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Le Peuple de L’Herbe

Le Peuple de L’Herbe

N'Zeng & Spagg Style : Groupe de Hip Hop/Electro/Rock Date de l’événement : 10/03/2010

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Hier à Boulogne-sur-Mer, ce soir à Lille, Le Peuple de l’Herbe débute sa tournée 2010 dans notre région. Nous sommes allés à leur rencontre au Splendid juste avant leur concert. N’Zeng et Spagg ont répondu à nos questions sur le cinquième album « Tilt » et son pass, le blog qu’ils tiennent sur leurs concerts…

Aurélie : A l'occasion de la sortie de votre nouvel album "Tilt", vous avez mis en place un pass spécial qui comprend "une place de concert + l'album en digital", quelle était votre démarche au départ ?

N’Zeng : Ce pass est évidemment un moyen d’attirer les gens, de mêler album et concerts. Les concerts sont importants pour nous car c’est ce qui nous a fait connaître et ce qui nous fait vivre. C’est donc aussi un moyen de remercier les gens. Le fait d’avoir les deux (album+place) est complémentaire. Comme ça ne s’était pas encore trop fait, on voulait tester.
Spagg : Tout le monde cherche des solutions pour anticiper ce qui va se passer. On cherche donc des solutions originales…
N’Zeng : Surtout que tout est lié : de voir le concert, ça peut donner envie aux gens d’acheter le disque et inversement, et donc de mélanger les deux, ça nous paraissait assez logique. Quand les gens achètent le vinyle, il y a un aussi petit code pour télécharger l’album.

Aurélie : Et êtes-vous plutôt contents des retours ?

N’Zeng : C’est encore un peu tôt, car le vrai début de tournée commence maintenant. L’album n’est sorti que fin novembre. Il faut attendre encore pour savoir vraiment ce que ça donne.

Amaury : Trouvez-vous qu’il est plus difficile de sortir un album aujourd'hui qu'il y a 10 ans ?

N’Zeng : De le sortir, pour nous non pas vraiment…
Spagg : Disons que c'est plus facile de l'enregistrer. Après pour les groupes qui commencent maintenant, je pense que c’est difficile.
N’Zeng : Mais aujourd’hui, les maisons de disque prennent moins de risques. C’est plus difficile pour un nouveau projet d’exister dans les bacs des magasins. Nous, on n’a jamais gagné notre vie avec les disques, mais avec les concerts. C’est important quand même car on y est beaucoup de passion quand on enregistre un disque. C’est un tout, il y a une unité.
Spagg : Mais pour l’instant les programmateurs de concerts te demandent de la nouveauté si tu veux passer dans les festivals. On est obligé de sortir des disques pour pouvoir tourner, il faut leur proposer du neuf.
N’Zeng : Et les concerts sont les moments où on est avec les gens.

Amaury : Et qu'est-ce qui a fait "Tilt" pour que vous donniez ce nom à ce 5ème album ?

N’Zeng : Parce qu’on adore les flippers (Rires). L’album précédent « Radio Blood Money » était assez spécial dans sa conception vu que c’était un concept album qui comportait une dimension liée au lourd contexte politique.
Spang : … Qui n’a pas changé. Bien au contraire.
N’Zeng : … Qui même s’aggrave. Justement, on essaye de passer au-delà de ça. Faire tilter les gens, c’est aussi un moyen de les faire positiver. « Tilt » est aussi l’anagramme de « Title ». 

Aurélie : Vous accordez beaucoup d'importance aux illustrations, aux visuels. On le voit d’ailleurs autour de nous (L’interview se déroule au stand merchandising…). Que représente pour vous la pochette de l'album "Tilt" conçue par Der Kommissar ?

Spagg : Il a eu carte blanche pour proposer un visuel. On savait ce qu’il avait déjà fait. Il a fait pas mal d’affiches…
N’Zeng : On passe encore à autre chose en partant sur des visuels qui ne sont pas avec de la photo ou avec nous physiquement présents sur la pochette. C’est intéressant à chaque fois de changer de personne. A part les gens sur Lyon et un petit milieu qui le connait, Der Kommissar n’est pas encore forcément connu en dehors, donc il méritait une mise en avant.

Amaury : En parlant d'images, vous avez aussi travaillé sur le clip de "Look Up". Comment avez-vous travaillé sur ce projet ?

