Aujourd’hui19 événements

Thierry Amiel nous présente sa tournée intimiste piano-voix

Thierry Amiel nous présente sa tournée intimiste piano-voix

Thierry Amiel Tournée piano-voix Style : Chanson française Date de l’événement : 08/12/2024

Site Web

Le dimanche 8 décembre 2024, Thierry Amiel nous invite à découvrir sa tournée intimiste piano-voix. Rendez-vous à la Cathédrale Notre-Dame-de-la-Treille pour ce concert intimiste, et en attendant nous avons le plaisir d'échanger un peu avec lui pour en savoir plus.

2019 marquait la sortie de son album Artéfact, sur lequel Thierry Amiel signait la plupart des textes et qu'il co-composait. Depuis, un concert parisien au Nouveau Casino et surtout une tournée empêchée par le Covid-19. De l'importance de cette tournée bienvenue pour découvrir ou redécouvrir ses chansons sur scène.

LillelaNuit.com : Qu'est-ce qui t'a motivé à faire cette tournée piano-voix ? Je sais qu’il y avait déjà eu quelques dates l’an dernier...

Thierry Amiel : L'année dernière, il n'y a eu que quelques dates, ça a été un peu comme un test. J’ai cette envie qui est apparue, disons, du jour au lendemain, qu’après j'ai essayé d'analyser. J'ai senti que j'avais un manque, un besoin de retrouver mon public. Je pense qu'il y a beaucoup de l'effet Covid, j'imagine. C'est-à-dire que moi, j'avais mis énormément de temps à préparer un quatrième album, qui est sorti dans de mauvaises conditions avec le Covid qui a débarqué trois mois après. Grâce à cet album, la promo commençait. J'avais des showcases qui étaient organisés dans plusieurs lieux culturels. J'ai commencé à voir les gens, c'était cool. Tout s'est arrêté de manière abrupte pour tout le monde à cause du Covid. Une fois le Covid passé, en parlant avec tous les gens de la musique autour de moi, on m'a fait comprendre que maintenant, il fallait partir sur un nouvel album. Je me dis que je pars sur un nouvel album en étant déçu de me dire que le Covid a mis une barrière, un peu comme avant ou après Jésus-Christ. Il y a le côté de tout ce qui est avant le Covid, c'est fini.

Et là, je me dis que j'ai encore passé deux ans sur un nouvel album, je n'aurai pas vu les gens et ça fait longtemps. Peut-être qu'il y avait aussi un besoin de voir du monde, d'être entouré, de revoir le public. Je me suis dit pourquoi pas, avant de repartir sur un nouvel album, revoir les gens. Je me suis dit, dans ce besoin d'humanité, pourquoi pas faire un concert intimiste, proche des gens ? L'idée s'est faite comme ça : « on va faire juste piano-voix ». En voyant Laurent Voulzy en concert, je me suis dit que les églises mettent très en valeur les piano-voix. Voilà comment est venue l'idée. J'ai fait un test il y a un an, ça s'est super bien passé. Là, c'est la suite de ces six premières dates.

Il y a des artistes qui exclusivement font des tournées d'églises, parfois c'est ultra cohérent par rapport à leur album ou par rapport à leur chemin de vie, etc. Je cherchais des lieux un peu magiques ou qui fassent qu'il se passe quelque chose. Parce qu'en plus, je suis tout seul avec le piano, je voulais éviter que ce soit trop froid, plat.

Oui, j’ai vu la liste des lieux. Il y a des églises, il y a des temples. En général, l'acoustique est super bonne.

Oui, il y a ça pour la moitié des dates qu'on a ouvertes. Et une autre moitié, cela dépend. Par exemple, à Montpellier c'est un amphithéâtre, le plus vieux d'ailleurs amphithéâtre de médecine, d'anatomie de France. Il y avait un peu une volonté de trouver des configurations de salles originales. C'est pour ça aussi qu'à Paris, je fais l'Européen, où le public est en arc de cercle autour de la salle. La moitié, c'est des temples-églises et une autre des salles, on va dire différentes.

