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Lopsided

Lopsided

Christophe & Yohann Style : métal / rock Date de l’événement : 23/05/2013

Il y a trois ans l’équipe de Lillelanuit rencontrait les membres du groupe Lopsided : Christophe, le guitariste et Céline, leur manager. Ils nous parlaient de leur tout nouveau maxi « In your Step. » Aujourd’hui, le groupe voit les choses en plus grand en sortant son tout premier album « Holda’s Grace. » Et c’est une nouvelle fois Christophe mais également Yohann, le bassiste du groupe, que nous recevons. Lopsided c’est un groupe à la musique hybride : Métal, Rock, Pop, bref il semble impossible de lui coller une étiquette. Pour tenter d’en savoir un peu plus, les garçons nous parlent de leur groupe, de leur musique, et bien sûr du point fort de leur actu : leur tout premier album « Holda’s Grace ».

LLN : Nous nous sommes déjà rencontrés en 2010, vous veniez de modifier la composition de votre groupe. Où en êtes-vous aujourd’hui ?

Christophe : Il y a trois membres à l’origine du groupe : Stéphane, l’autre guitariste, Nicolas, le chanteur qui est là depuis le début en 2005, et moi (Christophe). Yohann est arrivé il y a deux ans, pour remplacer notre ancien bassiste et puis dernièrement Marvin le batteur qui remplace Adrien, reparti dans sa région natale, c’est un choix de vie tout simplement. C’est d’ailleurs lui qui a enregistré les parties de l’album.

Yohann : La transition a été super cool entre les deux batteurs. Quand je suis arrivé, les autres membres avaient déjà commencé à travailler sur l’album. Il y avait déjà cinq ou six morceaux en construction. Ils m’ont tout de suite prévenu : « On va faire un album » ! et je leur ai répondu : « et bien faisons un album !»
Pour ce qui concerne la composition même du groupe, on n’habite pas tous sur Lille. Le groupe est basé à Lille. Certains sont à Marcq en Baroeul, Roubaix, et Steph, lui, vient de Marly.

LLN : Ca demande un peu d’organisation alors…

Y : En fait on a des créneaux programmés. Il faut de la discipline, on a le mercredi et dimanche qui sont bookés. Ça se passe très bien, on n’a pas besoin de se voir tous les jours. On fonctionne avec un forum privé on s’échange des infos sachant que toutes les décisions sont pesées par tout le monde donc du coup ça prend un peu de temps. Et oui, Lopsided est une démocratie !

LLN : Justement Yohann, tu nous dis qu’en 2011 l’album était déjà en préparation. Vous pouvez nous parler de cet opus. Pour commencer, pourquoi avoir choisi ce titre « Holda’s Grace » ?

Y : « Holda » est une divinité germanique, elle est la protectrice des nouveaux nés. Le thème de l’album tourne autour de la naissance et la renaissance, ça englobe des naissances humaines comme spirituelles. A la base ce qu’on voulait c’était « Les faveurs d’Holda » mais « favor » sonnait moins bien que « grace » qui fait tout de suite plus religieux et spirituel. En fait les paroles tournent autour du chanteur qui est le parolier. C’est presque autobiographique, c'est-à-dire qu’il retrace environ dix années de sa vie et dans ces années il y a eu des ruptures amoureuses, il a rencontré sa femme avec laquelle il a eu son premier enfant bref les textes parlent beaucoup de son expérience et de sa vie. Cependant ils offrent aussi une interprétation assez large. Certes c’est un thème super classique cela dit c’est lui qui avait envie d’amener ça et quand on s’est posé la question de savoir de quoi on allait parler, finalement on aimait bien cette idée de spiritualité.

C : Oui, c’est interprétable différemment, on peut facilement s’identifier aux situations décrites dans les paroles.

Y : C’est marrant il semblerait que les critiques adorent l’album, j’avais peur que les gens ne comprennent pas très bien notre style de musique. Ce n’est pas classable car ça part dans tous les sens. On retrouve quand même des structures classiques : intro, pont, couplet, refrain sauf que là c’est un peu plus éclaté, on propose cet ensemble d’une manière différente, un peu plus élaborée, alternative. Au début l’auditeur peut se perdre mais finalement il peut aussi être séduit au fur et à mesure de la playlist. Tu commences à prendre tes repères et tu découvres des choses que tu n’avais pas entendues la première fois. On voulait ce côté surprenant pour l’album, comme l’a fait un groupe comme Tool. La première fois que je les ai écoutés, j’étais un peu perdu. J’ai réécouté une nouvelle fois leurs titres et petit à petit j’ai compris comment les morceaux évoluaient. Et on est vraiment fiers d’avoir réussi à faire ça avec notre premier album. Les critiques, eux, attendent déjà notre deuxième album pour s’assurer de la qualité de notre groupe.

