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Les Mauvaises Langues

Les Mauvaises Langues

Les Mauvaises Langues Porcelaine Style : Chanson française Date de l’événement : 10/11/2014

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On l'attendait avec impatience, et ça y est, les Mauvaises Langues font leur retour ! Après une tournée exceptionnelle en Chine début 2013, ils reviennent avec un sixième album, Porcelaine. Le précédent album - A ciel ouvert - avait vu le jour sur des sites emblématiques du Nord-Pas-de-Calais, cette fois-ci l'inspiration est venue d'Orient, couchée sur papier entre Bruxelles et la région. Ils seront en concert le 31 janvier au Splendid pour une date qui risque d'être grandiose !

Ce nouvel album – Porcelaine – a été écrit en Chine durant une tournée exceptionnelle. Pourquoi là-bas, qu’est-ce qui vous a inspiré ?

Philippe : On a eu la chance de partir en Chine pendant trois semaines pour onze dates dans les plus grosses villes. C’était très propice à la création. On était parti avec quelques petites listes de chansons, et le fait d’être trois semaines ensemble fait qu’on a eu pas mal d’inspiration, à la fois là-bas et en revenant. Il y a notamment deux chansons qui ont été écrites vraiment sur ce pays. Puis, de manière générale, on est revenu gonflé à bloc. Cet album n’aurait pas été le même si nous n’étions pas parti en Chine.

Votre précédent album – A Ciel ouvert – avait été enregistré en extérieur, dans douze lieux du Nord-Pas-de-Calais, est-ce que pour vous aujourd’hui c’est un besoin d’enregistrer ou d’écrire dans des situations originales, ou ce sont juste des coïncidences ?

Philippe : Pour l’album précédent, c’était une aventure particulière, et on aime bien les aventures et prendre un petit peu de risque. Même si on retrouve toujours l’identité des Mauvaises Langues dans la création de chansons. On aime bien se mettre en danger et se confronter à des choses nouvelles. Sur cet album, le fait de partir en Chine nous a complètement ouvert la tête, nous a bousculé. On est revenu avec plein de contradictions par rapport à ce qu’on a ressenti. C’est toujours propice à la création de vivre des expériences particulières plutôt que d’être dans la routine.

Le nouvel album n’évoque pas que la Chine, vous abordez des sujets plus larges, qui nous touchent tous ?

 L’inspiration vient généralement de choses qu’on vit. Et à partir de ces moments vécus, on essaye de faire en sorte que ces chansons deviennent un peu universelles, que les gens s’y retrouvent.
Philippe - Les Mauvaises Langues

Philippe : On aborde toujours dans les chansons des sujets différents, et on aime bien faire basculer l’auditeur d’un univers à l’autre. On attache une importance particulière aux textes. On peut être à la fois sur des émotions très personnelles comme sur la description d’une situation. L’inspiration vient généralement de choses qu’on vit. Une chanson comme Les Cigognes par exemple, sur cet album, c’est un moment vécu. Et à partir de ces moments vécus, on essaye de faire en sorte que ces chansons deviennent un peu universelles, que les gens s’y retrouvent.

Le titre de l’album, porcelaine, est-ce que c’est un clin d’œil à votre expérience en Chine ou c’est aussi la notion de fragilité derrière ces mots ?

Philippe : On avait envie d’un nom de matière. Et c’est vrai, je pense qu’il y a une petite fragilité qu’on peut retrouver dans l’album. Et on voulait faire aussi un petit clin d’œil à la Chine, donc voilà tout s’est recoupé autour de ce nom.

Et on retrouve le clin d’œil que dans le nom, parce que vous avez pas forcément choisi de l’évoquer sur la pochette, vous êtes revenu à une photo plus traditionnelle de vous. Pourquoi ce choix par rapport aux précédents albums où il y avait tout un imaginaire ?

Philippe : Il y a eu plusieurs projets, et puis c’est la rencontre avec un photographe avec qui on a fait plusieurs séances photo. Il y avait eu un très bon feeling à la fois humainement et sur ce qu’il nous a proposé. Et pour la photo qui est sur la pochette de l’album, très vite c’est devenu évident. Il nous a montré cette photo. Tout simplement, on s’est dit que c’était la bonne.

Il y a d’autres collaborations sur l’album, vous avez enregistré avec Géraldine Cappart, et l’album est mixé par Gilles Martin, pouvez-vous nous parler de ces collaborations ?

Philippe : On aime bien chez les Mauvaises Langues travailler avec des gens compétents bien entendu, mais aussi avec lesquels on a un rapport de fidélité et de confiance réciproque. C’est le cas avec l’équipe du Jet Studio de Bruxelles, dont particulièrement Géraldine Cappart avec qui on avait déjà travaillé sur deux précédents albums. Et on est effectivement allé travailler aussi avec Gilles Martin qui avait collaboré avec nous sur notre troisième album. A partir du moment où les choses se passent bien avec des gens, à la fois au niveau technique, de leurs compétences, et où cela se passe bien humainement… Le fait est que les gens avec qui on a travaillé ont une forme de psychologie où ils comprennent bien ce qu’on a envie de faire, ils savent comment aborder un groupe, parce que c’est pas la même chose de travailler avec un groupe que de travailler avec un seul musicien. Et donc quand on aime travailler avec des gens on a plutôt tendance à vouloir continuer. On en est super satisfait.

10295539_10150390317334967_5320676477597687311_oVous nous avez présenté cet album comme loin des formats et des calibrages du moment. Est-ce que vous ne vous retrouvez pas dans ce qui se fait en ce moment ?