D'ailleurs, qui t'accompagne au piano ? Comment ça se déroule ? Comment tu travailles avec ?

C'est Gilles Erhart qui m'accompagne au piano. C'est un pianiste qui a beaucoup d'expérience, qui a travaillé avec plein d'artistes, de grands artistes, qui a fait toute sa carrière en tant que pianiste professionnel. J'ai pensé à lui parce que c'est un pianiste qui m'avait accompagné sur ma toute première tournée, il a fait partie de mon parcours. Avec le temps, j'ai rencontré beaucoup de pianistes, je me suis demandé lequel prendre pour un piano-voix ? Il y en avait qui étaient plus pop ou autre. Et je me suis dit que Gilles était celui qui correspondrait le mieux. On se retrouve après une première tournée qui était en 2004, 2005. En ce qui concerne la manière dont on travaille, on se retrouve en studio avec son piano à queue. On a dû adapter tous les titres que je souhaitais intégrer dans la setlist, voir comment les aborder parce que forcément, c'est différent. Il n'y a qu'un musicien, donc comment mettre en valeur ? Qu'est-ce qu'on met en avant ? Qu'est-ce qu'on enlève ? On a passé beaucoup de temps à préparer ça.

Oui, parce que ça ne laisse pas beaucoup de place à l'impro, j'imagine, ce type de configuration ?

Alors, en l'occurrence, si. Il y a deux options possibles : soit faire un truc, sans que ce soit péjoratif mais disons très scolaire, de très carré, c'est-à-dire faire des partitions annotées à la note près. C'est cool, c'est une option. Et une autre option, et c'est celle qu'on a choisie, qui est de fixer les choses importantes. Bien évidemment, les tempos, dire que dans tel refrain, on va plutôt prendre telle option. Enfin, de tracer vraiment les grandes lignes et les fixer. Mais par contre, laisser place à une forme d'improvisation. Et ce choix s'est fait parce que Gilles a une culture jazz. Les choses bougent d'un soir à l'autre en fonction de notre feeling.

Alors justement, est-ce qu'on peut parler un petit peu des chansons ? Dans le petit descriptif des concerts étaient mentionnés des titres inédits issus du prochain album. Alors évidemment, tu ne vas pas pouvoir en parler beaucoup, mais qu'est-ce que tu peux dévoiler disons sans trop dévoiler ?

Il devrait y avoir trois titres inédits. Disons que j'en travaille trois, après, on va voir. Comme je disais, c’est au feeling, peut-être que je n'en ferai que deux. Qu'est-ce que je peux dire ? J'ai fait un choix, ça c'est sûr, de titres qui pouvaient s'adapter en piano, du moins sans dénaturer l'ambiance du concert. Et ça, c'était pareil pour les titres de mes précédents albums. On peut tout faire au piano mais je me disais, que si on est dans des ambiances plutôt très émotionnelles, classes, très artistiques, un peu musique classique, on ne peut pas après passer en mode Michel Berger. Donc, il y a des titres que j'ai décidé de ne pas faire pour respecter une couleur sur tout le concert. Là, dans les inédits, forcément j'ai fait la même chose. J'ai dû choisir des titres qui allaient coller à l'ambiance du concert. Et donc, ce n'est pas forcément, voire même ce n'est pas du tout des titres qui seront potentiellement un premier single, ce genre de choses ; ça ouvre une porte sur les textes, l'ambiance du futur album. Mais en même temps, ces titres, à la base, ils ne sont pas piano-voix, donc, ça va dévoiler un tout petit peu des choses et il y aura toujours la surprise de les découvrir sur le prochain album parce que ce ne sont pas de simples piano-voix.

Il y aura aussi des reprises pour cette tournée. Comment est-ce que tu choisis celles que tu interprètes ?

