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Roubaix Vintage Weekender

Roubaix Vintage Weekender

Roubaix Vintage Weekender Style : Vintage Date de l’événement : 06/11/2015

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L’édition 2015 du Roubaix Vintage Weekender pose ses valises remplies de vinyles et autres objets rétro à la Condition Publique de Roubaix pour trois jours de brocante mais aussi de concerts et d’expos. Lille la Nuit a rencontré Yvan Serrano (DJ Healer Selecta) et Françoise Steibel alias Miss Poodle Wah-Wah qui sont à l’origine du projet ; ils nous racontent ce qui nous attend les 6, 7 et 8 novembre prochains tout en évoquant leur passion pour le vintage.

Le Roubaix Vintage Weekender est l’un des plus populaires d’Europe, pouvez-vous nous dire en quoi c’est un événement important ?

Yvan : C’est devenu en deux ans l’un des plus importants dans le Nord de la France. La première année à Lille, 15 000 visiteurs sont venus. On ne pouvait pas le refaire à la Gare Saint Sauveur, parce que ça ne correspondait pas avec le calendrier. La Condition Publique nous a alors proposé de le faire là-bas. On a visité et on a décidé de le faire là même si beaucoup, beaucoup de gens nous ont déconseillé de le faire là. On a pris le « risque » et le « challenge » de le faire là-bas. On avait peur que moins de gens viennent parce que c’était à Roubaix et sans Lille3000 qui est quand même un support médiatique important. Mais on a eu plus de monde à Roubaix qu’à Lille, ça a prouvé à pleins de gens qui avaient des a-priori sur cette ville que tout pouvait bien se passer. On a accueilli 17 000 personnes ! Il y a 70 stands, 3 groupes par jour. On est dans le peloton de tête des leaders du vintage dans le Nord et même dans le Nord de l’Europe.

Les exposants viennent aussi du Nord de l’Europe ou d’ailleurs peut être ?

Françoise : Ils viennent surtout du Nord, de Belgique (surtout cette année), de Hollande, et aussi de Rouen.

Yvan : Notre expérience dans le vintage depuis des décennies, le fait d’avoir travaillé aux Etats-Unis et en France, nos voyages... nous ont permis de créer cet événement avec un esprit à la fois de la région mais aussi avec des influences de nos différents voyages. Donc je pense que les Belges et les Hollandais se sentent plus proches du Roubaix Vintage Weekender que celui de Lyon ou Poitiers. On a beaucoup de demandes de la Belgique parce que je pense qu’on a fait du bon travail tous ensemble l’année dernière, et ça porte ses fruits. C'est un coût pour les exposants de venir (hôtel, essence...). Donc si tu vas à un marché et qu’il n'y a personne, ce n'est pas terrible, d’où l’intérêt de faire beaucoup de promotion pour nous, pour qu’il y ait un public le plus large possible, que tout le monde s’y retrouve et qu’on puisse le faire l’année d’après.

Ils viennent aussi pour l’ambiance parce que vous cherchez à créer une dimension familiale, un moment convivial pendant tout le weekend.

Françoise : Oui et aussi les concerts, n’importe qui pourrait rester vivre trois jours dans l’enceinte de la Condition Publique. Il y a le marché, les foodtrucks… On peut boire, manger, s’amuser, se reposer, il y a un salon de thé, une expo et des concerts le soir donc il y a de quoi faire pendant ces trois jours.

Yvan : C’est une atmosphère, j’ai organisé beaucoup de chose à Londres et j’ai eu la chance de rencontrer des gens qui m’ont donné des endroits pour créer des choses et à chaque fois je le faisais comme si c’était mon appartement mais seulement l’appartement ici est un hangar. Chacun va « consommer différemment » le vintage, son vintage en fonction de la génération, du style qu’il collectionne. Tout le monde vient comme il est, pas besoin d’être habillé vintage pour entrer dans le marché. Si tu es là, c’est que tu aimes ça, sinon tu ne serais pas là.

