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Redouanne Harjane

Redouanne Harjane

Redouanne Harjane Style : Humour Date de l’événement : 17/04/2012

Le 17 avril, trois membres du Jamel Comedy Club étaient à La Péniche de Lille. Occasion rêvée de voir les nouveaux spécialistes du Stand-up. Au milieu de tous ces artistes, évolue un jeune messin, Redouanne Harjane, qui allie humour décalé et musique déjantée. Rencontre avec le « comique au chapeau » pour une interview qui navigue entre fantaisie et réalité…

Comment es-tu arrivé au Jamel Comedy Club ?

En participant tout simplement aux scènes ouvertes du mardi. J’ai rencontré Jamel, qui m’a donné la possibilité de grimper sur scène et à partir de là, c’était à moi de montrer ce que j’étais capable de faire. Aujourd’hui, je viens de terminer ma première saison au Jamel Comedy Club et maintenant tout s’enchaine très vite.

Qu’est-ce qui te plait dans le Jamel Comedy Club ?

D’y être déjà ! Faire partie de cette belle aventure est une chance unique. Puis il y a cette notion de liberté ! Le Jamel Comedy Club offre aux jeunes humoristes la possibilité de se lancer avec une certaine liberté dans le ton et dans les sketchs. Mais derrière il faut se remettre en question perpétuellement pour toujours aller de l’avant et s’améliorer. C’est une très bonne rampe de lancement pour tous les humoristes, où l’on ne se sent pas jugé par le public. Au Comedy Club, on peut se permettre de douter, sans avoir la peur du couperet qui tombe.

A quand un Redouanne émancipé et totalement en solo ?

Pour être sincère, je n’y pense pas pour le moment. Je me sens très bien au Comedy Club. J’aime trop travailler avec les autres membres pour le quitter. Je continue à apprendre, je fais tout doucement mon chemin. Il y a quand même ce petit orgueil, où tu veux te lancer seul, mais se serait griller les étapes. Je prends simplement ce qui arrive, on verra comment le public réagit et surtout s’il continue de me suivre. Et je fais surtout un gros complexe d’Œdipe ! J’aurai l’impression de poignarder dans le dos Jamel et le Comedy Club si je le quittais comme ça !

Quels sont tes projets du moment ?

Pour le moment, on termine la tournée en province. Ensuite direction le festival d’Avignon et le Marrakech du rire. On va également attaquer le tournage du Jamel Comedy Club pour Canal + qui est prévu pour juillet et pour terminer retour à Paris pour ma deuxième saison sur la scène du théâtre Comedy Club.

Peux-tu décrire en quelques mots ton univers scénique ?

J’aime jouer sur plusieurs tableaux, l’absurde côtoie la folie. Prendre des risques en créant des univers peu communs qui peuvent surprendre. Puis étant sex addict et un grand consommateur de drogue, ça me permet de m’immerger plus facilement dans tout ça !

Quelles sont tes sources d’inspirations pour tes sketchs ?

Je base beaucoup mon travail sur l’humour anglais et des personnes comme Zach Galifianakis, qui fait également beaucoup de sketchs musicaux, avec un humour subtil et grinçant. Mais mes sources d’inspirations principales restent la famille, les amies, les gens que je côtoie, la vie en général avec ses conflits, ses doutes et tous ses sentiments extrêmes…et les femmes surtout ! Ça m’a permis de créer ce personnage que l’on voit sur scène, qui est complétement fou, mais lucide par rapport au regard qu’il porte sur la société.

Qu’est ce qui te plait dans ces thèmes ?

J’aime décortiquer et observer les personnes, leurs réactions et leurs visions du monde. Je me considère un peu comme un médecin légiste, qui va fouiller et extraire leurs idées et leurs émotions. Ce qui donne cet humour d’observateur. Au final, je ne fais que retranscrire à quel point le monde est devenu absurde. Je ne me considère pas pour autant comme étant un spécialiste de l’humour noir, mais plutôt comme l’explorateur d’un registre inhabituel.

Pourquoi avoir choisi d’ajouter une touche musicale à ton spectacle ?

Au départ, la musique a surtout été un outil qui m’a permis de dépasser ma timidité. Me cacher derrière un piano avait quelque chose de rassurant. Mais avec le temps, je me détache de plus en plus de la musique. Puis le public commence à se rendre compte que je suis un très mauvais musicien. Peut-être qu’un jour, ce sera « Redouanne 100% stand-up » ou « Redouanne 100% musicien »…ce que je ne vous souhaite pas !

Au final, tu es le mec parfait : musicien et drôle. Tu dois avoir un certain succès auprès des filles ?

Je ne peux rien dire, mais ma situation a beaucoup évolué. Je suis devenu une sorte de gendre idéal.

Quelques mots pour séduire les internautes et leur donner l’envie de venir te voir sur scène ?

Ah parce que vous avez Internet à Lille ? Non, mais j’adore venir jouer dans le nord, en plus de ça ce soir c’est sur une péniche ! C’est la première fois que je vais jouer pour un public composé principalement de crabes et de poissons ! Je vais pouvoir jouer autant de fois que je le veux le même sketch sans qu’ils s’en rendent compte ! Et pour les quelques humains qui vont venir me voir, je veux juste leur dire que j’aime vraiment jouer dans le nord, comme en Belgique ou en Suisse. Etant moi-même de Metz, je pense cultiver cet humour un peu froid et subtil qui correspond tout à fait au public de ces régions. Il y a quelque chose de spécial avec ce public et je ne dis pas ça juste pour la forme. Ici, il y a une approche différente vis-à-vis de la Culture et de l’humour. Les gens sont plus spontanés et réceptifs. Ils fonctionnent plus à l’instinct et jouer devant un public comme ça, c’est toujours un pur plaisir.


 

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