Alors, ça, c'est un choix qui est venu tout de suite. Si on remonte au début, dans cette idée d'être proche des gens je me disais qu'il fallait qu'il y ait une notion de partage. Je me projetais vraiment dans l'idée de faire chanter les gens. Je savais que j'allais les voir de beaucoup plus près, mais aussi beaucoup plus les entendre. Ce n'est pas comme quand on a des grosses enceintes avec tous les musiciens qui jouent et qui couvrent le public. Dans cette idée de proximité, je me suis dit que ça pouvait être pas mal de rythmer le concert par quelques reprises. Ce sont des chansons qui m'ont accompagné, qui me plaisent depuis toujours et qui ont été des influences fondatrices pour moi. Des chansons que je me retrouve à fredonner comme tout le monde, même si je suis chanteur. C'était une idée de partage, d'échanges, de coups de cœur.

Je suis vraiment en confiance, je donne des rendez-vous intimistes à des groupes de gens dans chaque ville qui viennent avec bienveillance.

Thierry Amiel

Est-ce qu'il y en a que tu t'interdis ? Par exemple, des chansons que tu aimes beaucoup mais que tu ne reprendrais pas ?

Non, franchement non. Dans les musiques que j'écoute, comme tout le monde il y a un panel assez large. Le titre que tu aimes fredonner, que tu écoutes en soirée, il est évident que ça ne va pas me traverser deux secondes l'esprit de l’imaginer en piano voix. Je donne un exemple qui n'est pas réel : « Alors on danse », de Stromae, c'est cool, mais je ne vais pas penser en faire un piano voix parce que je me dis que ce n'est pas le sujet, sauf si ça crée une version ultra originale. J'ai quand même fait un choix dans l'optique du piano voix. Par exemple, il y a un titre que j'adore depuis des années, comme beaucoup de gens, c'est un méga-tube, c'est une chanson incroyable. Ça fait des années, j'ai toujours eu envie de la reprendre, notamment sur les plateaux télé où on fait souvent faire des reprises aux artistes dans les émissions de variété. Je m'étais toujours dit que je devrais faire ça un jour. Il faut trouver le bon truc. C'est « Bohemian Rhapsody » de Queen. Par exemple, je me suis dit que je vais la faire là parce que j'adore. Je ne me suis pas mis de frein, de filtre en me disant que dans ce format piano voix, je m'attaque à un monument, c'est peut-être risqué. Je sais que j'ai une série de concerts qui s'adressent à mes fans les plus présents depuis toujours, donc je suis vraiment en confiance. Ce n'est pas comme si je venais de sortir un album majeur où on m'attendait au tournant. Là, je donne des rendez-vous intimistes à des groupes de gens dans chaque ville qui viennent avec bienveillance.

Je suis ravi d'entendre ça, ça diffère effectivement d’un showcase. Et les places se sont vendues super vite...

Dans le Nord, je pense que ça concerne tous les artistes. C'est sûr que moi, j'ai toujours remarqué ça. Il y a vraiment un engouement à chaque fois dans le Nord. J'imagine que c'est vraiment la réputation du public du Nord. Effectivement, ça part aussi vite que quand c'est à Paris et que les gens ont peur de ne pas avoir leur place, alors que dans d'autres villes, on a le temps. On verra, on prendra une place. C'est vrai que Lille, à chaque fois, ça démarre au quart de tour, dans tout le Nord en réalité. Je suis très content de venir dans le Nord et de revenir à Lille.

Oui, ça faisait un petit moment quand même. Je me rappelle du Sébasto [en juin 2004 et puis en 2007], l’ambiance était assez extraordinaire. Par rapport à la tournée, comment est-ce que tu vis la préparation ? Est-ce que c'est plus exigeant d'un point de vue émotionnel ?

Je ne sais pas. Est-ce que ça change quelque chose ? Non, je dirais non. Là, c'est vraiment un format particulier. Peut-être que je me trompe et que si je réfléchissais plus, je me mettrais peut-être plus à stresser. Mais là, non, j'ai l'impression que c'est comme faire un truc en famille. C'est vrai que le piano-voix est un exercice périlleux, mais vu que je sais que ce sera avec le public le plus fidèle, les plus fidèles des fidèles, non je n'ai pas plus de pression. Je suis vraiment dans une approche très positive, la base même de ce qu'est un concert, à me dire que c'est vraiment une idée géniale. C'est tout bête ce que je vais dire, mais c'est tellement vrai : se dire qu'on donne un rendez-vous par soir et on est plein de gens à ne pas spécialement se connaître et à se retrouver tous au même endroit au même moment. C'est vraiment beau, cette idée-là. Je suis vraiment dans une démarche sans pression à me dire que je vais faire une « soirée » dans différentes villes avec des gens dans une ambiance de partage.