LLN : De ce fait, comment abordez-vous cette critique ? Est-ce que ce ça vous fait peur ?

C : Non c’est un peu frustrant car à la sortie de notre maxi en 2010 on nous disait : « Vivement l’album ! » et maintenant qu’on le sort on nous dit aujourd’hui « Vivement le deuxième ! ». On voudrait tout simplement que le public profite de celui-là avant de lui proposer tout de suite un autre.

Y : En même temps c’est aussi la plus belle critique qu’on puisse faire à un groupe. Ca veut dire que le public et enthousiaste et qu’il a aimé notre musique. Maintenant qu’on a un line up fixe, l’idée est d’avoir une bonne dynamique et de proposer des choses régulièrement. Lopsided va continuer à se développer maintenant qu’on a touché à une identité. Lopsided est, depuis un an ou deux, assez rodé. La machine est lancée. On a consacré beaucoup de temps à cet album mais on se sent bien et le groupe se porte à merveille.

LLN : Parlez-nous de votre style et de vos influences.

C : On n’a pas de style bien défini. Mais on s’est arrêté sur le post rock progressif. Notre musique à une base de rock ça c’est sûr et on a également des structures progressives. Ce sont les seuls codes qu’on a respectés. On essaie de proposer quelque chose de moderne. Côté influence, on aime beaucoup Tool, Carnivool, Glasdjo.

Y : On a quand même des sonorités métal, c’est certain. Il reste un peu de chant hurlé, même au niveau du mixage de la batterie et du son de la base. Musicalement parlant on reste dans un style qui sonne assez métal. Par contre on a retourné tous les codes. Déjà on est un groupe qui ne fonctionne pas à double pédale. On a restreint les chants hurlés. On a aussi la chance extraordinaire d’avoir Nico qui module énormément la voix et balance plein de nuances différentes. C’est assez intense et varié ce qu’il fait. Les mélodies qu’on propose ont plein de couleurs différentes. Et je pense qu’on est l’un des rares groupes de la région à proposer ce style là dans cette catégorie de musique.

LLN : Parlez-nous de cette pochette très colorée

Y : La pochette n’est pas une commande, c’est vraiment une collaboration artistique. C’est un ami graphiste : Maxime Foulon qui l’a réalisée. Elle retranscrit très bien l’esprit de l’album comme la cigogne par exemple qui amène les bébés. Maxime nous a séduits… artistiquement parlant bien sûr ! (Rires). Cette pochette interpelle, on s’interroge beaucoup dessus. C’est super cool de toucher les gens, on sent qu’on est en train de se construire un univers et une identité avec ça. On a eu de la chance avec ce projet par ce qu’il y a beaucoup de gens qui se sont investis. C’est par la pochette, par exemple mais aussi par le teaser qu’on se rend compte que Lopsided ne se résume pas qu’à cinq personnes.

C : Pour nous comprendre, Max est venu en répétition, il a écouté les morceaux il a essayé de s’en imprégner, il nous a posé des questions. Et c’est ainsi qu’est née la pochette.

LLN : Vous pouvez nous en dire plus sur le teaser aussi ?

C : Il a été réalisé par un ami à nous. Il a repris les éléments de la pochette pour faire l’illustration.
Y : Pour ce teaser on ne voulait pas une vidéo figurative avec nos têtes. Et d’ailleurs on peut déjà vous dire qu’on prépare un clip pour le morceau « Rampart ». Et on aimerait continuer sur la lancée d’une vidéo d’animation, qui rejoindrait le côté artistique qu’on a déjà proposé auparavant.

LLN : Quand vous parlez de votre projet ou bien même à voir votre page Facebook, on comprend qu’il y a beaucoup de gens autour de vous, justement pour rebondir sur cette idée vous pouvez nous parler du collectif Klonosphère auquel vous appartenez.

C : On a commencé à avoir des contacts avec Klonosphère en 2008. On avait fait une date avec le groupe Klone et Guillaume le guitariste, qui est aussi le fondateur du collectif, avait bien accroché avec nous, on avait donc une première approche à ce niveau là. On a rejoué une deuxième fois avec eux à la Chimère, et donc là on a commencé à parler d’une collaboration et de nos projets. Guillaume avait vraiment bien accroché au maxi. Quand on a commencé à avoir des maquettes de l’album, on l’a recontacté, il a écouté, ça lui a plu. Il nous a alors dit qu’il avait envie de bosser avec nous, c’est donc une collaboration qui s’est faite naturellement. On est content de faire partie de l’aventure car il y a plein de groupes talentueux et originaux dans ce collectif.

