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Slalom fête ses 2 ans : plus qu’un club, un véritable lieu de vie avec des valeurs et plein de projets

Slalom fête ses 2 ans : plus qu’un club, un véritable lieu de vie avec des valeurs et plein de projets

Slalom Les 2 ans ! Date de l’événement : 21/03/2025

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Deux ans déjà que Slalom a ouvert ses portes et a su se faire une place de choix dans le paysage nocturne lillois. En seulement deux ans, ce lieu à mi-chemin entre club et salle de concert est devenu un incontournable pour les amateurs de musique électronique, de rap et de soirées immersives. Avec une programmation variée et une communauté fidèle qui ne cesse de grandir, Slalom s’est imposé comme une référence, bien au-delà d’un simple espace où faire la fête ! Quel bilan tirer de ces deux années d’existence ? Nous avons échangé avec Jules, chargé de communication et de billetterie, pour comprendre comment Slalom est parvenu à devenir bien plus qu’un club…

On se disait que cela fait déjà deux ans que Slalom a ouvert ses portes. À la fois, le temps passe vite et en même temps, on a l'impression que vous êtes là depuis longtemps. Quel bilan tirez-vous de ces deux années ?

Jules : C'est intense ! Globalement, on est très contents de l'évolution de Slalom. Sur la scène lilloise, que ce soit comme lieu de nuit ou de sortie, Slalom est devenu une référence pour beaucoup de monde, tous styles confondus. C'était un défi au début : comment s'ouvrir à plusieurs univers et permettre à chacun de s'y retrouver ? Aujourd'hui, on fait de la techno, du rap, des soirées pop... un peu de tout. On a trouvé un bon rythme avec des promoteurs réguliers et, maintenant notre ambition est de développer encore plus le volet concerts. Les gens perçoivent surtout Slalom comme un club, mais nous avons toutes les licences pour être une vraie salle de spectacle. Il nous manque juste les subventions d’une SMAC, mais on a la même légitimité que l'Aéronef. C'est cool que les gens commencent à l'entendre un petit peu. "Not Just A Club", c'est notre baseline majoritaire. Elle est venue parce qu'il y a une vraie communauté qui s'est développée autour de Slalom en deux ans. C'est un truc de fou. Il y a des gens qui ont refait le club sur Minecraft, ils ont un Discord où ils discutent entre eux et se retrouvent pour faire autre chose qu'aller au club. Il y a une vraie communauté là-dessus. Les gens ont un côté très familial avec Slalom.

La communauté, comment l'avez-vous créée ? Sur les réseaux sociaux, vous avez une belle présence !

Jules : On demande régulièrement à notre communauté quels artistes ils aimeraient voir. Je pense que c'est ce lien qui a engendré le fait que les gens se sentent intégrés dans le club. Je pense que le truc qui m'a le plus marqué, c'est quand les gens ont refait le club sur Minecraft. Quand ce n'est pas ouvert, les gens ont vraiment envie d'y aller. Même si c'est sur les réseaux !

Quand ce n'est pas ouvert, les gens ont vraiment envie d'y aller. Même si c'est sur les réseaux !

Jules

Et c'est ce qui vous a donné envie de faire ce côté très immersif sur le nouveau site ?

Jules : Oui, on voulait un site plus professionnel, car on reçoit beaucoup de demandes, que ce soit pour des événements, des privatisations ou même des tournages. L'Amour Ouf a été tourné chez nous, tout comme certaines productions d’Arte et de la série HPI. Notre espace immersif séduit autant les particuliers que les entreprises qui souhaitent organiser des événements. Nous proposons des offres adaptées et tout est négociable.

Le nouveau site marque aussi nos 2 ans, c'était une belle occasion de fédérer encore plus de monde. On a lancé une campagne média autour de cet anniversaire. L'ancien site n'était pas optimal, alors j'ai tout repensé pour qu'il soit plus immersif et interactif. On voulait que les visiteurs retrouvent tout l’univers de Slalom : concerts, club, photos… C’était un enjeu important pour nous.

C'est réussi ! Parlons de votre programmation pour cet anniversaire. Comment l'avez-vous imaginée ?

Jules : On voulait se faire plaisir et toucher différentes audiences. On a évité les dates rap car c'est le ramadan, et notre communauté musulmane est très présente sur ces événements. Côté musique électronique, vendredi 21 mars, on a misé sur Cera Khin, une artiste engagée sur la santé mentale, avec une soirée 100% féminine. On fait toujours attention à l'inclusion des femmes dans le monde de la nuit, et pour cet anniversaire, plus de 50% des artistes programmées sont des femmes. Vendredi 22 mars, on accueille aussi Acid Arab, pionniers de l'électro orientale.

Vendredi 28 mars, c’est Mandragora, qui avait adoré sa dernière date chez nous. Samedi 29 mars, on met en avant la scène LGBT avec notre soirée "Cuntrol", où seuls des artistes queer sont bookés, avec des performances drag et danse. Slalom a été un tremplin pour les collectifs LGBT lillois et on continue de les soutenir. Ça nous tient beaucoup à cœur. Je trouve que c'est au global toutes nos valeurs sur deux semaines.