Ce qu’on essaie de garder c’est cet esprit très ouvert en ce qui concerne les générations tout en respectant chaque famille vintage : années 50’, 60’, 70’. Notre but c'est aussi que tout le monde se mélange pour partager une passion

Yvan Serrano

Le vintage est une véritable passion pour vous : depuis quand êtes-vous dedans, qu’est-ce que vous aimez ?

Yvan : On a découvert le vintage dans les années 80, quand on était au collège, je parle pour moi mais tout le monde écoutait Michael Jackson ou Madonna. C’était l’époque charnière pour moi où le CD arrivait. Tous les gens jetaient leurs disques vinyles dans la rue. Chez Emmaüs à l’époque, avec dix francs tu avais 30 disques, c’était économique. On a entamé des collections, rencontré d’autres gens aux Etats-Unis, on s’envoyait des lettres pour s’échanger des disques. On s’est rendu compte qu’on n’était pas les seuls et c'est comme ça qu’est venu l’idée du Weekender : moi j’allais gratter des disques et ma partenaire des fringues, des bijoux... On s’est dit que ce serait bien de faire un truc où il y a des disques, des bibelots, des fringues. A la base, c’est une façon de vivre, une culture, tu rencontres des gens qui partagent des choses que tu ne connaissais pas et toi tu leur donnes aussi quelque chose. Aujourd’hui avec internet, c’est devenu super parce que tu peux échanger avec la planète entière.

Françoise : Moi ça doit être depuis la première fois où mes parents m’ont laissé aller seule à la braderie de la rue du long pot (Lille). Je me souviens très bien, j’avais 9 ans et là ça été le grand flash de ma vie de pouvoir farfouiller dans tous ces vieux trucs du passé, et ça ne s’est jamais arrêté. Un peu moins maintenant mais la passion est toujours là, mon œil est forcément attiré par ce qui est ancien. C’était aussi une façon de se démarquer, quand on avait 12 ans les gamins au collège ils avaient des pattes d’eph’, moi je portais des Levis 501 c’était presque de la provocation que de porter des jeans à revers comme ça avec des ballerines.

Yvan : On s’identifie à un monde musical, le vintage c’était d’abord la musique, le rockabilly. On était fan des Ramones qui étaient d’actualité quand on avait 15 ou 16 ans et on écoutait la musique qui les avaient influencés ce qui nous a permis de connaitre la génération des années 40 et 50, c’était nos parents, on ne voulait pas s’identifier à eux. Mais on se rendait compte que nos idoles reprenaient des morceaux des artistes de ces années-là qui étaient complètement inconnus. Le vintage a permis aussi de renouveler la musique. Ce n'est pas pour rien qu’Amy Winehouse faisait de la soul musique et du jazz, ce n'est pas une musique moderne.

Quelle est la programmation musicale cette année ? Comment avez-vous choisi les groupes ?

Yvan : C’est toujours difficile de choisir les groupes parce qu’on a beaucoup de demandes de beaucoup d’artistes qui sont intéressés pour participer au Vintage Weekender parce qu’il y a beaucoup de monde et qu’ils s’identifient à l’esprit du Weekender. Cette année, on a une grande première avec Freddie Notes, un artiste du label Trojan, c’était le label anglais qui sortait dans les années 60 Bob Marley, Jimmy Cliff... Il n’a jamais joué en France et donc ce sera sa première à Roubaix. Et on a créé un groupe autour avec que des musiciens de la métropole, ce sera donc Freddie Notes and the Soul rebels. Un groupe de Roubaix les Fel Fel brothers qui eux jouent plutôt du groove des années 70 ou de la latine comme Ray Barretto et The Arrogants, un jeune groupe lillois dont je m’occupe depuis 2011.