Y : Oui, Klonosphère c’est l’avenir. A l’heure actuelle, en France dans le paysage Rock Métal c’est ce collectif, enfin selon nous. En fait si on fait le point : il y a Gojira qui a créé une brèche énorme et selon moi il y a Klonosphère qui arrive justement à s’y engouffrer avec une ribambelle de groupes plus géniaux les uns que les autres. C’est un honneur et un privilège d’être labellisé chez eux. Ça va nous aider à aller loin, maintenant on appartient à une mouvance. On a de la visibilité et on est couvert par les médias. Avec Dream On et Nao Noise on est plus sur tout ce qui est local. Le palier national c’est Klonosphère.

LLN : Vous avez fait appel au public pour le soutien financier de votre album avec le site Ulule. Comment s’est passée cette expérience. Qu’est-ce que ce système a apporté au développement de votre projet ?

C : Il y a beaucoup d’amis qui ont tenté l’aventure donc on s’est dit pourquoi pas. Cette participation a permis de financer le pressage de l’album.

Y : Maintenant si tu veux faire un album, un label ne va pas venir te chercher et te dire « C’est génial ce que vous faites ! Voilà de l’argent pour développer votre projet ! » Je pense que cette approche est terminée. Aujourd’hui, il faut que les gens soient acteurs, qu’ils s’investissent dans ton projet même si c’est à petite échelle, même si le mec a mis 1 euro, s’il y en a 10 000 comme lui c’est génial. C’est le public qui va écouter l’album, c’est aussi lui qui va venir te voir en concert alors pourquoi il ne financerait pas le projet ? L’avantage de ce choix de production est que tu achètes ta liberté finalement. Les gens investissent, ils récupèrent le produit artistique fini, ils peuvent suivre le processus. De ce fait tu crées un peu une certaine intimité avec le public. Ce système n’est que bénéfique car il te permet également de booster ton audience par le « bouche à oreille ». Mine de rien quelqu’un qui investit dans un projet va en parler autour de lui. On n’a donc pas besoin de chercher des « grosses niches » comme Universal et de toute façon Lopsided ne rentre pas dans leurs critères.

LLN : Vous avez lancé, en plus de l’album, une boutique de t-shirt. Comment cette idée est arrivée et pourquoi l’avoir développée ?

Y : Le t-shirt est une déclinaison de la pochette. Une personne m’a dit qu’elle avait l’impression de porter un t-shirt de marque et c’est encore plus une force de promotion de ce dire que les gens portent ce t-shirt parce qu’il l’aime bien et encore une fois ils vont en parler. On utilise les mots comme « promotion » ou encore « produit » mais on n’oublie pas le côté primaire de notre projet, à savoir le côté artistique. Certes c’est commercial dans le sens où on vend un disque, on vend un produit mais au-delà de ça c’est quand même de la vente d’art. On est sincère dans notre démarche comme dans notre musique ou même les produits dérivés.

LLN : Pouvez-vous nous parler des prochaines dates que vous allez couvrir ? Vous allez vous produire au théâtre de la Louvière le 8 juin prochain mais que pouvez-vous nous dire à propos des dates dans la région et en France.

C : On joue le 28 septembre à Roubaix. Il y a aussi un concert à Maubeuge au « Bon Vin ».

Y : En fait cet été il n’y aura pas de Lopsided en concert. On a retardé la sortie de l’album, parce que ça a pris du temps pour se mettre d’accord sur le mixage, le mastering et surtout parce qu’on est cinq et cinq mecs à se mettre d’accord c’est difficile. Donc forcement on a loupé le coche de choper des dates pour cet été. Mais on le savait, ça veut dire que ce sera transféré à la saison prochaine. Sur cette actu là on peut gérer un an de promo et de tournée. Pour le moment tout est encore en gestation, donc cet été on sera un peu libre. Et puisque les critiques veulent un deuxième album, on commencerait bien durant les vacances.

LLN : Justement cette période vous permettra de tester vos morceaux dans des salles plus intimes.

Y : On a déjà testé quelques nouveaux titres sur le public avant de les enregistrer. Quand Marvin est arrivé, il fallait le roder. Comme notre musique est organique il est impératif de roder ses morceaux. Pour les groupes, il y a deux écoles soit tu enregistres direct, soit tu t’entraînes avant de figer tes titres Nous avons opté pour aller doucement mais sûrement, et cette méthode nous a permis de changer deux, trois détails dans nos chansons afin de définir une bonne dynamique. L’objectif du groupe est de mettre une sphère après une autre.

C : Oui une klonosphère !

LLN : Et comme on dit « c’est petit à petit que la cigogne fait son nid »

Retrouvez Lopsided sur leur page Facebook, où ils ont d'ailleurs posté une photo de notre rencontre.

 
 

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