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Sharleen Spiteri – Texas

Sharleen Spiteri – Texas

Texas Style : Rock Date de l’événement : 24/09/2013

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C’est sur la terrasse du magnifique musée la Piscine à Roubaix que nous avons rencontré Sharleen Spiteri, la chanteuse de Texas. Le cadre était vraiment idéal pour commencer une interview sous le soleil, pour discuter des 25 ans du groupe, du nouvel album « The Conversation », de la France et de Lille.

LilleLaNuit : Belle journée pour une interview, n’est-ce pas ? C’est rare…

Sharleen : Oh, oui vraiment, pour moi c’est ça la vie… Venir en France, se poser dans un cadre agréable, dans un jardin… Et la nourriture est excellente… C’est tout simplement fantastique. Je suis très heureuse.

Texas fête son 25e anniversaire. Comment le vivez-vous ?

C’est très gratifiant. Je n’ai pas l’impression que ça fasse aussi longtemps. Ça semble toujours très nouveau, très stimulant et passionnant, ce qui est une bonne chose. Je suis comme une enfant qui a le plus beau jouet, très fière de nous.

Quel est le souvenir le plus incroyable de votre carrière, si vous ne deviez en garder qu’un ?

C’est peut-être quand on a fait « White on Blonde », l’album qui contenait « Say what you want ». Tellement de gens nous avaient rayé de la carte et pensaient qu’on était finis, et on a fait notre come-back avec « Say what you want », qui a été n°1 partout en Europe. Tout le monde parlait de nous, dans tous les pays, et c’était sans doute le meilleur sentiment au monde.

« Red book » est sorti en 2005 et « The conversation » est sorti 8 ans plus tard en 2013. Le groupe a fait une longue pause et vous avez fait 2 albums solo. Que vous a apporté cette expérience ?

Rien.

Rien ?

Enfin ce que je veux dire c’est que je n’ai pas fait ces albums solos pour apprendre ou découvrir quelque chose. Si je les ai faits, c’était parce que j’avais besoin de le faire pour me débarrasser de quelque chose. Je ne voulais pas faire carrière en solo, ça ne m’intéressait pas, mais quand j’ai fait « Melody », je venais de me séparer du père de ma fille et je voulais être seule. Pour être honnête, mon groupe ne voulait pas être près de moi. Ils sont comme mes frères, ils me demandaient « Tout va bien ? » et je leur répondais « Ouais » et ils disaient « Ok », ils ne voulaient pas en parler, ils ne voulaient pas affronter le problème, ils voulaient simplement s’assurer que j’allais bien, et si je disais que j’allais bien, c’est que j’allais bien.

Et en fait, quand le disque était en cours d’écriture, c’était d’abord censé être un disque de Texas, mais au fil de l’écriture, il est devenu évident que ce n’en était pas un. Et je n’avais pas envie de me battre ou de discuter pour imposer mes choix, en disant ça j’aime, ça je n’aime pas, je veux tel ou tel type de guitare, j’avais déjà donné. J’avais juste besoin de faire quelque chose. Je me disais c’est fait, ça y est je l’ai fait, c’était quelque chose que j’avais besoin de faire, juste pour moi. Le son devait être beaucoup plus féminin, je devais être beaucoup plus délicate, ça ne ressemblait pas du tout à du Texas. C’est pour ça que j’ai fait ce disque. Et entre-temps Phil Ramone, le producteur, m’a contactée pour savoir si je voulais faire « The Movie Songbook » (un album de reprises de musique de films), et pour moi travailler avec Phil Ramone, qui faisait tous les disques de Frank Sinatra et Barbara Streisand, c’était tout simplement fou, et je l’ai supplié de me laisser le faire. Ça m’a pris une semaine pour faire le disque, je suis allée à Los Angeles pour enregistrer toutes les chansons, et je suis rentrée. Et ensuite Ally (McErlaine – un des membres du groupe) a eu un anévrisme cérébral quasiment la semaine d’après, c’était il y a 4 ans, et c’est pour ça que tout s’est arrêté encore une fois.

Comment se sont passées les retrouvailles pour travailler sur ce nouvel album après la pause ?

En fait, je vois tout le temps les membres du groupe, donc c’est pas comme si on ne se voyait pas, on se voit. Ma sœur est mariée à l’un des guitaristes, la femme de Johnny (McElhone) est l’une de mes meilleures amies, donc en fait, on se voit tous tout le temps. On est Texas mais on est aussi amis.

Donc c’était normal ?
Oui c’était complètement normal, ce n’était pas du tout une grosse séparation comme si je ne voulais plus les voir parce qu’ils m’énervaient.

Votre dernier clip s’appelle « Detroit City ». Pourquoi avez-vous choisi cette chanson ? Pouvez-vous nous en dire plus sur la vidéo ? Pourquoi Détroit ?

