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Les Blaireaux

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Les Blaireaux Date de l’événement : 19/09/2007

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Les Blaireaux m’ont accueilli dans leur chaleureux terrier le temps d’une interview. Leur sujet favori du moment : leur nouvel album « Parades prénuptiales » dont la sortie est prévue lundi 24 septembre. Pierre (au trombone et au clavier) et Stan (à la batterie) avouent qu’ils sont « excités » et « fiers » du petit dernier ! Ils dévoilent ici l’ambiance et le travail effectué par les Blaireaux, sans oublier les envies et les projets bien au chaud pour l’instant dans leur terrier...

Aurélie : Lundi 24 septembre, votre nouvel album « Parades prénuptiales » sort, comment les Blaireaux se sentent avant ce grand événement ?

Pierre : Excités ! Contents ! Ça fait un bout de temps qu’on a envie de le sortir. C’est l’aboutissement d’un processus long, lent et plutôt agréable. C’est comme un accouchement finalement : c’est agréable et douloureux.

Stan : Ce qui est bien, c’est que celui-là, on a bien eu le temps de le maturer. C’est du genre vieilli quinze ans en fûts de chêne. Il y a eu plusieurs périodes différentes qui se sont finalement mariées pour donner ce disque. On a fait des rencontres qu’on avait pas forcément eu la chance d’avoir sur les albums précédents. C’est surtout grâce à Dominique Ledudal, le réalisateur qui a un super contact avec tous les artistes qui viennent chez lui. Il nous proposait régulièrement de rencontrer un tel ou un tel. C’est grâce à çà qu’Emily Loiseau a enregistré un titre avec nous. Il y a eu aussi… un ordinateur qui s’éteignait derrière moi [Ecoutez la bande son !] Sur un titre, Dominique trouvait intéressant de faire venir Pierre Sangra, le guitariste de Thomas Fersen. Il a ramené sa voiture remplie d’instruments bizarres et variés qu’il a sortis les uns après les autres. Sans que ce soit prévu, il s’est mis à essayer différents instruments que je n’avais jamais vus auparavant sur différentes chansons. Dominique est, même si je ne connais pas tout le monde !, un des meilleurs, voire le meilleur pour tout ce qui concerne la chanson, le mix des voix. C’est vraiment idéal pour notre projet.

Pierre : Lundi, c’est la sanction un peu pour nous ! Le public peut entendre tout le travail qui a été effectué sur cette période d’un an d’enregistrement. On saura à peu près ce que le public en pense. Lundi, on aura un premier retour.

Stan : C’est le premier album studio qu’on fait depuis quatre ans ! Il y avait eu le live « Pas si bêtes » il y a deux ans. Il y a eu beaucoup de modifications dans le groupe depuis au niveau des musiciens. Il y en a qui nous ont rejoints.

Aurélie : Oui, il y a eu l’arrivée de Fabrice… Comment s’est passé le changement, son arrivée au cours du projet ?

Stan : Il y a deux ans, notre bassiste d’origine devait partir parce qu’il a choisi une vie de famille tout à fait épanouie mais aux Pays-Bas. C’était vraiment difficile de continuer. Après beaucoup d’hésitations, on l’a relâché même si on n’avait pas envie de le laisser partir. On a cherché un remplaçant. On a trouvé un autre Julien. Il était chanteur et guitariste de son propre groupe donc il nous avait dit qu’il était libre pendant deux ans mais qu’après il retrouverait son groupe d’origine. Il a mis son projet entre parenthèses. Il joue sur trois des titres de l’album. On pensait faire l’album plus tôt. On attendait de faire les bonnes rencontres. On ne voulait pas faire un album au rabais sous prétexte qu’il fallait en sortir un. On a attendu le temps qu’il fallait pour avoir toute l’équipe, toutes les chansons.

Pierre : Surtout toutes les chansons. Il y a eu une question d’artistique. On n’avait pas tout ce qui nous fallait à l’époque.

Stan : Pour beaucoup de chansons, on n’avait pas trouvé l’arrangement ou le texte n’était pas assez abouti… Donc, Julien est parti avant qu’on fasse la totalité de l’album. On l’a remplacé par Fabrice, un enfant du pays, tandis que le Julien précédent était de Paris. Avec Fabrice, çà s’est fait très naturellement. C’était déjà un Blaireau à la base je pense. Il s’est bien intégré. Donc, il joue sur les autres titres à la basse.

Pierre : C’est un vrai bassiste qui s’intègre facilement dans un projet. C’était super pour çà car il nous a ouvert d’autres possibilités en terme d’arrangement. Il est rentré dans l’esprit. Il est venu par goût. Il est venu nous voir. Il a aimé ce qu’on faisait. Çà s’est bien passé pour çà aussi je pense. Il a senti qu’il pouvait le faire. Ce n’est pas quelqu’un qui s’engage à la légère. Du coup, la famille s’agrandit !

