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Mes Souliers Sont Rouges : « un retour aux sources »

Mes Souliers Sont Rouges : « un retour aux sources »

Jimi Style : Guitariste de Mes Souliers Sont Rouges Date de l’événement : 12/01/2012

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Dans les années 1990, Mes Souliers Sont Rouges est devenu un projet phare de la scène française, alignant au cours de son histoire plus de 1 000 dates et six albums, dont « Tape la galoche », deux fois disque d’or (200 000 exemplaires vendus). Le groupe normand remettait alors à l’honneur les musiques traditionnelles du Québec, de Louisiane et d’Irlande. Quand il s’est arrêté en 2006, ses membres fondateurs, Manu, Jimi, François et Michel, l’avaient quitté depuis au moins deux ans. Le 17 mars 2011 ceux-ci se sont reformés pour une date au Zénith de Caen qui devait rester unique. Mais les quatre compères, qui n’avaient pas joué ensemble depuis 15 ans, ne se sont pas arrêtés là. Après la sortie d’un DVD immortalisant leur concert de reformation, ils ont décidé de continuer l’aventure commencée il y a 21 ans, épaulés d’un nouveau contrebassiste, Jacques. Ils seront en concert samedi 21 janvier à Halluin pour le festival Trek’n Folk. Explications de Jimi, le guitariste.

Comment les membres fondateurs de Mes Souliers Sont Rouges en sont venus à se reformer cinq ans après l’arrêt du groupe ?

Cela s’est fait grâce au projet d’un très vieil ami commun, le directeur de l’association culturelle Tandem de Caen. Il fêtait les dix ans de sa structure en mars 2011. Il nous a donc appelé un par un pour savoir si nous serions prêts à nous reformer pour une unique date au Zénith de Caen.

Cette date n’est pas restée unique…

Le Zénith de Caen a été un succès imprévisible. Avec 7 100 personnes, la salle qui ne peut en accueillir que 6 500 était plus que remplie ! On ne pensait pas faire autant, on aurait déjà été content avec 4 000… La veille le directeur est venu nous voir pour nous dire qu’on allait devoir refuser du monde, on était scotché. Et le concert en lui-même s’est merveilleusement bien passé. On s’est donc revu une dizaine de jours après pour le débriefe et se dire que se c’était bête de s’arrêter là vu l’accueil qui nous était réservé. Depuis nous avons enchaîné six dates. Il y en a d’autres qui devraient arriver pour le printemps et l’été 2012. Un DVD est aussi sorti en novembre 2011 pour les 20 ans du groupe, en vente sur notre site Internet et après les concerts.

 

Et un album pour bientôt ?

Comme tout groupe, ça marmonne dans la tête de chacun. En 2013 il y aura peut être quelque chose. Mais aujourd’hui l’objectif est de jouer en concert et de se montrer. Nous n’avons pas encore de nouvelles chansons sous le coude, nous sommes en période d’écriture.

Comment s’est passée la reformation ?

Cela faisait 15 ans que nous n’avions pas joué ensemble. Ca s’est fait petit à petit. On a tous quitté le groupe à un moment donné pour d’autres projets professionnels ou musicaux. De 2004 à 2006 plus aucun membre fondateur n’était présent dans Mes Souliers Sont Rouges dont la musique a évolué vers de la pop variété. On a donc décidé de repartir à zéro, d’effectuer un retour aux sources. Sur scène nous jouons donc des compositions des débuts et des reprises de musiques traditionnelles réarrangées.

Comment vous étiez-vous rencontrés à l’origine ?

Le groupe est né en 1991 quand j’ai rencontré Manu lors d’un stage BAFA où l’on était formateurs. Je ne connaissais pas la musique traditionnelle à l’époque, je jouais du post punk. Manu, lui, venait de s’y mettre et me l’a faite découvrir. J’ai trouvé ça sympa car j’ai tendance à aimer ce qui est rythmé et rentre dedans. Nous avons donc commencé à jouer tous les deux dans un petit bar de Caen, lui au violon, moi à la guitare. Trois semaines plus tard, François, qui était à la fac avec Manu nous a rejoint à la mandoline. Nous avons ensuite rencontré Michel et son accordéon lors du mariage d’un ami commun. Denys, lui, est arrivé deux ans après. C’était un très vieux copain. Il est venu nous dire après un concert que ce qu’on faisait était génial mais qu’il manquait une contrebasse. Alors je lui ai dit « t’as qu’à t’y mettre ». Ce qu’il a fait. Une semaine plus tard il en jouait avec nous. Après avoir écumé les bars et les fêtes étudiantes de Caen jusqu’en 1995, le projet a vite monté parce que la musique traditionnelle faisait son grand retour. Le bouche à oreille a fonctionné très vite.

Denys n’est pas présent dans la formation actuelle ?

Denys est le seul membre fondateur à ne pas avoir pu reprendre Mes Souliers Sont Rouges car il est engagé dans un projet solo en tant qu’auteur compositeur. Il a été remplacé par Jacques qui jouait avec François dans Gullivan

Qu’est-ce qui fait la spécificité de Mes Souliers Sont Rouges ?

On s’est aperçu que l’on est d’abord un groupe de scène qui fait de la musique qui se partage. Nous jouons en effet des chansons à répondre sur lesquelles les gens peuvent danser. Ce côté live nous tient à cœur. D’ailleurs notre meilleur album, Tape la Galoche, est un concert enregistré. Nous avons attendu avant de le sortir contrairement à ce que font les groupes maintenant. Tellement qu’il s’en est vendu 3 000 exemplaires la première journée. Il est intéressant de constater que nos quatre premiers albums sont ceux qui se sont le plus vendus. Ceux-là sont sortis en autoproduction alors que nos deux derniers l’ont été chez Universal… Il ne fallait surtout pas y aller. J’ai quitté le groupe pour ça en 2000. C’est un système qui ne me convient pas. Mes Souliers Sont Rouges se sont d’ailleurs retrouvés dans un tiroir.

Pourquoi avoir choisi de jouer à Trek’n Folk ? L’envie de retourner dans le Nord ?

Ce sont les organisateurs de Trek’n Folk qui nous ont choisi ! Nous n’avions pas entendu parlé de ce festival avant. Mais depuis nous nous sommes informés et en avons eu de bons échos. En 1997, 1998 et dans les années 2000 nous avons pas mal joué dans le Nord et en Belgique. A chaque fois l’accueil était plus que chaleureux. Le public nordiste a un esprit festif assez flagrant, plus que le public normand. Pour samedi ils ont intérêt à cirer leurs pompes, que ce soit rouge et vermillon, parce que ça va bouger !

Un dernier conseil de Mes Souliers Sont Rouges à nous donner quand plus rien ne va ?

 
 

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