La musique de Détroit a joué une grande influence sur Johnny (qui écrit les chansons) et sur moi, donc cette chanson était comme une ode à la musique qui vient de Détroit et à cette ville. Vous savez ce son, bam bam bam, ça nous a donné énormément d’inspiration, c’est pour ça que la chanson a été écrite. Et si tu écris une chanson sur Détroit, il faut aller à Détroit pour tourner le clip.

Vous avez vraiment l’air d’aimer cette ville…

Oui je l’adore, c’est une ville super, il y a beaucoup de choses qui s’y passent, une super scène artistique et musicale underground. Cette ville a beaucoup d’âme, elle traverse une période très difficile en ce moment, mais il y a une énergie positive de la part des gens, qui se disent « Ok, la ville est en faillite mais on va se battre pour s’en sortir ». On sent cette énergie, c’est agréable.

Vous venez en France et vous avez une tournée marathon. Vous jouez presque tous les jours en octobre et en novembre. Est-ce une demande de votre part d’enchaîner les dates ? Est-ce que vous voulez aller dans le plus d’endroits possibles ?

En 2000, on a fait une longue tournée où on jouait dans des petites villes quand on a fait « The Greatest Hits ». Ça a duré longtemps, on était en France pendant des mois et j’ai adoré, c’était fantastique. Je pense qu’il est important de jouer dans des endroits où on n’a pas joué depuis longtemps, c’était un peu l’idée de cette tournée, allons-y, rappelons-nous aux gens, reprenons la conversation là où nous l’avons laissée.

Et ça y est, vous êtes prêts pour cette tournée ?
Bien sûr, nous sommes prêts. Je suis toujours prête.

Sur votre page Facebook, on peut voir que les fans français sont importants pour vous et vice versa. Votre nouvel album, sorti en mai, était déjà disque d’or en juillet. Pouvez-vous nous en dire plus sur cet attachement ? Comment évolue-t-il ?

Je chéris cette relation mais je ne me pose pas trop de questions à son sujet. Je la respecte et je suis très heureuse qu’elle existe, on travaille dur. Par exemple, vous dites qu’on joue beaucoup de dates en France, c’est parce que le public français nous soutient donc on y va. Certains diront peut-être que c’est trop mais je m’en fiche, les gens nous soutiennent, ils achètent nos disques, ils suivent Texas depuis 25 ans, alors on se doit de donner en retour, c’est comme ça que toute relation fonctionne. Et comme dans toute relation, il ne s’agit pas que de nous, mais aussi de comment les fans nous perçoivent, nous voient, nous ressentent par rapport à ce que nous faisons. Je ne prends pas de décisions en fonction du public et de ce qu’il pense. J’ai rencontré des fans de Texas qui disaient « Je déteste cet album », mais je leur ai répondu de revenir me voir dans trois mois pour me dire si c’était toujours le cas. Et trois mois plus tard, ils me disent que c’est le meilleur disque. Parfois on change quelques trucs, on fait les choses un peu différemment et les anciens fans nous demandent pourquoi on a fait ça, et disent que ce n’est pas comme ça qu’ils perçoivent Texas. Bien sûr, j’adore que le groupe ait des fans, mais les fans ne prendront jamais les décisions dans mon groupe. Point. C’est comme une vraie relation. On ne peut pas devenir l’autre personne et l’autre personne ne peut pas devenir nous, chacun doit respecter l’espace de l’autre.

Écoutez-vous des groupes français en ce moment ?

J’ai l’impression que le monde entier écoute Daft Punk en ce moment. C’est évident ! Je ne pense pas qu’il y ait une seule personne qui ne connaisse pas Daft Punk sur la planète. Les Français ne produisent pas énormément de groupes qui ont un grand succès hors de la France. Il y en a quelques uns qui ont vraiment bien réussi, mais le disque qui a le plus gros succès dans le monde en ce moment est sans doute le disque de Daft Punk. Il faut être sourd ou aveugle pour ne pas avoir remarqué que ce groupe français a pris le pouvoir.

Texas sera à Lille le 20 octobre. À part le Zénith, quel est votre endroit préféré à Lille ?

En fait, on est en train de voir si on ne peut pas revenir et faire un concert ici. On vient de décider ça aujourd’hui. Quand on est arrivés, quelqu’un a dit qu’il allait bientôt y avoir un concert ici et j’ai demandé « Vous faites des concerts ici ? ». C’est intéressant. Donc on reviendra peut-être ici.

Quand ?
Je ne sais pas encore. Peut-être que je vais faire un « Museum tour », une tournée rien que dans les musées, on va trouver quelque chose. Pour le 25e anniversaire de Texas, on va faire quelque chose de différent.

Un grand merci à vous !
Parfait !
C’était un plaisir de vous rencontrer.
De même !

On se revoit donc le 20 octobre au Zénith de Lille !

Interview : Aurélie GAM - Traduction : Marie Pok

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