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Rencontre avec Vincent Lacoste et le réalisateur Antoine De Bary pour « Mes Jours de Gloire »

Rencontre avec Vincent Lacoste et le réalisateur Antoine De Bary pour « Mes Jours de Gloire »

Vincent Lacoste et Antoine De Bary Mes Jours de Gloire Style : Cinéma - VOD Date de l’événement : 17/06/2020

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Lille la Nuit a rencontré le comédien Vincent Lacoste et le réalisateur Antoine De Bary, qui signe son premier film Mes Jours de Gloire. Amis de longue date, les deux artistes nous ont parlé de cette comédie épatante, qui fait le portrait d'un jeune homme vivant mal l'entrée dans l'âge adulte. Vincent Lacoste et Antoine De Bary se sont laissés tenter par quelques confidences pour Lille La Nuit. Mes jours de Gloire vient de sortir en vidéo à la demande.

Le personnage n'est pas Vincent Lacoste

Vincent, comment avez-vous composé avec Antoine le personnage d'Adrien ? Quand on vous voit dans le film, on se dit qu’Antoine, c'est Vincent Lacoste ! C’est une évidence ! En même temps, vous réussissez à ce que ce personnage ne tombe pas dans la caricature et ne ressemble pas à d'autres rôles que vous avez faits précédemment.

Vincent Lacoste : Alors déjà merci, c'est très gentil ! Le personnage a une vie très différente de la mienne. C'est un acteur, donc c'est peut-être cet effet là qui fait qu'on pense à moi. Et puis évidemment c'est moi qui l’incarne. Sinon sa vie a vraiment très peu de rapport avec la mienne, tout simplement parce que lui a eu un grand succès quand il avait 10 ans et ensuite ça s'est arrêté. Moi, j'ai commencé à 14 ans mais je ne me suis jamais arrêté ! C'est plus une espèce de projection dans laquelle je voyais une représentation des angoisses que je pouvais avoir. Mais à vrai dire le point d'approche que j'ai eu avec ce personnage, c'est plus le fait que sa vie soit très angoissante pour moi. Car c’est le pire qui puisse m'arriver, enfin pas forcément le pire mais quelque chose de très négatif, finir comme ce gars... Plus de boulot, plus d'érection, plus de meuf, plus de contact avec sa famille, plus arriver à parler avec ses amis, se renfermer complètement sur soi-même ! C'est plus là où je trouve que le personnage est touchant, mais nos expériences sont différentes. C'est quand même un personnage qui traverse une dépression. C'est aussi le sujet du film : c'est un passage à l'âge adulte par une chute. Ma principale différence avec ce personnage, c'est que j'ai été mis dans un monde d'adultes très jeune, ce qui a fini et stoppé la fin de mon enfance. C'est à dire qu’à 14 ans j'ai fait un film avec lequel je suis entré dans le monde du travail. Après, j'avais encore un pied au lycée, mais sinon j'ai eu une vie d'adulte à partir de 15 ans. Globalement. Je suis parti de chez mes parents très jeune ; j'ai été indépendant très très jeune. La plus profonde différence avec ce personnage, c'est celle-là !

Lacoste et De Bary : amis dans la vie

Antoine, en quoi votre longue amitié avec Vincent a construit le film ? Si vous ne vous étiez pas connus vous n'auriez peut-être pas pu raconter cette histoire, avoir  cette perception du personnage, votre façon de le filmer ?

Antoine De Bary : Ah oui, ce n'est pas faux ! Je pense qu'on filme toujours mieux les gens qu'on aime en dehors de l'écran. J'ai plus de facilité à être content parce que j'entends un de mes meilleurs potes parler, jouer. Je pense que c'est tout un réseau de conversation, d'échange, où comme dit Vincent, on se connait assez bien l'un comme l'autre, du coup il y a plein de petits détails qui font qu'on ne peut pas se la faire à l'envers. Ni l'un, ni l'autre ! Vincent, forcément je suis habitué à le connaître, dans la vie de tous les jours, au naturel, et au quotidien alors si je sens quelque chose qui détonne par rapport à ce que je connais de lui, je le ressentirai peut-être plus. Et pareil pour Vincent : si tout à coup je commence à partir dans une idée qui ne me ressemble pas, il le ressentira aussi. Je pense qu'on a maintenu un équilibre par rapport à ça sur le fait qu'on ne pouvait pas tricher. Ça fait phrase un petit peu bateau, mais je veux dire que l’effet de manipulation n'était pas possible. Car on se connait, du coup on était ensemble et on l'a fait ensemble !