N’Zeng : C’est Sébastien Fau qui a fait pratiquement tous les clips du Peuple qui l’a réalisé. Il nous avait parlé de ce principe où tu prends un livre avec des dessins au bord de la page, tu fais tourner la page rapidement et le dessin s’anime. Pareil, il avait carte blanche.


 

Aurélie : On peut remarquer que les voix ont de plus en plus de place dans votre musique. Est-ce que c’est une réflexion qui est entrée en compte dans la composition de ce nouvel album ?

Spagg : En fait, c’est arrivé un peu comme ça.
N’Zeng : C’était plus réfléchi pour la scène en fait. On s’est rendu compte que les voix de Sir Jean et JC 001 collaient bien malgré leurs différences, donc on a essayé de les réunir sur des morceaux.

Aurélie : Votre site Internet est très riche et on retrouve notamment un blog où vous revenez sur ce qui s'est passé lors de vos concerts avec des problématiques très intéressantes sur ce que les fans sont prêts à faire par amour pour leur groupe préféré ou encore sur le public qui kiffe ou non un concert, pourquoi c'est important pour vous de donner vos impressions de cette façon ?

N’Zeng : On s’est rendu compte que les gens avaient envie d’en savoir plus. Et puis comme on joue dans des endroits vraiment très différents aussi bien des salles que des pays, c’était amusant de raconter certaines anecdotes.
Spagg : La plupart des gens voient le concert mais ne savent pas ce qui se passe avant et après, donc c’est histoire de partager encore un petit peu plus.
Aurélie : C’est un peu votre carnet de route.
N’Zeng et Spagg : Oui voilà.

Amaury : Y a-t-il des prochaines collaborations de prévu, comme vous l’aviez fait avec les Svinkels ?

N’Zeng : C’est la dernière collaboration, mais pour l’instant non.
Spagg : Ce sont des choses qui se font naturellement. Ce sont des histoires de rencontres. On planifie rarement ce genre de rencontres.
N’Zeng : Avec les Svinkels par exemple, on s’était déjà croisé et c’était marrant. Radio blood Money était assez pesant, certains disent qu’il est assez noir, pesant… Avec les Svinkels, ça nous permettait de ..
Spagg : Ils se trouvent qu’on a fait des dates ensemble l’été qui a suivi, donc on a pu faire le morceau sur scène.
N’Zeng : Il n’y pas de plan prévu, on ne se dit pas on va faire ça avec cette personne. On privilégie le fait qu’il y ait eu un rapport humain avant. Pendant pas mal d’années, beaucoup d’artistes notamment dans le Hip Hop ont multiplié les featurings. Il y avait des collaborations sur chaque morceau. Ça peut être délirant mais une fois que tu te retrouves en tournée, tu fais comment ? Tu n’as pas tous les mecs avec toi. Et puis, on veut éviter le côté qui n’est pas naturel. Aujourd’hui, tu n’es plus forcément obligé de te rencontrer pour faire un featuring. Tu envoies les fichiers…
Spang : Et hop on met les voix ensemble.

Aurélie : Vous avez enregistré ce nouvel album dans votre propre studio dans lequel vous accueilliez d’autres artistes. J’ai lu que vous aviez prévu d’en faire tourner certains en première partie ?

Spagg : Ce n’est pas forcément lié mais ça peut arriver. Le groupe a toujours fait ça.
Aurélie : Ce sera le cas ce soir ?
Spagg : Oui, ce soir, il y aura Studio 404. C’est un groupe que je ne connais pas c’est Séb et Pat qui les ont vus.
N’Zeng : Ils sont encore un petit peu jeunes dans leur approche de la scène. Mais au moins c’est une possibilité de jouer devant des gens, avec du matériel, dans des bonnes conditions. Mais ça peut vraiment être des groupes très différents, pas forcément proches du Peuple, et même un peu décalés. Quand on a commencé on aurait bien aimé profiter de ce genre d’opportunité. On aurait voulu développer cette démarche en créant un label. Mais on n’a pas réussi, donc par le biais du studio, c’est un moyen de suivre des artistes, de faire quelque chose.

Retrouvez le reportage du concert au Splendid

http://www.lepeupledelherbe.net/
http://www.myspace.com/lepeuple
http://www.facebook.com/lepeupledelherbe

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