agir de développer nos outils de communication. Notre site internet va être traduit en Français. Maintenant, la structure qui s’appelle Sept Lieux nous accompagne et le Furet du Nord distribue notre album sur l’ensemble de ses points de ventes. Demain, on espère que d’autres enseignes accepteront de nous distribuer même en l’absence de label, car nous sommes en autoproduction à 100%. Et pour finir, nous allons tenter de nous produire sur scène, même si ce n’est pas simple, les lieux de concert ferment les unes après les autres, sur Lille. Et de fait, il y a beaucoup de gens de talent qui galèrent pour se faire connaitre.

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