Ma principale différence avec ce personnage, c'est que j'ai été mis dans un monde d'adultes très jeune, ce qui a fini et stoppé la fin de mon enfance.

Vincent Lacoste

Vincent, que vouliez-vous à tout prix réussir ou éviter avec Adrien ? 

V. L. : Globalement je voulais bien jouer en faisant ce film (rires) ! Non mais c'est vrai c'est un peu mon but à chaque fois, de bien jouer !

Antoine, qu'est-ce que vous vouliez à tout prix réussir ou éviter pour votre premier long métrage ?

A. D. B. : Moi ce que je voulais à tout prix réussir en faisant ce film c'est de le mener en partant de quelque chose de drôle et d’arriver sur de l'émotion. Je voulais qu'il y ait cette transition dans le film et qu'elle ne soit pas factice, ni ridicule, mais qu’elle soit juste et sincère aux yeux des spectateurs. Je voulais aussi éviter que ça fasse "film bourgeois parisien de celui qui n'a pas de problèmes" et de rendre crédibles et recevables les problèmes du personnage par le public. C’était le plus dur. Du coup, ça a été vraiment une réflexion de ne pas montrer la carte postale de Paris mais d'être plutôt dans un cadre citadin, où tu montres une ville dans laquelle tu es enfermé et en fait ça pourrait être Paris, Lille, Bordeaux, Lyon puisque c'est un peu la logique des grandes villes. Et de se dire que c'est la logique de n'importe quel jeune et d’essayer qu’il n’y ait pas quelque chose qui soit un marqueur social ou un marqueur trop fort. Je voulais éviter, que le côté acteur bloque l'empathie, qu'on se dise “C'est qu'un acteur, on s'en fout de ses problèmes, il n'a pas de problèmes !”.

Anxieux, Vincent Lacoste ?

Vincent, vous vous posez énormément de questions ? Êtes-vous un anxieux, un angoissé ?

V. L. : Assez oui, après je ne sais pas à partir de quel moment on est un très grand anxieux, je ne pars pas non plus dans des sphères incroyables. Mais c'est stressant quand même d'être un acteur... Souvent, avant un film, je suis très stressé, je me pose un milliard de questions surtout. Je tiens de la famille Lacoste, depuis des générations ils sont tous névrosés ! (rires) Toute la famille se pose énormément de questions, mais c'est des gens super ... (rires) Non mais c'est vrai, je pense que j'aurais pu faire n'importe quoi dans ma vie, je me serais quand même posé des questions, je me dis toujours "ah tiens, est-ce que j'aurais pas plutôt fait ça comme ça ?" ou "est-ce que je vais faire ce film là et pas plutôt un autre ?" et une fois qu'il est sorti "ah mais est-ce que je suis vraiment bien ?", "est-ce que quelqu'un va encore me proposer un autre film ?". Et même pour les promos : "cette photo ou plutôt celle là ?".

A. D. B. : Pas du tout anxieux comme vous voyez ! (rires)

V. L. : Tout est source de questionnement en fait. Nan mais oui, je suis anxieux du coup ! Quoi que ça dépend car quand je tourne ça me le fait moins, quand je suis dans le travail je suis concentré ! Et donc là quand on tourne avec Antoine c'est super ! Le problème d'un acteur, en tous cas le mien, c'est que lorsque je ne tourne pas, il y a un milliard de questions qui n'ont aucun intérêt qui se posent.

C'est l'attente ?

V.L. : Oui c'est l'attente et le fait qu’on a beaucoup de temps. On ne sait pas trop sur quoi ce métier repose du coup on a toujours peur de s'arrêter ou de faire moins de choses. De laisser sa place ou de rendre le cadeau qu'on a eu. J'ai commencé par hasard, donc je pourrais m'arrêter par hasard aussi.

Les infos sur Mes Jours de gloire

Synopsis : Adrien est un Peter Pan des temps modernes. Il a beau approcher la trentaine, il vit encore comme un enfant. Petit il a connu le succès en tant qu’acteur mais c’était il y a plus de dix ans et aujourd’hui Adrien n’a plus un sou. Il retourne ainsi vivre chez ses parents et tente de redonner un coup de fouet à sa vie. Entre la possibilité d’une histoire d’amour et celle d’un retour qu’il s’imagine triomphant en tant qu’acteur, le chemin d’Adrien sera semé d’embûches.

Durée : 99 minutes
Disponible en vidéo à la demande

Remerciements Majestic de Lille
Photos et film-annonce © Bac Films

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