Hervé : Lors de la création de ce disque on ne s’est pas vraiment fixé de limites dans les territoires à explorer musicalement, au niveau des arrangements, et même au niveau des thèmes abordés. Aujourd’hui, la plupart des productions musicales médiatisées, on a quand même de la musique qui répond à un certain format et un certain calibre. Cela vient tout d’abord des canaux de diffusion, qui exigent cela. Et nous, c’est notre sixième album, on ne se sent pas vraiment tenu par ce genre de considération, au contraire on a plutôt envie, en fonction des chansons, de choisir un univers musical qui nous inspire, sans se poser la question de savoir si cela répond à un calibre ou un format, est-ce qu’en faisant la chanson de telle manière, on va réussir à avoir une playlist sur une radio ou pas. Donc là ce ne sont pas du tout des considérations dont on tient compte. Au contraire, on a plutôt envie d’aller où on veut et de faire ce qu’on veut sur ce disque. Ce qui fait que, je pense, à travers ces douze chansons, on arrive à passer d’un univers à un autre. Ce qui rend l’album assez fluide et pas lassant, car on peut passer d’une ambiance électro à une ambiance piano-chant… Moi j’aime bien ces disques qui passent d’un univers à l’autre.

Comment percevez-vous l’évolution de la scène musicale régionale ?

Maintenant par internet il y a énormément de gens qui peuvent exposer leur musique, et finalement ça a peut-être un effet pervers, tu es noyé dans une masse.
Hervé - Les Mauvaises Langues

Hervé : En fait, je ne la suis pas vraiment de manière attentive. Je vais être honnête. Je pense qu’il y a plein de bons groupes, j’en ai croisé quelques-uns. Je pense que c’est plus dur pour eux, que ça ne l’a été pour nous quand on a démarré il y a quinze ans. Il y avait un foisonnement, plus de lieux de diffusions, plus de budgets chez les programmateurs, une plus grande liberté artistique dans les programmateurs radio, ils avaient le choix de faire découvrir. C’était un peu plus simple quand tu arrivais avec un projet nouveau de le faire découvrir. Maintenant par internet il y a énormément de gens qui peuvent exposer leur musique, et finalement ça a peut-être un effet pervers, tu es noyé dans une masse dont il est beaucoup plus difficile de s’extraire. Je n’ai pas un avis tranché sur ce qui se fait en terme de qualité, par contre je pense que le contexte est devenu plus difficile.

Vous êtes label indépendant régional, est-ce un choix de liberté ?

Hervé : On est chez Vérone Productions depuis 1999 ou 2000. On a fait tous nos albums chez eux, et c’est une vraie relation de fidélité qu’on a avec eux. On a dépassé la relation d’affaire, commerciale qui peut exister entre un artiste et son label. C’est une relation familiale, de confiance et d’amitié. C’est assez unique dans la région, même très rare dans le milieu musical. Ce lien qu’on entretient avec Vérone, on a envie de le garder dans le temps, de continuer à travailler avec eux. Si on avait des propositions extérieures, même des propositions de gens plus importants pour le développement du projet, on n’accepterait pas de quitter Vérone comme ça. Nous sommes indéfectiblement liés à Vérone sur les productions à venir.

Quelles sont vos attentes après ce sixième album ?

Hervé : On a beaucoup d’attentes sur la suite des événements. D’abord défendre le disque sur la route. Quand on sort un album, il faut forcément aller le jouer et le faire connaître. On est un groupe qui s’est développé par la scène, donc on y passera forcément pour porter la parole de l’album Porcelaine, partout en France et à l’étranger. Après d’un point de vue plus large, nos envies, c’est d’abord de continuer. Ça a toujours été notre moteur. Faire ça dans la durée, avec les gens qu’on aime, et avec qui on aime travailler. Finalement on a pas de rêves de devenir des rock stars, de faire quelque chose d’extraordinaire, on a surtout envie de continuer à faire des chansons, envie de continuer à faire des concerts, à faire ce métier un peu artisanal. L’album s’appelle Porcelaine aussi parce que on a un côté artisan. Mais on a vraiment envie de continuer ce métier dans les conditions dans lesquelles on a la chance de le faire aujourd’hui.

Il y a différentes dates à venir dans la région, dont le Splendid en janvier 2015, on suppose qu’il y aura quelques surprises ?

Hervé : Oui, le 31 janvier on sera sur la scène du Splendid. Il y aura plusieurs surprises, mais je ne vais pas les dévoiler ici, vous n’aurez pas le scoop (Rires) ! D’abord il y aura les nouvelles chansons qui vont être intégrées au répertoire, on a revisité d’anciennes chansons ave des nouveaux arrangements, on a aussi exhumé des chansons qu’on n’avait plus au répertoire depuis longtemps et qui reviennent… C’est aussi stimulant pour nous et pour les gens qui viennent nous voir. Il y en a qui viennent nous voir depuis des années donc il faut aussi qu’ils puissent voir de nouvelles choses. Et puis ça fait du bien aussi pour les artistes sur scène de rejouer un peu de neuf. Quand on a sorti l’album A ciel ouvert, on a fait un nouveau spectacle qu’on a joué pendant deux ans et demi. Donc maintenant on a envie de refondre un nouveau spectacle, et c’est ce qui sera présenté sur la scène du Splendi. Il y aura des surprises, vous serez tenus au courant, il n’a pas de doutes !

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