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Xavier – Tour de chauffe

Xavier – Tour de chauffe

Xavier Date de l’événement : 24/10/2007

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Le festival « Tour de chauffe » se déroulera du 8 au 24 novembre 2007 dans la métropole lilloise. 3 week-ends de concerts dans 3 villes pour mettre en lumière le parcours de toute une année ! « Tour de chauffe » est avant tout un dispositif d’accompagnement aux pratiques musicales amateurs. Xavier, accompagnateur en ce qui concerne la partie « Communication / Administration » revient sur la naissance de ce projet, les différentes phases de ce dispositif, les objectifs des organisateurs…

Interview en écoute :

Aurélie : Pour le dispositif « Tour de chauffe », trois villes Faches Thumesnil, Comines et Villeneuve d’Ascq mettent en commun leurs moyens, leurs structures… comment est né ce projet ?

Xavier : « Tour de chauffe » est à la base un projet de Lille Métropole Communauté urbaine. Après Lille 2004, Capitale européenne de la culture, elle souhaitait pérenniser et coordonner les actions dans les Maisons Folie et dans les lieux appelés « structurants » de la métropole qui ont un versant de proximité avec le public et une aura de dimension métropolitaine dans leur programmation et leur fonctionnement. La caractéristique première de ce projet devait être la collaboration entre plusieurs lieux pour permettre de faire émerger des réseaux. L.M.C.U avait sollicité les Maisons Folie, les Arcades de Faches Thumesnil mais aussi le Nautilys de Comines pour se réunir autour d’un même projet. Les Arcades ont un studio d’enregistrement et font des résidences ; Le Nautilys est un lieu créé pour les répétitions sur scène et les résidences scéniques ; et la Ferme d’en haut possède une scène, un petit studio d’enregistrement, de nombreux locaux capable d’accueillir diverses rencontres, formations, résidences… Ces trois structures se connaissaient déjà à travers leur parcours respectif et avaient déjà collaboré ensemble. Souvent, les artistes amateurs qui passaient par le Nautilys venaient ensuite chez nous pour enregistrer une démo… L’idée était d’accompagner des groupes amateurs de la métropole lilloise, d’essayer de créer une espèce de parcours entre les trois lieux avec toutes nos compétences techniques et humaines pour leur proposer un parcours le plus complet possible autour des musiques actuelles et des pratiques musicales.

Aurélie : Justement « Tour de chauffe » est un festival qui se déroulera du 8 au 24 novembre mais c’est avant tout un dispositif d’accompagnement. Quelles sont les différentes phases qui permettent aux artistes d’aller jusqu’au bout de la démarche ?

Xavier : Dix-huit groupes sont accompagnés chaque année. Une résidence d’une semaine se déroule au Nautilys et un peu à la Ferme d’en haut. C’est un peu au cas par cas. Les groupes bossent ce qu’ils ont envie de bosser sur scène. Comme nous nous adressons à des pratiques amateurs, c’est autant pour des amateurs confirmés qui ont plusieurs années d’existence, qui connaissent les scènes de la métropole et les enjeux d’une telle résidence que pour des groupes qui n’ont fait qu’un ou deux concerts. Chacun a une demande et un besoin différent pour ses résidences : travailler les lumières, un peu le placement scénique, la mise en scène pour les plus avancés, le son, savoir ce qu’est une fiche technique et s’en constituer une pour les plus balbutiants, comprendre les contraintes liées à la scène… Un ou plusieurs techniciens les encadrent suivant les besoins.

Chaque groupe bénéficie également d’à peu près quatre jours d’enregistrement ici au studio Ka. Au-delà de faire une compilation ensuite diffusée, c’est un moyen pour le groupe d’avoir une vraie première expérience de studio en étant encadré par des professionnels. Souvent, les groupes que nous accompagnions ont une expérience de home studio qui est complètement différente de ce qu’on fait dans le studio pro. Le but est de poser deux titres et d’amener le groupe à avoir une réflexion sur leur pratique à travers l’enregistrement. Certains ont le temps d’enregistrer plus que deux titres car ils connaissent déjà l’environnement. Pour d’autres, le timing est un peu short mais tout le monde a réussi à enregistrer ses deux titres pour l’instant.

Tout au long de l’année, je propose aussi un accompagnement beaucoup plus varié et variable concernant la communication et l’aspect administratif. Je rencontre chaque groupe selon leurs besoins. J’en vois certains trois fois dans l’année, d’autres toutes les trois semaines. C’est eux qui me sollicitent. Le propos est vraiment de les accompagner dans leurs démarches diverses et variées : créer une association pour un besoin particulier, pour se structurer ; démarcher des labels car ils vont sortir un maxi ou un album ; constituer un press-book ou un petit livret de présentation ; créer une newsletter pour envoyer des mailings.