Stan : Dans le son, du coup, on a évolué aussi. On n’a pas changé pour changer. On ne s’est pas dit qu’on allait faire quelque chose de différent. C’est venu naturellement. Les rythmiques sont plus complexes. Çà reste toujours de la chanson avec le texte largement en avant. Il y a aussi des nouveaux sons.

Aurélie : Au niveau de l’image, vous avez évolué aussi par rapport aux pochettes de vos albums : celle du Sens du Poil est un visuel ; pour le suivant, Pas si bêtes, il y avait vos portraits ; la nouvelle est un mélange des deux en fait. C’est quoi votre démarche ?

Pierre : C’était de faire un visuel qui a une accroche assez forte, un sens. On peut dire plein de choses dans cette histoire. Pour le décrire rapidement [Cf: le visuel principal] : on est tous en portrait, en trophées de chasse sur une cheminée. Une fille un peu chasseresse, triomphante dans un coin nous regarde. Il y a le côté blaireau au coin du feu, le terrier. On a un air un peu goguenard ou un peu triste. Çà évoque plein de choses : le côté coin du feu et dérision aussi. C’est rare de voir des trophées de chasse humains !

Stan : La transition s’est faite parce que « Le Sens du poil » avait un visuel qui correspondait vraiment à une idée qu’on avait en tête. Tout de suite, çà s’est imposé. Par contre, pour l’album suivant qui était un live [Pas si bêtes], on voulait marquer quand même que c’était réel. L’album « Le Sens du poil », c’était l’imaginaire, le rêve… Le live, c’était plutôt le réel d’où le visuel très simple avec nos photos pour montrer que c’était un enregistrement. On voulait garder un pied dans le réel mais que çà reparte très vite dans l’imaginaire. C’est vrai qu’on aime bien comme disait Pierre, le mélange entre le côté terrier, cosy et le côté décalé, autodérision qui nous caractérise encore beaucoup. Tout est en ordre, en place pour une longue soirée de veillée où on va raconter des histoires.

Aurélie : Votre public le plus fidèle a remarqué sans doute aussi l’évolution sur scène. Vous avez travaillé avec Marie Liagre d’ailleurs pour la mise en scène. Comment avez-vous procédé pour tendre vers un aspect plus théâtral avec elle ?

Stan : C’est quelque chose qu’on avait dans le sang dès le début. Dès la création du groupe, ce qui nous a réuni, c’est l’envie de faire un spectacle, pas seulement un concert. Parfois, c’était au détriment de la musique, tout au début, à l’origine. On n’hésitait pas à massacrer des chansons pour pouvoir jouer du théâtre, tanpis pour les instruments.

Pierre : Les origines, çà s’arrête quand à peu près ?

Stan : Y’a longtemps ! Tous les groupes n’ont pas cette démarche. Certains sont vachement tournés vers la musique pure, sont très balaises là-dedans mais l’aspect scénique, ils s’en foutent. Nous, c’était l’inverse au départ.

Pierre : Les chansons s’y prêtent d’ailleurs.

Stan : Il y a toujours eu beaucoup d’envie et d’improvisation. A fur et à mesure que les concerts se sont accumulés, on a acquis de l’expérience sur la manière de communiquer entre nous. Les bonnes impros, on les gardait, on les peaufinait un peu mais çà ne suffisait pas au bout d’un moment. Des rencontres au chantier des Francofolies de la Rochelle, un premier contact avec des coachs scéniques nous ont ouvert les yeux sur le fait qu’il fallait aller plus loin et recadrer un certain nombre d’habitudes, de mauvais réflexes par rapport au public. Au bout d’un moment, on voulait aller encore plus loin. On cherchait pour çà quelqu’un qui faisait du théâtre.

Pierre : On cherchait sans chercher. C’est un peu par hasard. C’était « Si on trouvait quelqu’un… » Puis, Marie Liagre est venue nous voir un soir par chance et par hasard lors d’un concert près de Compiègne. Elle a pas mal accroché. Puis, elle a dit que c’était dommage : certains trucs devraient être poussés plus loin et il n’y avait pas grand-chose pour que ce soit beaucoup mieux. On s’est dit qu’on aimerait bien les pousser plus loin mais on n’a pas les outils pour le faire. Elle a dit : « On y va ! ». On a commencé à travailler avec elle un petit peu, puis de plus en plus. D’ailleurs, là, on sort d’une journée de travail avec elle.