C'est exactement ce que j'allais dire. Quand tu racontes la prog, on retrouve toutes les valeurs qui vous tiennent à cœur, et que vous avez envie de partager au plus grand nombre. On a parlé de votre soutien à la scène féminine et la scène queer, et il y a aussi votre soutien aux artistes locaux…

Jules : Nous essayons toujours d'avoir un headliner fort, et nous mettons en avant les artistes lillois. Valoriser la scène locale est important pour nous, car cela apporte une vraie dynamique et un échange enrichissant. On essaie aussi d’intégrer des artistes qui rêvent de jouer aux côtés de leurs idoles. Il nous arrive de recevoir des messages du type "Cet artiste est mon préféré, j’adorerais mixer avec lui", et on prend ces demandes en compte. Lille est une ville très active musicalement, notamment dans l'électro, avec une multitude d’événements chaque semaine. Notre défi est donc d’apporter une diversité tout en espaçant les programmations pour donner à chacun sa chance et permettre aux artistes de briller.

Est-ce que depuis l'ouverture de Slalom vous avez observé des évolutions dans la manière dont les Lillois font la fête ? Parce qu'on a vu que par exemple, avec Mosimann, vous avez fait une soirée spéciale sans téléphone. Tu peux nous raconter un peu d'où est venue l'idée de cette soirée ? Et comment ça s'est passé ? Parce que c'est hyper cool de faire ça. Nous, on l’a déjà vécu en concert. Mais là, on s'est dit que c'était intriguant de vivre ça en soirée.

Jules : Je n'étais pas présent ce soir-là, mais j’ai eu les retours de mes collègues. J’ai vécu une expérience similaire récemment lors d’un concert de Disiz. Pour Mosimann, l’initiative venait de son équipe : son agent a contacté notre directeur artistique dans le cadre de sa tournée. On avait le choix d’accepter ou non, et on a décidé de tenter l’expérience. Au final, cela s’est très bien passé, même si le public était très différent de d'habitude. Mosimann attire un public un peu plus âgé, qui le suit depuis ses débuts à la Star Academy. Ce genre d’événement met en lumière un changement que l’on observe dans la façon dont les Lillois consomment la musique. La scène électro a énormément évolué ces dernières années, notamment avec la popularisation de la Hard Techno, un sous-genre qui est devenu très commercial. Au départ, lorsque nous avions programmé des soirées techno, le public lillois n’était pas forcément réceptif, car il ne connaissait pas bien ce style. Pourtant, la techno est née de milieux racisés et queer, avec des valeurs d’inclusivité fortes. Aujourd’hui, on observe un basculement vers une techno plus mainstream, ce qui modifie la façon dont les gens vivent ces événements.

Nous devons constamment nous adapter à ces évolutions, tout en veillant à rappeler certaines valeurs essentielles. C’est parfois un défi, mais ce qui nous plaît, c’est que Slalom a permis à de nombreuses personnes de découvrir des styles musicaux qu'elles n’auraient jamais explorés autrement. J’ai souvent des retours de clients qui nous disent : "Je suis venu pour une soirée techno et, finalement, je me suis retrouvé en soirée shatta... et j’ai adoré !" ou à l’inverse, des amis qui n’écoutent jamais d’électro, mais qui ont été bluffés par une soirée chez nous.

Au début, les gens venaient surtout pour la programmation, mais aujourd’hui, ils viennent aussi pour l’expérience Slalom. On reçoit même des messages de personnes qui nous disent : "Je ne connaissais pas cet artiste, mais j’ai confiance en votre programmation et je suis venu... et j’ai adoré." C’est une vraie réussite pour nous.

Au début, les gens venaient surtout pour la programmation, mais aujourd’hui, ils viennent aussi pour l’expérience Slalom.

Jules

Cette fidélisation vous permet aussi d’oser davantage dans vos choix de programmation ?

Jules : Exactement ! On peut prendre plus de risques aujourd’hui. On peut tester des formats différents, comme des concerts où les artistes livrent de véritables performances scéniques, bien loin des showcases traditionnels. Cela permet d’attirer des spectateurs qui ne fréquentent habituellement pas les clubs. C’est ce qui nous plaît : être un lieu polyvalent, où l’on peut proposer autant des concerts que des soirées clubbing.

Quels sont vos objectifs pour 2025 ?

Jules : Continuer d’élargir notre public et explorer toujours plus de styles musicaux. Personnellement, j’aimerais que notre communication joue un rôle éducatif, que ce soit sur les comportements en soirée ou sur les genres musicaux. Aujourd’hui, une date Hard Techno se remplit facilement parce que c’est un style en vogue. Mais on veut aussi pousser les gens à découvrir d’autres sons.