Le samedi, nous avons la date unique d’un groupe américain qui s’appelle Les Bellfuries qui font un rockabilly assez élégant. Ça marche beaucoup aux Etats-Unis parce les Américains commencent à prendre conscience de leur propre culture et il y a des groupes incroyables qui arrivent, des jeunes gens de 25 ans qui jouent la musique qu’on collectionne depuis très longtemps et ils arrivent quasiment à faire le même son tout en amenant quelque chose de frais. Il y a aussi les Dustaphonics de Londres et dans l’après-midi les Kitschenette’s avec un des animateurs de la radio le Mouv’ qui fait partie de ce groupe qui fait du yéyé, pas celui de Johnny mais toute la musique américaine des années 60’ version française dans le texte.

Et enfin, dimanche nous avons Alex Haynes, c’est un Britannique qui fait du blues, si vous aimez les Black Keys c’est dans ce registre-là. Le label Français Q sound, qui monte énormément, avec des jeunes filles qui chantent de la soul, ce sont des personnes très talentueuses, pleines d’énergie. On leur donne une heure de scène l’après-midi pour présenter deux, trois personnes de leur label. Un groupe de Lille sera également là Young Soul Rebels plutôt années 80’ du style les Clash.

Quelles sont les nouveautés pour cette édition 2015 ?

Yvan : Cette année il y aura l’usine de films amateurs de Michel Gondry qui se passe en même temps que le Weekender, on s’adapte pour que tout le monde ait sa place. C’est un gros plus je pense parce que c’est incroyable, c’est quelqu’un de mondialement connu et son projet est fantastique donc c’est super que ça se passe à la Condition Publique.

Françoise : J’ai essayé, et j’ai trouvé, des exposants qui, pour certains, n’ont jamais participé à aucun marché en France. Des exposants qui ont de la marchandise haut de gamme mais aussi abordable pour que tout le monde puisse repartir avec un petit quelque chose, pour ne pas se sentir frustré.

Est-ce que les visiteurs viennent chercher quelque chose de spécial, des objets particulièrement rares et recherchés ?

Ce qui marche pas mal ce sont les platines vinyles, si vous avez ça chez vous c’est un peu le graal. Beaucoup de gens en recherche et donc forcément les disques qui vont avec : c’est dans le top 5 des objets recherchés.

Françoise Steibel alias Miss Poodle Wah-Wah

 

Françoise : Oui il y a des objets qui sont vraiment très rares. Il y a pas mal de jeunes femmes qui viennent pour acheter des vêtements, des gens qui sont là pour trouver des petits objets de déco, des fauteuils ou des chaises même dépareillées. Il y a aussi des gens qui ne sont pas passionnés mais en voyant un truc, ils vont découvrir une soudaine passion.

Yvan : Moi je sais que quand je vais gratter dans les vinyles je cherche rien et tout. Il y a des gens qui viennent sur ces marchés là sans avoir une idée en tête, et ils auront un coup de cœur. On essaie de respecter chaque personne avec son affinité, pour que chacun puisse « consommer » le vintage. Il y a des enfants qui ont un coup de cœur pour des jouets que leur grands-parents ou leurs parents ont utilisé ; c’est génial de voir ça !

Yvan : C’est aussi parce que quand on parle du vintage il y a quelque chose de palpable. Quand vous avez récupéré un mp3 sur votre téléphone, quand on le perd, on perd sa collection de musique. Alors qu’un disque on peut le toucher, le mettre sur une platine, regarder la pochette, discuter avec quelqu’un. C’est une façon de consommer qui est différente, pas qu’elle soit moins bien. C’est quelque chose qui est là pour l’éternité comme la musique classique. Le seul inconvénient c’est que c’est lourd à déplacer mais si vous avez des problèmes financiers vous pouvez toujours revendre vos vinyles, par compte la collection de mp3 pas sûr. C’est une forme de longévité.

Du 6 au 8 novembre à la Condition Publique à Roubaix.
Gratuit
Horaires :
Vendredi 17H > 22H (23H pour les concerts)
Samedi : 11H > 22H (23H pour les concerts)
Dimanche : 11H > 19H

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