Stan : Au début, elle a fait le tri. Elle nous a demandé ce qu’on voulait dire et faire. Elle nous disait quand on ne comprenait pas ou quand il y en avait trop d’un coup, ou au contraire « tiens, là, tu le fais à moitié, dommage, vas y à fond ». C’est nouveau dans l’album : certaines chansons n’ont pas été testé sur scène avant d’être enregistré, ce qui n’était pas vraiment le cas avant. Pour quelques titres, on a d’abord demandé à Marie de nous aider à les mettre en scène dès le début.

Pierre : Pour ceux qui viendront en concert, ils verront le résultat. Il y a deux ou trois chansons vraiment mises en scène avec du déplacement…

Stan : Il y a aussi l’aspect extérieur : le simple fait d’être sur scène avec nos techniciens, Benoît et Vincent au son et à la lumière occupés pendant le concert ne nous donne pas toujours l’opportunité d’avoir un regard complet. C’est bien d’avoir un regard extérieur exercé qui ne voit pas seulement une chanson, une personne… mais qui voit l’ensemble du spectacle, s’il n’y a pas une image trop monotone, si on n’est pas toujours au même endroit. Je pense que c’est une démarche qui ne convient pas à tous les groupes par exemple de faire appel à quelqu’un qui vient du théâtre. Je pense que tous les groupes bénéficient à travailler avec quelqu’un qui dirige la mise en scène.

Pierre : Oui, un coaching. Il y a un certain nombre de réflexes qui devraient être communs à tous les groupes.

Stan : On travaille donc avec Marie avec vraiment beaucoup de plaisir. C’était un manque, quelque chose qu’on cherchait depuis longtemps. On avait soif de çà.

Aurélie : Est-ce que par rapport à cette démarche, vous avez pensé à faire un clip ?

Pierre : Oui, il y a des tas d’envies comme çà qu’on a, qu’on ne réalise pas soit faute de temps, soit faute de moyens, soit faute d’idées tout simplement. Pour le clip, je pense qu’on a tous envie de çà. Souvent, on nous parle de DVD de spectacle mais on préférerait clairement faire des espèces de courts-métrages. Comme il y a pas mal de chansons qui sont des story-boards un peu, c’est sûr que çà se prêterait à faire des petits courts métrages encore au-delà du clip, ou alors juste un clip de trois minutes. Je suis sûr qu’on pourrait trouver des trucs qui nous éclaterait. On a pensé à le faire. On n’a peut-être pas pris le temps tout simplement.

Stan : C’est vrai que dans la vie de tous les jours même entre les répétitions ou quand on se déplace pour aller acheter un sandwich, on n’arrête pas. Très souvent, on part « en live » dans des espèces de petites scénettes ou dans des sketchs improvisés. On le fait tout le temps. Chacun prend un personnage comme çà. Çà transparaîtrait dans un clip sans problème. On le fera sûrement un jour mais on n’est pas très débrouillard. Il y a des groupes où les mecs fabriquent des décors de folie, des touches à tout, des trucs sur ordi en 3D.

Pierre : Nous, on commence tout juste à s’équiper en son chez nous.

Stan : Il y en a un qui a un lecteur MP3 déjà ! L’autre a laissé tomber son walkman à K7 !

Pierre : Mais, c’est sûr, çà viendra. On s’y met.

Aurélie : Vous avez fait de nombreux concerts de soutien. Il y en a un qui est prévu dimanche 30 septembre par rapport à la régularisation des Sans Papiers. Comment le projet s’est mis en place avec les autres groupes M.A.P., Axiom… ?

Pierre : Pour la mise en place, il faut être honnête. Ce n’est pas de notre fait. Ils nous ont contacté parce qu’on s’entend bien. Ils nous ont proposé çà.

Stan : On n’est pas à l’origine du projet mais on est très content qu’ils nous aient contacté. Je pense que là c’est vraiment eux qui ont fait le gros du boulot. Nous, on va venir jouer avec plaisir parce que c’est une cause qui nous parle. On connaît chacun des gens qui vivent en France depuis longtemps et qui malgré çà doivent encore régulièrement se battre et faire la queue une nuit entière... Il y a peut-être des abus au niveau des Sans-papiers, je n’en sais rien. En tout cas, ce qui est sûr, c’est que ce n’est pas normal que les gens qui sont en France depuis longtemps galèrent comme çà, donc pas de soucis, on a tout de suite été partant pour y participer puisqu’on a eu la chance d’être appelé.

Aurélie : Merci ! Bonne chance pour lundi !

Stan : Un truc qu’on n’a pas dit… Je suis fier de ce disque, vraiment content !

Pierre : On attend les retours, n’hésitez pas à nous dire ce que vous en pensez. On est excité, on a soif de savoir ce que les gens en pensent !

Comme vous avez pu le lire, les Blaireaux sont impatients d’avoir votre avis alors n’hésitez pas à leur laisser des commentaires sur Lillelanuit.com à la suite de la chronique, ou des messages sur leur site ou leur myspace !

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