Dans un dernier temps, une dizaine de formations est mise en place à la ferme d’en haut. De la même manière, nous sollicitons les groupes en début de dispositif pour savoir ce qu’ils ont envie de faire. Des propositions émergent rapidement. Cette année, ces formations se déroulent de début septembre à début novembre le week-end ou un soir de semaine à des moments où les participants sont disponibles car ils bossent ou sont étudiants. Ils peuvent rencontrer un responsable de label, un tourneur, un professeur de chant avec qui ils peuvent par exemple apprendre des petites techniques pour moins se fatiguer sur un concert d’une demi-heure. Ils peuvent apprendre à régler un ampli de guitare par le biais d’une rencontre avec un musicien professionnel. Les groupes de Rock ont souvent ce problème de bien jouer ensemble, pas forcément trop fort. Le but est vraiment de leur montrer les métiers qui existent dans le secteur des musiques actuelles et comment eux ils peuvent s’ils en ont envie car le professionnalisme n’est pas une fin en soi, voir comment agir au mieux pour s’insérer dans ce milieu

Aurélie : Comment sont sélectionnés les artistes qui participent ?

Xavier : Il y a plusieurs critères. Le premier est d’habiter une des 85 villes de la Communauté urbaine de Lille pour un des membres du groupe. Le deuxième est d’être amateur c’est-à-dire ne pas être encadré par une structure professionnelle, un label, un tourneur. Ensuite, nous essayons par rapport à la sélection d’être représentatif des esthétiques musicales que nous recevons. Lors des deux éditions, nous avons eu 150 à 160 dossiers de candidature. En 2007, il y avait à peu près 50 à 60% de dossiers à tendance Rock / Pop. Nous essayons donc de faire refléter cette importance dans les dossiers envoyés pour choisir les 18 participants. Même si nous n’avons pas 60% de groupes de Rock pour ce Tour de chauffe, nous en avons quand même une forte représentation. Nous essayons de tenir compte de cela et d’intégrer des groupes qui ont plusieurs années d’existence mais sont finalement toujours amateurs et des groupes qui ont un an d’existence et 2 concerts à leur actif. En dernier lieu, nous nous demandons si le groupe a vraiment besoin de nous et où il en est dans son parcours. Par exemple, un groupe qui a fait x résidence dans les lieux de la métropole, a déjà sorti un ou deux albums n’est peut-être pas prioritaire pour le dispositif « Tour de chauffe » même s’il a toujours un intérêt à venir faire une résidence et à être accompagné pour la communication.

Aurélie : Cette année, c’est la 2ème édition de « Tour de chauffe ». Quels changements avez-vous opéré, quelle évolution a été effectuée par rapport à la première édition ?

Xavier : Nous avons pu affiner notamment notre position en terme de formations et de suivi. Avec le recul à la suite de cette première expérience, certaines formations n’ont pas été reconduites ou au contraire certaines ont été proposées car nous nous sommes rendus compte qu’il y avait des manques. Globalement, le dispositif d’une année à l’autre est resté le même. C’est un dispositif très jeune. Je pense qu’il va mûrir progressivement. Nous songeons notamment à l’ouvrir de plus en plus. Pourquoi ne pas collaborer avec d’autres structures l’année prochaine dans l’intérêt des groupes ? Je pense notamment à l’A.R.A. avec qui nous avons des similitudes ou encore RiF avec qui nous avons travaillé sur un forum des musiques actuelles. Pourquoi ne pas ouvrir aussi le festival à d’autres lieux ? Ce sont des pistes de travail de ce type qui vont évoluer au fur et à mesure

Aurélie : Le 10 novembre, un grand forum des musiques actuelles est organisé à Villeneuve d’Ascq. Quel est l’objectif?

Xavier : Comme l’année dernière à Comines, le but est de mettre en relation les professionnels au sens très large du terme des musiques actuelles dans cette métropole mais aussi sur un niveau transfrontalier, Belgique, Picardie avec les musiciens. Nous nous sommes rendus compte au fur et à mesure qu’ils ont très peu conscience de ce que représente le métier d’un tourneur, d’un responsable de label, d’un programmateur même une radio associative. Comment on arrive sur une playliste d’une radio. Quels sont les dispositifs autres que Tour de chauffe qui peuvent exister dans la région et ailleurs pour encadrer les musiciens, les faire émerger ? C’est aussi l’occasion pour cette 2ème édition plus particulièrement de faire des temps de conférences / débat. Par exemple, Gomm, le groupe de la région de Rock indé qui a sorti son album chez Pias est vraiment un exemple en terme de professionnalisation. Nous avons donc invité la manageuse de ce groupe et des membres du groupe pour qu’ils expliquent leur parcours. Comment eux en sont arrivés là ? Il y aura tous les interlocuteurs référents des musiques actuelles : Domaine Musiques, RiF., des dispositifs belges comme Via Lactea, les radios associatives, quelques labels indépendants comme Reshape Music

Vous êtes artiste ou membre d’un groupe amateur de la métropole lilloise et vous désirez postuler pour l’édition 2008, demandez des infos : contact@tourdechauffe.fr et inscrivez-vous avant le 15 janvier 2008 !

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