L’autre objectif, c’est de renforcer notre programmation concerts. On aimerait en proposer au moins un tous les quinze jours. Ce n’est pas énorme pour une salle de concert classique, mais avec trois soirées club par semaine, c’est déjà un beau défi. On travaille beaucoup avec des tourneurs, mais on veut aussi proposer nos propres événements. On a récemment organisé un concert de drag show et demain, pourquoi pas un bingo ou un défilé ? L’idée, c’est que tout reste possible. On n’est pas juste un club, pas juste une boîte de nuit. Slalom est un lieu d’expériences où tout peut arriver.

D'ailleurs, il y a une date qui nous intrigue. Le 23 mai, il y a Face2Face. “Face2Face, c'est plus qu'une soirée, c'est un tout nouveau concept à vivre au moins une fois dans sa vie”, mais il n'y a pas d'autres infos. On s'est dit qu'on pourrait peut-être savoir un peu plus !

Jules : L’idée est de proposer un format où les DJs jouent en face-à-face sur les mêmes platines, sans pouvoir se toucher ni communiquer autrement que par le regard et l’énergie qu’ils dégagent. Cela crée une dynamique unique et une véritable performance en direct.

En termes de production, on réfléchit encore à la mise en scène, mais il y a de fortes chances que l’on opte pour une configuration en scène centrale afin que le public puisse voir l’interaction entre les artistes de près. Ce qui est génial avec notre espace, c’est que l’on peut vraiment adapter la scénographie selon nos envies. Chez nous, si on veut déplacer la scène ou tester une nouvelle mise en scène immersive, on peut le faire sans contrainte.

Vu que Slalom est plus qu'un club, avec des artistes qui viennent jouer en live, qui préparent des vraies propositions artistiques, les prix vont avec la qualité des événements que vous proposez. Certains peuvent trouver la place assez chère, mais il y a une réalité derrière les prix.

Jules : Oui, et c’est vrai que peu de gens réalisent ce qui se cache derrière le prix d’une soirée. Quand tu viens à Slalom, tu ne viens pas juste écouter une playlist : tu viens voir des artistes, des DJ qui recherchent leurs sons en amont, qui mixent en live, qui proposent une véritable prestation. C’est comme aller à un concert, mais dans un format club. Moi, j’ai déjà essayé de mixer, et franchement, c’est un vrai métier. Il y a tellement de paramètres à gérer ! Les gens ne réalisent pas toujours à quel point c’est complexe et demande du travail. Et puis, il faut aussi comprendre la réalité économique : certains DJ demandent des cachets qui représente un vrai investissement. On essaie toujours de proposer des tarifs raisonnables, mais parfois, on fait des programmations où l’on sait pertinemment qu’on ne sera pas rentable, juste parce qu’on veut proposer un son intéressant et faire découvrir de nouveaux artistes. C’est aussi pour ça qu’on doit compter sur les revenus du bar ou du vestiaire. Slalom, ce n’est pas juste une boîte où l’on met une playlist, c’est un lieu de spectacle avec une vraie direction artistique. Nous, on mise avant tout sur la qualité de l’expérience.

Si tu avais un dernier mot pour celles et ceux qui n'ont pas encore réservé leur place pour l'anniversaire ou qui hésitent à cause de l’emplacement, qu’aimerais-tu leur dire ?

Jules : C’est vrai que l’emplacement a été un vrai sujet au début. Amener du public, notamment ceux qui sortent souvent en boîte, n’a pas été simple. Slalom demande un peu d’effort, mais au final, cela crée une vraie sélection : ceux qui viennent à Slalom, c’est qu’ils en ont vraiment envie. Ceci dit, on est juste à côté du métro, donc c’est très accessible. Pour rentrer, il y a Uber, ce qui reste bien plus pratique qu’il y a quelques années où il n’y avait quasiment aucune solution. Il y a un Discord où les gens peuvent s’organiser entre eux, par exemple pour partager un trajet. Mais c’est vrai qu’il faudrait qu’on réfléchisse à d’autres initiatives, comme le fait d’offrir une réduction aux personnes qui viennent en vélo, à l’image de ce que fait l’Aéronef.

Ensuite, pour celles et ceux qui hésitent encore, je leur dirais qu’il y a forcément une date qui leur plaira. Slalom ne se résume pas à un gros club techno, c’est un lieu qui propose une programmation variée, avec des styles pour tous les goûts. Pour l’anniversaire, on met surtout en avant la musique électronique, mais si tu es plutôt concert, il y a aussi des dates pour toi. Si tu aimes la musique, tu as ta place ici !

Si tu aimes la musique, tu as ta place ici !

Jules

Autre point important : beaucoup de gens viennent seuls, et il ne faut pas hésiter à tenter l’expérience. L’ambiance est très familiale, tout le monde se parle facilement, et les habitués sont accueillants. Il n’y a pas de raison d’avoir peur de découvrir de nouveaux styles ou d’explorer un nouvel endroit. D’ailleurs, j’ai plein d’amis aux goûts musicaux très différents : ils ne viennent jamais aux mêmes soirées, mais chacun a toujours trouvé une date où il a adoré l’expérience. Alors si tu hésites… arrête d’hésiter, tu trouveras forcément quelque chose qui te plaira !

C’est une belle conclusion !

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