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Psykokondriak Gloomy Days Style : HipRock Date de l’événement : 27/04/2016

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Situé entre le rock et le hip-hop, plein d'énergie, de chorégraphies, le groupe Psykokondriak est plus présent que jamais dans l'univers musical de la métropole lilloise avec la sortie de son premier album. Lille La Nuit a reçu sur son fameux canapé rouge, Clément et Yassine, les deux MC's arrivés dans le groupe il y a maintenant deux ans. Ils nous en disent plus sur  "Gloomy Days", leurs projets et leur concert à la Maison Folie Wazemmes le 27 avril 2016.

Vous êtes deux pour cette interview mais il y a des absents. Aujourd'hui c'est qui Psykokondriak ?

Clément : Psyko, c'est d'abord deux frangins : le batteur et le bassiste, Cédric et Aurélien. Il y a Tristan à la guitare, Dj Stamiff et nous deux : Yassine et Clément aux micros. On est les deux derniers à être arrivés.

Votre premier album va sortir le 27 avril, c'est un album ou un EP ?

Clément : C'est un album ! Il y a dix titres dessus, l'album dure 40 minutes. Du coup on ne peut pas vraiment dire que c'est un EP. Et puis, vu le temps et les moyens investis, on s'est dit que ça valait bien l'appellation d'album.

Comment vous définiriez musicalement votre album pour ceux qui ne vous connaissent pas encore ?

Clément : Pour faire simple, on va dire que c'est un album de fusion mais ce terme est un peu compliqué. C'est une espèce de mélange de hip-hop old school, de rock'n'roll, d'influences punks et de groove en tout genre. Pour nous situer on pourrait dire que nous sommes un mélange entre Rage Against The Machine et les Beastie Boys. On chante en anglais, ce qui a pas mal changé la donne après le changement de line-up. Le groupe a bien évolué depuis ses débuts, même si la base reste la même, on a tiré vers un côté plus old school. On aime bien les années 90, le son à l'ancienne. Nous deux, on ne vient pas trop du côté métal de la fusion, les autres un peu plus ! Du coup on essaie d'équilibrer les influences pour avoir quelque chose qui convient et ressemble à tout le monde.

Vous êtes six au total dans le groupe. Comment vous répartissez-vous les rôles ?

Clément : Il y a la base instrumentale qui se fait en répèt'. Yassine et moi, on les laisse bosser et on intervient quand les riffs sont déjà posés. Ensuite on affine ensemble pour trouver des arrangements qui vont bien en fonction des textes. C'est un long processus puisqu'on est nombreux et plutôt pointilleux. On veut faire dans le détail pour que ce soit parfait. Les scratchs viennent s'ajouter en dernier, on les rajoute en studio la plupart du temps.

Qu'est-ce que ça vous a apporté d'avoir déjà joué ensemble dans un autre groupe et d'avoir fait partie de formations différentes ?

Clément : Yassine et moi, on arrive avec toute l'expérience qu'on a accumulé dans Wes Waltz. Wes Waltz et Psyko, c'était un peu deux groupes frères, on jouait très souvent ensemble. On était les deux groupes sur la métropole à faire un petit peu ce son à l'ancienne et du coup le mélange des deux a bien fonctionné. D'une part parce qu'on se connaissait déjà mais aussi parce qu'on savait qu'on allait parler de la même chose, qu'en arrivant dans le groupe, les autres ne seraient pas perturbés par le changement. Et puis en parallèle de tout ça, le fait d'avoir fait plus de 300 concerts avec Wes Waltz, ça nous a forcément apporté. Ça fait bien 10 ans que Psyko existe maintenant, sous différentes formes mais c'est quand même un groupe qui a une certaine habitude de travail et une certaine assise dans la région. Je pense qu'on a ramené un peu de pep's, un peu d'énergie sur scène, différente de ce qu'il y avait avant. On a aussi acquis de l'expérience en studio, personnellement j'en suis à mon 10ème projet, on commence à avoir l'habitude d'enregistrer ! Ça nous a permis d'être plus exigeants et aussi plus efficaces. On a travaillé avec une équipe que l'on connaissait bien pour limiter les éléments de surprise et être le plus efficace possible.

Cet album est auto-produit ?

Yassine : Oui c'est un album auto-produit. De la composition à l'arrangement en passant par l'étape de production et le financement. Tout est fait par Psykokondriak, de A à Z en passant par K !

Vous aviez envie de le faire librement ou vous avez pensé au crowdfunding et à d'autres alternatives ?

Yassine : C'est pas qu'on est pour ou contre, c'est surtout qu'on n'a pas envie de passer notre temps à faire ça. Dans la musique, qu'on soit chanteur, musicien, arrangeur... ce qu'on veut c'est faire de la musique et principalement ça, du coup toutes les activités annexes qui consistent à accumuler des sous, ce n'est pas forcément notre objectif. Nous, on veut faire de la musique et investir en jouant. Disons qu'à court terme, on aimerait bien aller encore plus vers la musique et réduire l'administratif. On est un groupe qui n'est suivi par absolument personne d'autre que des fans, il n'y a aucune organisation. On essaie juste de faire le maximum de musique possible et la plus fun possible.