Je voulais savoir s'il y a eu une anecdote ou un souvenir de tournée passée qui t'a particulièrement marqué ?

Il y en a plusieurs. Puisque que je pense à Lille, j'en ai un qui me saute à l'esprit. C'était probablement au Théâtre Sébastopol, pour ma première tournée. Ce n'est peut-être pas un truc ultra important, mais c'est vrai que j'avais tilté en me disant que c'était marrant, j'avais dû le dire le soir même du concert. Le fait que je me sois fait connaître par une grosse émission de télé, forcément, on se retrouve du jour au lendemain suivi par plein de monde. Même si ce n'était pas de la téléréalité, quand on est dans un télécrochet il y a un côté phénomène de mode. Je me suis retrouvé, et c'est toujours le cas, à avoir un public très majoritairement féminin. Il n'y a pas de sujet particulier d’ailleurs mais à Lille, c'est la première fois, et je trouve que ça dit quelque chose de Lille et du Nord, où je remarquais des hommes dans le public au premier rang qui chantaient mes chansons et qui n'étaient pas là juste pour accompagner leurs copines. C'est un sentiment que je pouvais avoir dans d'autres villes, même si ce n’était pas plus un sujet au fond. En voyant ça, j'ai juste réalisé que c'est étonnant ce qui se passe dans les autres villes. Je ne sais pas si c'était 50-50, ça cassait le côté chanteur à minettes qui sort d'une émission télé, et ça m'a vraiment marqué de voir autant des mecs que des femmes chanter les paroles, les connaître, même pas que des singles. Donc, ça a contribué à ce sentiment ultra positif que j'ai eu des concerts à Lille.

À quoi s’attendre en termes d’ambiance le 8 décembre ?

En termes d'ambiance, ça va être mon point de vu, il faut voir ce qu’on se dit quand on est dans le public, mais je trouve que c'est un mélange. C'est-à-dire qu'en apparence, le sentiment que j'ai, c'est que ça pourrait faire « comme un récital », quelque chose d'un peu solennel, un peu exigeant musicalement puisqu’on a juste un piano avec la voix. Et en même temps, on réussit à dépasser cela : je sens le public applaudir autant, il n'y a pas de retenue. Oui, ça va forcément moins crier ou sauter, il n'y a pas de gros up-tempo qui amène à taper dans les mains et les lieux ont un peu influencé le truc. Pourtant, je n'ai pas le sentiment que les gens sont face à un concert un peu plombant.

Une toute dernière question. Qu'est-ce que tu as lu ou écouté récemment qui t'a plu ?

Il y a plein de choses qui se bousculent dans ma tête. En ce moment je lis beaucoup en anglais, mais pour me perfectionner. Par contre j’ai lu le tome 2 d’une artiste qui s’appelle Emil Ferris. Elle a sorti un roman graphique il y a quelques années, Moi, ce que j'aime, c'est les monstres (My Favorite Thing Is Monsters), j’avais eu un énorme coup de cœur comme beaucoup de gens. Elle a un parcours très particulier, elle a eu une maladie et a connu le succès tard. Ma libraire raconte que sa fille lui aurait attaché des stylos aux mains pour l’inciter à travailler, je ne sais pas si c’est vrai bien sûr mais son histoire est incroyable. Le tome 2 vient de sortir.

Merci beaucoup d’avoir pris le temps de répondre à ces questions, Thierry.

Merci beaucoup, rendez-vous le 8 décembre !

Revenir au Mag Interviews
À lire aussi
203 queries in 0,213 seconds.