Vous pouvez nous parler un peu de votre prochette d'album ?

psykokondriak pochette

Yassine : Le nom de l'album "Gloomy Days" signifie jours de pénombre. Gloomy est un terme anglais qui est très souvent utilisé pour désigner le mauvais temps ou la pluie. Ça nous évoque le Nord - Pas-de-Calais et surtout la période dans laquelle on est en train d'évoluer qui est un amoncellement de grisaille très répétitif que l'on voit partout : dans les journaux, sur les réseaux sociaux. Le titre est venu après avoir terminé l'album. Il est très représentatif des jours que l'on vit en ce moment mais où ne s'empêche pas de s'amuser. Ce n'est pas un album qui est dans le négativisme mais qui est dans le réalisme. Ce petit personnage qui est isolé face à une télévision et à une multitude d'écrans, c'est un peu le regard qu'on porte sur tous les individus de notre classe d'âge aujourd'hui. Tout le monde est perdu dans une ribambelle d'écrans, nous y compris et ce n'est pas une raison pour ne pas en parler.

Clément : La pochette a été faite par notre copain Geoffroy Triacca qui bosse chez Ankama et qui nous a donné un bon coup de main sur le côté graphique et visuel sur lesquels on a passé du temps. Il est parti de lui-même là dessus et on a trouvé que ça correspondait parfaitement avec tout ce que l'on évoquait dans les textes. Une ambiance un peu sombre que l'on ne retrouve pas forcément sur scène mais qui est très proche de ce que l'on raconte. Et justement, le fait de faire ce contraste entre ce qu'on va entendre en écoutant le disque et ce qu'on va voir en regardant la pochette était très important. On voulait que le visuel interpelle les gens et qu'on les pousse à se poser des questions. Mais musicalement ça reste très funky, on est là pour faire la fête, c'est vrai qu'on a un côté âpre mais c'est parce que l'on est sensible à ce qui se passe autour de nous.

Vous vous êtes bien entourés pour la sortie de cet album. Vous avez fait deux jours de résidence au Grand Mix, comment ça s'est passé ?

Yassine : C'était formidable ! C'était les meilleures conditions de travail depuis qu'on fait de la musique ! On a extrêmement bien travaillé pendant ces deux jours par rapport à ce qu'on peut faire habituellement en beaucoup plus de temps. On n'avait à se préoccuper de rien mis à part la musique. C'est vraiment extra de pouvoir travailler dans ces conditions.

C'est Olive de Carving qui a mixé votre album ?

Clément : Oui ! Olive est le premier à avoir bossé sur l'album. Tous les gens qui ont travaillé dessus ont été très pros et très gentils. Mais Olive et Geoffroy ont vraiment passé un temps fou sur ce projet, on n'a pas pu les rémunérer à la hauteur de leur investissement. Olive a dû passer 120 heures à mixer sur cet album. On a vraiment pris le temps de tout bosser en détail et d'aller chercher en profondeur pour que cet album sonne vraiment bien. Après bien sûr, on n'a pas d'énormes moyens de production mais pour un album auto-produit on a vraiment beaucoup travaillé et on a un résultat dont on est très fier. Pour moi, c'est la première fois que je me dis "ce n'est pas parfait mais on ne pouvait pas faire mieux". On a vraiment hâte de le défendre. Il ferme la parenthèse de notre entrée dans le groupe. Ça fait déjà deux ans qu'on est arrivé et que l'on bosse dur. Pouvoir fermer cette boucle avec Olive, ça va nous permettre de passer à autre chose sereinement avec un travail solide.

Vous allez être à la Maison Folie Wazemmes le 27 avril, on a vu que vous prépariez des nouveaux sets. Il y aura des surprises ?

Clément : Oui il y aura des surprises mais on ne peut pas tout dévoiler. Il y aura quelques nouveaux morceaux, il y aura des invités sur scène et hors de scène. On va être accueilli comme des rois à la Maison Folie Wazemmes sur une scène que l'on adore. On a vu qu'il y aurait également Aymeric Lompret, il fera l'ouverture de la soirée. C'est assez original d'accueillir un humoriste en première partie mais on est content parce qu'on traite des mêmes thématiques. C'est frais et original ! Il y aura également une expo photo de Ginie Van Roy qui soutient Psyko depuis ses débuts. Elle est très pro et très efficace, elle avait envie de faire une espèce d'exposition chronologique du groupe.

Est-ce que vous avez pour projet de préparer un autre clip ?

Clément : Oui, on a des pistes ! Mais pour le coup c'est vraiment à l'état d'ébauche car on a eu beaucoup de travail. Mais on peut dire que si vous voulez venir bien habillés le 27 avril à la Maison Folie Wazemmes, il y aura sûrement quelques captations. Venez avec votre plus beau sourire !

Est-ce que vous avez d'autres projets ?

Yassine : On sera le 29 avril à Boulogne-sur-Mer, en première partie de Taiwan MC et A State of Mind. On est vraiment très honoré d'aller à la Faïencerie de Boulogne où il y a près de 600 places ! On est très content d'aller tester des planches un peu plus épaisses et de voir ce qu'on peut donner là-dessus. On joue également le 23 avril au festival de Fort-de-Mons au Rock Fort. On jouera également au festival Paradisiac Field à Landrecies les 1er, 2 et 3 juillet.

Clément : On a aussi pour projet de sortir un autre EP, on a pas encore prévu de date. Il prendrait une forme beaucoup plus courte et prendrait une direction différente. On en dit pas plus car c'est vraiment à l'état d'ébauche mais on aimerait bien enchaîner là-dessus rapidement pour ne pas perdre la main ! On a beaucoup d'idées qui attendent et on sait par expérience que trop souffler après la sortie d'un album peut être vite dangereux.

Yassine : On s'est rendu compte que sur les projets, tous les membres du groupe ont quelque chose à apporter sur la musique. Tout le monde a apporté quelque chose d'essentiel, on peut vraiment dire qu'on a tous travaillé dessus. On se sent tous très concerné et c'est une super expérience de groupe !

Copyright photo : Ginie Van Roy

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